Les enfants sont sortis de l'école et s'amusent dans la neige. Ils ont les joues roses et leurs yeux étincèlent dans la pâle lueur d'un matin glacé.
Jean les observe à travers la vitrine du magasin.
Jean est vieux, il est vide.
Son visage gris et dur est creusé de partout, et Jean a peur, peur de se regarder dans la glace, car il ne veut pas voir la vieillesse qui l'a rattrapé, et l'a avalé.
Alors Jean préfère regarder les autres, parce que finalement, il ne veut pas se l'avouer mais c'est peut-être la fin, et il préfère ne pas la voir, la fin, parce qu'il en a peur.
Jean regarde les enfants qui jouent et il est heureux. Il se sent de plus en plus léger, c'est comme s'il avait rajeuni et son corps ne lui parait plus si lourd. Une larme roule de long de sa joue, mais il est heureux.
« Jean ! Jean ! où es-tu parti Jean ? Reviens jean ! »
Jean rit. Un tout petit rire, si bien que personne ne l'entend, mais un rire quand même. Jean rit, car il repense à sa mère, et au petit Jean. Ah ! Qui pensait que ça allait finir comme cela ?
« Ah ! Petit Jean, pensais-tu ! Pensais-tu que tu finirais vieux croulant, coincé dans ton fauteuil, à observer les enfants ? Pensais-tu ? »
Jean est heureux, même si le Petit Jean est parti, même si le Petit Jean n'existe plus.
« Allons, Jean, il est temps de partir n'est-ce pas ? Allez, viens, tout ça c'est fini »
Hiver 1987, Jean est heureux.
Hiver 1987, Jean s'est éteint, Jean n'est plus, mais il était heureux.
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Voilà un (petit) texte que j'ai écrit pour le concours de @cosmots , donc mon thème c'était "Hiver 1987, Jean est heureux". (je tenais à participer parce que les thèmes sont juste géniaux blblbl *^*)
Et oui c'est très court donc on peut pas dire que c'est une nouvelle, ni un poème donc on va juste dire un texte court.
voilà je crois que j'ai rien à rajouter alors zoubi :3