Nora Wilson.
| Monaco. Vendredi 25 Août 2023. |
La reprise a été beaucoup plus compliquée que je ne l'aurais pensé. Le retour à la réalité a fait beaucoup plus mal que ce que je m'étais imaginé. Des fans ont attendu Charles en bas de son immeuble dès lors que nous sommes rentrés. Ça a été assez catastrophique sur ce point alors nous sommes restés chez moi. En partant mercredi, les choses semblaient déjà s'être apaisé alors je prie pour que ce soit aussi le cas à son retour, pour lui mais aussi le voisinage.
Il est quatorze heures et nous venons à peine de franchir les portes de l'agence, les garçons et moi. Nous avons pris du temps pour aller déjeuner au café de paris afin de profiter du soleil avant de retourner s'enfermer pour travailler dans les bureaux pour l'après-midi mais le service a pris tellement de temps que nos desserts et nos cafés ne sont pas arrivés . J'avais mon dessert en tête depuis ce matin, j'avais vraiment hâte de manger mes profiteroles au chocolat mais tant pis, ça attendra un autre jour. En attendant, je vais simplement me faire un thé pendant que les garçons discutent tranquillement à mes côtés du sujet qui sont dans toutes leurs bouches depuis des jours.
Lorenzo - De toute façon, je pense qu'on va partir ensemble pour Monza. Hein, Nora ?
Moi - On verra, j'hausse les épaules. Je vais voir avec Charles, jai pas encore dit oui.
Lorenzo - On va pas te lâcher du week-end.
Gabriel - Et personne ne me demande mon avis ?
Lorenzo - Télétravail, mec. Personne n'a besoin de ton avis pour ça.
Moi - De toute façon, on a encore la semaine pour s'org_ OH PUTAIN !
La bouilloire vient de me glisser des mains et l'entièreté de l'eau de la bouilloire vient de me couler sur la main. Ça me saisit, j'ai extrêmement mal alors je m'empresse de faire couler l'eau pour calmer la douleur sous le regard des garçons qui me fixent en attendant une nouvelle réaction de ma part.
Moi - Tous va bien, les gars.
Lorenzo - T'es sûr ?
Moi - La bouilloire m'a glissé des mains, je me suis brûlée mais ça va.
Gabriel - Montre-moi.
Je tente de faire bonne figure lorsqu'il me prend la main mais c'est tellement sensible que je me met à geindre. Je fais la dure mais je pense que si j'avais été toute seule, je me serais mise à pleurer. J'aurais peut-être appeler mon père en pleurant aussi, histoire que ça soit encore plus dramatique.
Gabriel - Je pense qu'il va falloir aller à l'hôpital.
Moi - Non mais ça va aller, hein !
Gabriel - Lalou ?
Moi - Je ne vais pas mourir parce que je me suis brûlée, Gabriel.
Gabriel - Non mais tu vas pleurer, il me dit. Tu pleures déjà !
Je pleure, je pleure... Je pleure parce que même si ça fait un petit moment que ma main est sous l'eau fraîche, la douleur devient de plus en plus intense. J'ai très très mal, j'avoue.
Gabriel - Je vais appeler mon client pour déplacer mon rendez-vous et je t'emmène.
Lorenzo - Je peux l'emmener si tu veux ? J'ai pas de rendez-vous cette après-midi.
Mon frère acquiesce et je me tais en attrapant une serviette sèche pour envelopper ma main. Je me tais parce que la douleur est beaucoup plus intense que ce que je laisse paraître et un œdème semble même s'être invité. Finalement, c'est peut-être plus grave qu'une simple petite brûlure superficielle mais je n'avais pas prévu de passer mon après-midi à découvrir les couloirs de l'hôpital de la princesse Grace. Mon après-midi est gâchée, je suis ravie.
Quand on arrive là-bas, nous passons directement par l'accueil afin de valider mon admission et me font rentrer dans une salle pour commencer à évaluer mes constantes. J'ai le droit à pleins de questions concernant l'accident, ils me prennent ma fièvre, ma tension, ils examinent la plaie. J'ai le droit à un check-up complet avant de retourner dans la salle d'attente où sont déjà présent une petite dizaine de personnes et où Lorenzo m'attend patiemment assit sur une chaise peu confortable. L'après-midi va être vraiment très longue.
Moi - T'aurais pu retourner à l'agence, je dis en arrivant à lui. Je serais rentré à pied.
Lorenzo - Gabriel t'aurait accompagné alors je fais pareil, il sourit. Par contre, n'attends pas de moi que je te prenne la main pour t'emmener voir le médecin. D'accord ?
Moi - Arrêtes, tu vas me faire pleurer.
Je rigole en m'asseyant à ses côtés.
Lorenzo - J'ai prévenu Charles, au fait.
Moi - Pourquoi faire ? Je ne suis pas mourante, tu sais ?
Lorenzo - Qu'il sache au moins que sa copine est suffisamment étourdie pour se brûler avec une bouilloire.
Moi - Pour ton information, il m'a renversé son verre dessus lors de notre premier rendez-vous alors je ne sais qui de nous deux est le plus maladroit, du coup.
Lorenzo - Quoi, il s'esclaffe de rire. Et je ne suis pas au courant de ça ?
Je viens peut-être de faire une boulette en racontant cette anecdote. Le connaissant, il ne va pas se gêner pour le charier avec ça lors de la prochaine réunion de famille si ce n'est avant.
Moi - Je pense que ce n'est pas une fierté pour lui.
Lorenzo - Je comprend, il continue de rire. Mais t'as quand même accepté un deuxième rendez-vous après ça ?
Moi - Ouais... Et je ne pensais pas qu'il allait devenir aussi important mais ce soir là, il m'a fait rire comme personne auparavant, j'esquisse un sourire. J'avais pas envie que cette soirée se termine.
Il reste silencieux en m'observant simplement en souriant. J'ai une confiance assez aveugle envers Lorenzo. Je ne pensais pas qu'il allait prendre autant place mais j'adore passer mon temps libre à discuter avec lui. Je sais que je peux compter sur lui sur le plan professionnel et j'ose espérer aussi un minimum sur le plan personnel.
Lorenzo - Je peux te confier quelque chose ?
Moi - Dis-moi ?
Lorenzo - J'ai jamais eu de sœur, je connaissais pas cette sensation mais depuis que tu as débarquée, j'ai l'impression d'en avoir gagné une et je trouve ça assez cool !
Moi - Je trouve ça cool aussi !
Je souris et dépose ma tête contre son épaule. L'attente se fait de plus en plus longue, la douleur aussi et pourtant, le, nombre de gens en salle d'attente ne semble pas diminuer pour autant.
Pour faire passer le temps, je décide de me connecter directement à l'application F1 sur mon téléphone pour pouvoir suivre la deuxième séance d'essais en live et faire passer le temps comme on peut. Après tout, je n'aurais pas pu le faire si j'avais été en réunion alors autant utiliser ce temps perdu pour le faire. Lorenzo regarde aussi avec moi, on est très concentré sur ce qu'il se passe et autant dire que ce n'est pas super glorieux. La reprise semble compliqué pour l'écurie italienne.
... - Mademoiselle Wilson ?
Moi - C'est pas trop tôt, je souffle.
Je me lève en prenant le temps de confier mes affaires à Lorenzo et rejoins le médecin qui m'attend un peu plus loin. Ce dernier m'accueille dans la salle d'examen accompagné d'un interne qui reste à ses côtés en examinant mon dossier. Je m'assois sur la table d'auscultation et leur présente ma main comme ils me le demandent. Entre temps, la brûlure a continué de rougir allant même jusqu'à s'étendre sur une partie de mon pouce.
Le médecin - Je peux déjà commencer par vous rassurer en vous disant que nous n'allons pas vous opérer, mademoiselle Wilson !
Moi - Euh, beh... J'en demandais pas tant, vous savez ?
Il rigole en continuant d'inspecter ma main sous tous les angles. Je ne demandais pas à ce qu'on m'opère non plus. Loin de moi l'idée de passer sur le bloc opératoire à cause d'une malheureuse goutte d'eau chaude tombé sur ma main.
Le médecin - Il s'agit quand même d'une brûlure assez importante alors on va vous faire un pansement avec de la crème grasse et désinfectante. Il faudra le changer tous les jours pendant dix jours. D'accord ?
Moi - Oui, d'accord.
Le médecin - C'est aussi possible que la douleur soit intense alors je vais vous prescrire des antalgiques en prévision, il jette un coup d'œil à ma feuille de soin. Je n'ai pas de restrictions particulières à vous donner alors mon interne va vous faire votre pansement, je prépare vos papiers et vous pourrez partir.
J'acquiesce alors qu'il sort de la chambre, me laissant seule avec l'interne qui s'applique à me désinfecter ma brûlure avant d'appliquer une couche de crème pour protéger et me mettre un large pansement blanc sur la plaie qu'il entoure avec une bandage. Je ne sais pas combien de temps l'opération dure mais lorsque je sors enfin de la salle de soin, l'horloge murale affiche déjà 16h30.
En arrivant à la hauteur de Lorenzo, je m'aperçois que celui-ci est au téléphone, avec mon téléphone qu'il a probablement décroché en voyant l'émetteur de l'appel que je devine simplement en arrivant à sa hauteur.
Lorenzo_ Elle est devant moi, elle vient de sortir. (...) Elle est blanche mais elle a l'air d'aller bien. (...) Elle s'est brûlée la main, pas la langue. Bien sûr qu'elle peut te parler, il rigole. (...) Je te la passe tout de suite, ouais. (...) Ciao.
Sans attendre, il me tend le téléphone en me mimant qu'il s'agit de son frère, chose que j'avais plutôt bien compris alors je m'empresse de reprendre la conversation.
Moi_ Allo, chéri ?
Charles_ Ça va, bébé? Je viens de voir le message.
Moi_ C'est une petite brûlure, je devrais m'en remettre avec les soins que le médecins m'a donné.
Charles_ T'as besoin de quelque chose ? Tu veux que ma mère passe ce soir ? Je peux lui demander si il faut.
Je savais que c'était pas une très bonne idée de le prévenir comme ça. Il a besoin de se consacrer à la deuxième partie du championnat. Il n'a pas besoin de penser à moi et mes péripéties.
Moi_ J'ai besoin de rien, j'esquisse un sourire. J'ai eu le temps de voir les essais en attendant mon tour, ça va toi ?
Charles_ C'est pas fou mais ça va. Je pense que je vais rester un peu avec les ingénieurs pour voir ce qu'on peut mettre en place pour demain et je rentrerais après.
Moi_ D'accord. On se rappelle quand tu as du temps ?
Charles_ Je t'appelle en rentrant, oui. À ce soir ?
Moi_ À ce soir, oui !
Charles_ Fais attention à toi. Je t'aime.
Moi_ Je t'aime aussi, Hun.
Je raccroche et range mon téléphone avant de récupérer mon sac auprès du brun en le remerciant.
Lorenzo - Alors ? Qu'est-ce qu'a dit le médecin ?
Moi - Il a dit que tu allais devoir me taper tous mes compte rendu parce que j'en ai pour dix jours !
Lorenzo - Bah voyons !
Moi - Il a aussi dit qu'il fallait m'amener le café et les croissants tous les jours.
Lorenzo - Ne prend pas tes rêves pour une réalité, il rigole. Je te ramène chez toi ? Gabriel préfère que tu rentres et que tu te reposes.
Moi - J'ai pas le choix ?
Il secoue la tête en souriant avant de me prendre le bras pour me guider vers l'espace accueil. Je prend le temps de récupérer mon dossier et mon ordonnance avant de rejoindre la voiture sous un temps radieux. Je ne suis pas venue pour rien parce que ça nécessitait quelques soins mais j'ai tout de même l'impression d'avoir perdu mon temps. Vu l'heure, mon après-midi est complètement fichu.
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Bonjouuuur ! Vous allez bien ?
J'ai finalement trouvé un peu de temps alors voici le deuxième chapitre du week-end. J'adore la relation entre Lorenzo et Nora 🙊
J'espère qu'il vous a plu !
Prenez soin de vous.
À la semaine prochaine.
Léna ♥️