Like A Boss #1

By aIexkiz

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Liées par un secret, une héritière arrogante et une jeune livreuse luttent contre une intense attirance et le... More

1. Don't mess with me
2.12345SEX
3. Glitter & Gloss
4. Garce Carbonique
5. Confident
6. Kickflip
7. Rules
8. Fake it til you make it
9. Beauté
10. Siren
11. Hush
12. You're gonna get love
13. Your love could start a war
14. Made you look
15. Every You Every Me
16. Cake by the ocean
17. I am not a woman, I'm a god
19. Lack of Emotion
20. Shook
21. The Rush
22. C'est de la frénésie
23. Easily
24. Desire
25. Sex on Fire
26. Stuck in the middle with you
27. A little messed up
28. Dis-moi oui
29. Je suis all about you
30. Every Second

18. Le bout de chemin

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By aIexkiz

ELA

Je ne sais pas ce que j'ai interrompu, mais ça craint. Miss BCBG est assise sur un fauteuil. Silencieuse, la mâchoire contractée. Son expression tendue à l'extrême me préoccupe. C'est la première fois que je la vois comme ça. En plus, elle évite mon regard. Pour un peu, je pourrais presque croire qu'elle a peur. Je remarque la cliente assise en face d'elle. Elle me dédaigne de haut en bas, comme un résidu qui prend trop d'espace en plus de ne pas être à sa place. Merde. J'ai perturbé leur rendez-vous. J'espère que je ne lui coûterai pas un compte client, parce que je m'en mordrais les doigts.

— Pardonnez-moi, mademoiselle Dumont ! s'exclame une Marion essoufflée qui accourt à son tour. Dès qu'elle est entrée dans votre bureau, j'ai voulu...

Quand elle aperçoit la cliente, qui affiche à présent un air outré, Marion s'arrête net. Son visage devient livide.

— M-madame la présidente ! bafouille-t-elle en s'inclinant profondément. Toutes mes excuses pour ce dérangement.

Ah. C'était ça, son rendez-vous. La PDG de Dumont Group. Et je viens de me faire remarquer en toute beauté. Belle manière d'entamer mon premier jour. Après ça, j'aurai de la chance si je ne me fais pas virer. Tant pis. Même si j'aurais préféré faire les choses comme il faut, ça n'aura pas plus de conséquences que ça sur moi. Je gagnerai mon million quoi qu'il arrive. Mais je suis embêtée par rapport à Miss BCBG. Je ne souhaite pas lui attirer des ennuis. Et c'est tout juste ce que je viens de faire.

— Retournez tout de suite à votre poste, intime Miss BCBG en s'adressant à Marion.

Son ton est cassant. Je sais que Marion encaisse ce qui doit lui paraître être un reproche injuste. Elle s'en va après une dernière révérence. Je m'en veux. C'est de ma faute si elle s'est fait réprimander. Si j'étais restée dans la salle d'attente comme elle me l'avait demandé, il n'y aurait eu aucun souci. Décidément, je fais tout de travers aujourd'hui. J'ai envie d'intervenir, de préciser que je n'ai pas écouté ses directives, mais le regard foudroyant de Miss BCBG me calme en direct.

— Je vois que tu es occupée, lui déclare la présidente. Nous reparlerons de tout cela plus tard.

Elle se lève. Miss BCBG l'imite comme un automate.

— Réfléchis à notre discussion, Maxine.
— Je le ferai.

Maxine s'incline avec respect. C'est la première fois que je la vois se prosterner devant quelqu'un. J'imagine que la présidente a un statut qu'il faut respecter en toute circonstance. Alors quand elle passe à côté de moi, je m'incline comme les autres, mais elle ne m'adresse pas à un regard.

— Tu devrais songer à faire le ménage dans tes rangs, lance-t-elle à Miss BCBG. Tu as manifestement un souci d'autorité.

Maxine baisse davantage la tête, jusqu'à ce que la présidente quitte le bureau. Nous voilà seules. Je m'attends à un passage de savon en règle. Mais Maxine se rassoit dans le fauteuil pour se masser les tempes. Alors j'attends, immobile. Comme elle ne parle pas, je promène mon regard partout ailleurs. Dans son immense bureau, ce sont les tons neutres qui prédominent. Le siège de son bureau adopte le même gris perle que celui de la moquette. Les fauteuils tout comme le sofa sont blancs. Seule l'étagère en chêne située derrière son bureau casse avec cette omniprésence de gris et de blanc. Il y a un deuxième bureau, plus petit, juste à côté du salon. Il est en bois de chêne, tout comme l'étagère qui se situe derrière.

— C'est le tien, explique Maxine en voyant que j'inspecte les lieux. J'ai pensé qu'il serait préférable que tu travailles dans mon bureau pour qu'il n'y ait pas de problèmes. Malgré ce qu'il vient de se passer, cela reste la meilleure option.

Je hoche la tête en signe d'assentiment. Je me sens assez mal, alors je reste silencieuse. Je l'ai peut-être mise dans une merde impériale. J'ai vraiment envie de me claquer en série.

— Tu peux m'apporter un café ? demande-t-elle d'une voix douce.

C'est dans mes attributions. Je repère une cafetière pleine juste à côté du sofa. Je m'empresse de lui en servir une tasse. Tandis qu'elle boit son café en silence, je reste plantée comme un piquet, ne sachant pas quoi faire de moi après une telle gaffe. Je sais que j'ai foiré royalement, mais je ne vois pas comment réparer le mal. Peut-être en commençant par la base, déjà.

— Écoute, je suis désolée... m'excusé-je à voix basse. Je me suis perdue tout à l'heure. C'est pour ça que j'étais en retard. Mais quand j'ai voulu te rejoindre, ta secrétaire m'en a empêchée. Elle m'a dit d'attendre la fin de ton rendez-vous.
— Puisqu'elle te l'a expliqué, pourquoi ne l'as-tu pas écoutée ?

Sa question n'est pas agressive. Je pensais qu'elle se mettrait en colère, elle l'a déjà été pour moins que ça. Mais elle réagit avec beaucoup de douceur. Maxine Dumont est vraiment une énigme pour moi.

— Je voyais l'heure avancer. Je sais à quel point tu détestes les retards. Et je croyais que...
— N'y pense plus.

Elle ferme les yeux et se masse de nouveau les tempes.

— Ce qui s'est passé n'est pas de ta faute mais de la mienne. J'aurais dû te faire visiter les locaux pour que tu prennes tes repères. Ce n'est pas une excuse, mais je suis distraite depuis quelques temps, alors je n'y ai pas songé.

Je ne m'attendais pas à cette réaction. Aujourd'hui, je découvre un autre aspect de la personnalité de Miss BCBG. Quand l'un de ses employés faute, c'est elle qui endosse toute la responsabilité. Elle est du genre à tout porter sur ses épaules et à se mettre en première ligne pour prendre les coups. Je crois que je comprends mieux sa vision militaire, maintenant. Mais ça ne me va pas. Quand je merde, je porte mes ovaires et je l'admets. C'est à moi d'assumer mes conneries. Personne d'autre.

— Je peux voir la présidente et lui expliquer, comme ça tu...
— Non, tranche-t-elle tout de suite. Surtout pas. Évite tout contact avec elle, s'il te plaît.
— Mais je...
— Loubi Queen.

Son ton est à nouveau froid. C'est celui qu'elle emploie quand les choses ne vont pas dans son sens. Je le connais bien, j'y ai droit tout le temps. Et d'un seul coup, son regard s'adoucit. J'ai du mal avec ses émotions changeantes. Je ne sais jamais quelle attitude adopter.

— Pardon. J'aurais dû te briefer en amont, reprend-elle. Tu n'as pas les codes de l'entreprise, alors tu ne peux pas le deviner. Je vais t'expliquer comment cela fonctionne. Il y a une chaîne de commandement à respecter. C'est une hiérarchie distincte. Chaque service possède son propre management. Dans notre service marketing, c'est moi qui suis la Directrice Générale. Cela signifie que si tu as un problème, c'est à moi que tu en réfères et à personne d'autre. Pas au responsable du service administratif, ni à la PDG, mais à moi seule. Il n'y a aucune raison pour que mon assistante contacte la PDG.
— Je comprends.

C'est faux. Je ne le comprends pas du tout. Pour moi, tous ces chichis sont complètement superflus. Si j'ai un problème avec quelqu'un, je le règle directement avec la personne concernée. Passer par des canaux de communications supplémentaires, c'est juste une chance de plus de troubler le message initial. Mais comme Miss BCBG vient de le rappeler, ce n'est pas mon monde. C'est le sien.

— C'est ton domaine alors je te suis. Mais je t'avoue que je ne sais pas comment tu fais pour supporter ce système hiérarchique. Ça me rendrait folle à ta place.
— Et si je te disais que la PDG est ma mère ? sourit-elle.

Sa mère ?

— Ta mère est la présidente du groupe, énoncé-je à voix haute comme pour me rendre compte de la situation.

Maxine acquiesce et se lève pendant que je digère l'information. Je savais qu'il s'agissait d'une entreprise familiale, mais il est vrai que je n'ai jamais pris la peine de faire plus de recherches que ça sur Dumont Group. J'avais bêtement supposé que son père en était le dirigeant. Quoi qu'il en soit, ça doit être compliqué de travailler pour l'un de ses parents. Je ne peux que l'imaginer, puisque je ne connaîtrai jamais cette situation. Je me rends compte que je ne sais pratiquement rien de sa famille.

— Les femmes sont puissantes dans ta famille, lancé-je d'un ton que j'espère assez léger pour détendre l'atmosphère. Où sont les hommes ?
— J'ai un frère qui étudie le commerce en Angleterre, et une sœur qui est en déplacement en Suisse.

Et ton père n'existe pas ? Elle continue de se masser les tempes tout en faisant les cent pas sur la moquette gris perle. Je me souviens de ses mots au Four Seasons Hotel. Pour que ça fonctionne entre nous, je vais devoir apprendre à la laisser diriger de temps en temps. Okay. Mais c'est valable dans les deux sens. Pour que ça marche, il faut qu'elle apprenne à me faire confiance aussi. Ma curiosité est piquée, je n'y tiens plus.

— Ta mère le sait ? demandé-je à brûle-pourpoint.
— Que sa fille réussit tout ce qu'elle entreprend ? Je pense qu'elle a dû s'en apercevoir au bout de vingt-huit ans, plaisante-t-elle.
— Je parle de notre affaire.

Maxine se raidit. Son sourire a disparu. J'imagine qu'en dehors du statut public de Dumont Group, elle doit avoir ses raisons de ne pas vouloir évoquer notre « affaire ». J'aimerais juste les connaître.

— Elle l'ignore. Et je préfère que cela reste ainsi.

Son ton est sans équivoque. J'en déduis qu'il y a de fortes tensions dans sa famille. En tout cas, avec sa mère. Et je crois que je devine pourquoi.

— Elle ne sait pas que tu as eu recours à une porteuse ou que tu aimes les femmes ?

Son regard se fige. Froid comme de la glace. Mais je commence à y être habituée, parce que ça ne m'arrête pas. Au contraire. Je soutiens son regard dans l'attente d'une réponse, si possible honnête.

— Ce qui se passe dans mes draps ne regarde personne d'autre que moi, réplique-t-elle. Je n'ai pas besoin de le crier sur tous les toits. Je ne vois pas ce que ça apporte à quiconque de savoir avec qui je couche, qu'il s'agisse de ma mère ou autre. As-tu d'autres questions idiotes à me poser ?

Corde sensible. Je voulais une réponse honnête, j'ai été servie.

— J'essaie juste de comprendre. Tu ne veux pas que ça se sache, mais tu m'embauches dans l'entreprise de ta mère. Tu ne vois vraiment pas le problème ?
— Je te l'ai déjà expliqué. Je préfère t'avoir auprès de moi car cela me permet de surveiller ta grossesse sans délaisser mon travail. De plus, je te rappelle que c'est toi qui tenais à travailler. Tu n'y es pas obligée. Tu peux démissionner quand tu veux. Quant à ma mère...
— Tu ne vois pas que ça me place dans une position gênante ? coupé-je.
— Pourquoi ? Tu n'es pas ma petite amie, que je sache.

En plein dans le mille. Elle a raison. Je réagis comme si je venais de rencontrer ma belle-mère. Or, ce n'est pas le cas. Nous étions bien d'accord sur ce point quand nous avons signé le contrat. Mais ça ne change rien à l'aspect déconcertant de cette situation.

— C'est juste étrange pour moi, Maxine. C'est bizarre de me dire que je vais devoir saluer la présidente tous les jours en sachant que je porte ton bébé et qu'elle ne le sait pas. Le mensonge me gêne, mais je sais bien que ça fait partie du contrat.

Son expression se radoucit d'un coup. Elle semble soulagée. Avec elle, il faut être directe. Certaines évidences ne lui viennent pas. Ça, je commence à le comprendre aussi de mon côté.

— Si c'est ce qui t'inquiètes, alors je te rassure tout de suite : tu n'auras pas à la voir. Elle ne vient qu'une fois par mois pour une réunion à huis clos à laquelle tu n'assisteras pas. Moi aussi, j'aurais préféré que tu ne la rencontres pas. Mais sa visite était vraiment exceptionnelle, cela n'arrivera plus. Je suis désolée de t'avoir mise mal à l'aise. Je ferai en sorte que cela ne se reproduise pas.

Je la remercie d'un sourire. Ça me réconforte de voir qu'elle est capable de se mettre à la place d'autrui. Elle peut comprendre ce que je ressens quand je le lui explique. Mais ça n'enlève pas l'appréhension qui m'accompagne désormais. Je vais devoir éviter la présidente à tout prix. Ça ne devrait pas être trop difficile, d'après les dires de Maxine. Mais connaissant ma chance légendaire...

Le bout de chemin

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