Dans la peau de Dieynaba :
Je vous passe jusqu'à mon retour au Sénégal. Il n'y avait pas de trace de Karim s'il vous plaît, il est sûrement parti se réconforter chez sa Ramatoulaye ou se saouler. Chasse le naturel il revient au galop comme on dit cela ne m'étonne guère , c'est un ivrogne de toute façon.
Je ferme les yeux avant d'aller ranger mes affaires, je suis rentrée hier. Je comptais partir chez ma mère pour quelques mois histoire de réfléchir à ma vie mais je sais déjà qu'elle va me chasser de la maison et me demander de venir dans mon domicile conjugal.
Au début de cette histoire je l'ai appelé pour lui expliquer la situation en larmes. Elle m'a répondu que Karim avait droit à quatre épouses en plus je ne lui ai pas donné un héritier , que mon mari s'occupe bien de moi c'est l'essentiel, je dois continuer d'être soumise et le soutenir dans tous ses choix.
Je sais que ma famille me tournera le dos si jamais je divorce un jour. Je n'ai pas cette force d'être seule.
Karim sait que jamais je le quitterai c'est pourquoi il fait ce qu'il veut.
J'efface mes larmes.
Moi: Dieynaba, sois forte, reste digne. Tu es une femme brave. Concentre toi sur ton travail, ton entreprise, sois au sommet, concentre-toi uniquement sur ton travail , comporte toi avec ton mari comme une femme soumise et dévouée même si tu lui en veux beaucoup. Il a fait pire et tu étais toujours là à ses côtés , ce n'est pas parce qu'il a enceinté une fille que tout doit changer.
Je regarde les tests de grossesse que Soukeye m'avait acheté et je les jette. Je ne suis pas enceinte, mes nausées ont arrêté. Je suis stérile, je ne peux pas porter un enfant de Karim en plus je ne le veux plus maintenant.
Ma belle sœur et ma belle mère m'ont appelé pour me dissuader de divorcer comme ci j'ai le choix. Je les avais rassuré.
Je pars préparer le déjeuner.
...
Je viens de finir de cuisiner et je suis posée sur la table à manger en train de manger. J'ai servi aux personnels, le jardinier est de service aujourd'hui.
...: Bonjour
C'est Karim
Moi: Bonjour "sec"
Il s'approche de moi et me retourne de sorte à ce que je le regarde dans les yeux.
Karim: Tu m'as manqué. Pourquoi ne répondais tu pas à mes appels ?
Moi: Je voulais réfléchir
Karim: toi même tu sais que je préfère mourir plutôt que de divorcer.
J'hausse les épaules.
Karim: je regrette vraiment Dieynaba. Cette tromperie me ronge, tu ne m'as toujours rien dit. J'aurai aimé que tu me cries dessus, que tu me frappes, que tu m'insultes. Tu t'es senti trahi.
Moi: pourquoi faire ? Que tu me trompes ne m'étonne vraiment pas de toi. Tu n'as plus rien à me prouver Karim , je me suis sentie trahi , c'est vrai. Mais je te laisse faire de ta vie ce que bon te semble. Je ne vais pas divorcer et tu peux l'épouser après son accouchement si tu veux. Tu as droit à quatre femmes de toute façon comme ça on partagera même tes insultes et tes coups. Je ne regrette pas d'avoir perdu mon enfant, c'était une bonne chose tout compte fait, il ne méritait pas de vivre dans un foyer aussi compliqué mon petit ange.
Karim: ...
Moi: je te sers à manger Karim ?
Karim: RETIRE CE QUE TU VIENS DE DIRE SINON ...
Moi: Quoi ? Tu vas me frapper ? J'en ai l'habitude mon coeur .
Karim: TU NE PEUX PAS ÊTRE CONTENTE D'AVOIR PERDU NOTRE GOSSE, TU NE PRUX PAS ME DIRE ÇA DIEYNABA. TOUT SAUF ÇA. Tu m'as vraiment blessé dit-il d'une voix très calme.
Il se dirige vers son bureau et s'enferme. Je ne pensais pas ce que je disais mais je voulais l'atteindre, je voulais qu'il aie mal comme moi. Je l'ai touché dans son ego .
...
Je vous passe deux mois , il ne s'est rien passé de spécial à part que je suis plus concentrée sur mon travail. Et ce qui est le plus fou c'est que j'ai rencontré monsieur Diouf dans mon entreprise , il est venu chez nous en changeant d'assurance. Nous avons beaucoup discuté, enfaite Babacar Mansour Diouf est le meilleur ami que je n'ai jamais eu. Lui même sait que je suis mariée et il me respecte. On se voit de temps en temps et on discute de tout et de rien. Il est tellement drôle, il comble le vide que Karim a créé. En parlant de lui , il ne m'adresse plus la parole, on se parle seulement si nécessaire. Je l'ai touché dans son égo je le sais.
Bon j'étais en pause et je déjeunais avec Babacar.
Moi: Non tu es trop con dis-je en riant
Babacar: j'aime bien te voir rire , ne sois plus triste. Promis ?
Moi: Promis
Lui: C'est fou qui aurait cru que je parlerai avec une fille au point d'être ami avec elle.
Moi: Ah oui ? C'est tout à fait normal.
Lui: non ; le Babacar Mansour Diouf , que je connais, déteste la gente féminine. Il met les femmes dans le même sac, il ne croit plus en l'amour et aux femmes. Mais avec toi Dieynaba c'est différent "dit-il en me regardant ". Tu es juste différente.
Moi: Pourquoi détestais-tu les femmes ?
Lui: je les déteste toujours sauf mes proches et toi. J'ai été trahi par une femme Dieynaba, je ne crois plus en amour.
Moi: Mais l'amour c'est beau
Lui: Oui mais l'amour n'est qu'illusion. Regarde autour de toi, personne n'est heureuse , tous les amoureux se voilent la face. Aimer est synonyme de souffrir.
Je baisse la tête.
Moi: Tu as raison
Lui: désolé belle gosse , je ne voulais pas que tu sois triste.
Moi: T'inquiète. Un jour tu trouveras l'amour de ta vie, tu verras que l'amour est peut-être synonyme de souffrance mais l'amour en vaut la peine.
Lui: Tu crois ?
Moi: oui , je vais te présenter à ma meilleure amie Soukeye . Vous feriez un beau couple.
Lui: Quoi ? Cette folle là , qu'elle reste loin de moi. Je ne sais même pas comment tu as fait pour être amie avec elle.
Moi: hum affaire à suivre . Comment définis tu l'amour ?
Lui: Pour moi l'amour c'est être à côté d'une personne qui a les mêmes ambitions que toi , qui est un peu folle , une personne qui est aussi intelligente que toi, qui á chaque fois que tu commences ta phrase elle l'a termine pour toi tellement qu'elle te comprend bien.
Moi: waouw fort
Lui: Et toi ?
Moi: l'amour c'est être avec une personne, l'aimer de tout son cœur sans intérêt et sans raison. Dés fois je regarde mon mari et je me demande comment ai-je fait pour l'aimer .
Lui: Machallah, c'est bien beau tout ça. Mais comme tu t'intéresses à Babacar Mansour et tout le monde sait que les femmes ne l'intéressent plus changeons de sujet.
...
J'étais au salon jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur Karim qui avait le visage neutre et Ramatoulaye.
Karim : Bonsoir dit-il froidement
Ramatoulaye : bonsoir dit-elle en me souriant.
Moi: Bonsoir
Karim: viens je te montre ta chambre dit-il en s'adressant à l'autre.
Moi: Comment ça ?
Karim: jusqu'à son accouchement, Ramatoulaye vivra avec nous in cha Allah , je vous prie de ne pas créer de problèmes dans ma maison. Si l'une d'entre vous n'est pas contente , elle est libre de partir , je ne retiens personne dit-il en me regardant dans les yeux.
Moi: INCROYABLE. C'est inadmissible Karim. Emmène la où tu veux mais pas sous mon toit.
Karim: ma décision est déjà prise. Viens je te montre ta chambre Ramatoulaye.
Ramatoulaye : merci mon amour. Moi au moins je porte son enfant dit-elle en me regardant dans les yeux.
Je me dirige dans ma chambre avant de m'enfermer. Je sais déjà que cette cohabitation posera problème.
Je me dirige dans la cuisine pour préparer le dîner.
Une fois finie, je me sers et mange tranquillement.
Karim vient dans la cuisine et me regarde.
Karim: même pas tu invites.
Moi: il en reste dans le micro-onde , si tu veux je te sers.
Karim: il y'en a assez pour Ramatoulaye ?
Moi: je ne suis pas sa bonne , si elle a faim qu'elle cuisine.
Karim : tu vas devoir la supporter, je compte l'épouser après son accouchement.
Moi: Que tu l'épouses ou non. Ce n'est pas mon problème Karim. Pourquoi doit-elle venir vivre avec nous ? Tu as beaucoup de maisons à Dakar.
Karim: parce que je l'ai décidé comme ça dit-il froidement.
Moi:...
Je continue de manger en silence.
Il me regardait.
Ramatoulaye entre dans la pièce, cette femme m'énerve et je ne la sens pas du tout.
Ramatoulaye : bébé , j'ai faim.
Karim : il y'a un plat au micro-onde , va te servir.
Ramatoulaye : Bébé tu m'envoies moi la mère de ton enfant ? Sers-moi s'il te plaît.
Il souffle.
Karim: assois-toi
Elle sourit avant d'aller lui faire un bisou sur la bouche.
J'en ai eu un pincement au cœur.
Elle: Tu es un amour
Je me lève et sors de cette pièce. Voir Karim embrasser une autre femme que moi est de trop.
...
Peau de Soukeye :
Je n'arrive pas à le sortir de ma tête et pourtant il m'énerve tellement.
Mon directeur général m'a convoqué d'urgence chez lui pour qu'on traite un dossier d'urgence. Nous sommes dimanche pourtant.
Je me lève tôt, me prépare avant de sortir prendre mon petit déjeuner.
Moi: Bonjour
Ma mère : Bonjour , Wa ioe fo dieum boul faté que yay tal dh ( Mais toi où pars tu comme ça ? N'oublie pas que c'est toi qui cuisine.)
Mon père : Laisse ma princesse tranquille. Viens manger ma chérie.
Moi: yaye mane dh degn ma convoqué d'urgence pour traiter un dossier ( maman moi dh on m'a convoqué...)
Ma mère : massa tu travailles dés fois les dimanches, vas-y je te laisserai à manger.
Moi: d'accord
Je mange en discutant avec eux avant de prendre un taxi et direction chez monsieur Diouf , ma voiture est actuellement en panne.
...
Une fois arrivée, je sonne et c'est monsieur Diouf qui m'ouvre.
Monsieur Diouf: Bonjour Soukeye , tu es matinale aujourd'hui. Babacar n'est pas encore venue , entre.
Moi: Bonjour , votre cousin ne va pas nous retarder. Commençons sans lui .
Monsieur Diouf : il a donné l'ordre qu'on l'attende. Il arrive, je te sers quelque chose à boire ?
Moi: non merci dis-je
Lui : Bon installe toi sur la table , j'arrive. Fais comme chez toi et s'il sonne ouvre s'il te plaît tu es dans le jardin, le personnel ne travaille pas les dimanches.
Moi : d'accord dis-je
Je sors mon ordinateur et les dossiers nécessaires. Je me concentre sur le travail.
On sonne à la porte deux heures plus tard. Je pars ouvrir et c'est l'autre con. Il est venu en tenue décontractée, il est trop beau avec ses lunettes de soleil. Soukeye calme toi.
Moi: jamais tu arrives à l'heure dis-je en lui lançant un Tchip.
Lui: Et toi pour une première tu es en avance dit-il en entrant.
Moi: même pas de bonjour idiot cet homme dis-je d'une petite voix.
Lui: je t'ai entendu grosse conne , idiote toi même. En passant tu as de grosses fesses dit-il en sifflant.
Je m'arrête et me retourne.
Moi: Devance moi sale pervers , ne parle plus de mes fesses.
Il souffle avant d'avancer et de s'asseoir sur la table.
Lui: Je vois que tu as commencé, c'est bien.
Il sort son téléphone et compose un numéro.
Lui: mec sors je suis chez toi là dit-il en raccrochant.
Il me regarde un moment.
Moi: Quoi ?
Lui: tu es belle
Moi:...
Lui: Je rigole tu es moche.
Moi: Tchip
Lui : arrête ton bruit , je ne rigole pas.
Moi:...
Mohamed arrive.
Mohamed: Deux heures de temps pour te pointer Babacar .
Babacar: Patienter l'arrivée du boss n'est pas mal. J'étais à la salle de sport avant d'aller à un brunch.
Mohamed : il fallait nous convoquer vers midi. On commence.
...
Je vous passe cinq heures de travail sans pause.
Moi:...
Mohamed: merci Soukeye
Moi: je t'en prie. Vous me payez mon travail supplémentaire ou c'est comment ?
Babacar: non au moins on est quitte . Elle est tout le temps en retard.
Moi: ce n'est pas juste , vous avez pris mon dimanche.
Mouhamed: pour nous faire pardonner, on t'invite à dîner demain ça te va ?
Moi: oui merci
Babacar: parle pour toi Mouhamed. Je ne dîne pas avec vous.
Moi: je vous laisse , je rentre.
Babacar: moi aussi, je rentre frérot.
Mouhamed: maintenant ?
Babacar: oui , je suis fatigué de fou.
Mouhamed: tu étais en boîte hier ?
Babacar: tu as capté.
Mouhamed: tu es véhiculé Soukeye ?
Moi: non je prends un taxi. Ma voiture est en panne.
Mouhamed: Attends je te donne l'argent du taxi .
Moi: non ce n'est pas grave , merci.
Babacar: je vais la déposer Mouhamed , t'inquiète. Á plus.
Moi: Tu n'es pas obligé merci.
Babacar: ce n'est pas une question dit-il en me regardant.
Mouhamed: laisse le te déposer pour me rassurer.
Moi: d'accord merci .
Mouhamed: á demain in cha Allah.
Il ferme sa porte et je suis monsieur Diouf en silence.
Je monte dans sa voiture qui est belle en passant , une voiture que j'aurai certainement jamais de toute ma vie, elle est trop chère.
Babacar: Votre adresse mademoiselle Diop.
Moi: Thiaroye
Lui: Quoi ?
Je le regarde avec incompréhension .
Lui: En voulant te déposer je ne savais pas que tu habitais dans la banlieue. C'est loin.
Moi: Je comprends. Je sais que c'est loin c'est pourquoi je comptais prendre un taxi , je ne vous ai rien demandé moi.
Lui: je te dépose quand même.
Il allume sa radio et c'est le silence dans la voiture.
Je me concentre sur mon téléphone. Je sentais son regard de temps en temps mais je ne le calcule pas ou je faisais semblant.
Lui: tu habites seule ?
Moi: non avec ma famille
Il me regarde étonné.
Lui: je croyais que tu étais comme toutes ces filles qui vivent seules dans leur appartement.
Moi: je ne suis pas comme toutes ces filles.
Lui: tu n'es pas aussi différente.
Moi: hum
Lui: La preuve , ton statut social ne te permet pas d'avoir une Range Rover , de voyager à Dubaï et d'avoir une vie de luxe.
Moi: je n'ai pas une vie de luxe mais je ne me plains pas. Mon statut social ne me le permet peut-être pas même si j'en suis fière mais ma beauté si .
Lui: manipulatrice et mitchonneuse
Moi: manipulatrice non mais mitchonneuse oui. Que vais-je faire avec un homme qui ne peut pas subvenir à mes besoins ? Je ne compte pas vivre d'amour et d'eau fraîche.
Lui: Au moins tu es sincère
Moi: hum
Le reste du trajet se passe en silence.
Je l'indique le chemin de temps à autre.
Moi: tu peux te garer là, nous sommes dans mon quartier. Je vais marcher jusqu'à chez moi.
Lui: je te dépose devant chez toi dit-il
Moi: il y'a trop de commères , je t'en prie.
Il souffle .
Lui: d'accord. Rentre bien miss Diop.
Moi: merci beaucoup pour tout à demain in cha Allah.
Il a garé sa voiture.
J'essaye d'ouvrir la portière mais c'est toujours fermé.
Lui: tu as oublié quelque chose.
Moi: Quoi ? Je t'ai remercié, je t'ai dis au revoir.
Lui: approche , fais moi un bisou sur la joue.
Moi: non
Lui: j'ai tout mon temps dit-il en croisant ses bras.
Je m'approche de lui avec mon cœur qui bat fort.
J'allais lui faire un bisou sur la joue mais il tourne sa tête et m'embrasse. J'en ai des frissons, plus rien autour ne comptait. Je suis garée dans mon quartier qui est rempli de commères en train d'embrasser mon patron et pourtant je n'ai peur de rien en ce moment. Je le pousse et met fin à ce baiser. Heureusement que les vitres sont teintés et qu'il avait allumé la clim.
Moi: euh au revoir
Il me fait un clin d'œil et sourit.
Lui: á demain in cha Allah miss Diop.
Je sors en fin de sa voiture et me dirige à la maison avec plusieurs questions dans la tête.