Izuku
J'ai à peine le temps de fermer la porte d'entrée que je me prends un coup sur la tête qui me plaque contre le mur.
J'ai du mal à me rendre compte de ce qui vient de se passer, ma tête tourne et je laisse tomber mon sac par terre.
- T'es vraiment qu'un bon à rien ! s'exclame mon père, énervé.
Ok.
Je comprend le problème, j'étais dehors avec Kacchan, il a dû nous voir, là c'est pas bon. Le seul point positif c'est que je ne vois pas ma mère, elle doit être encore au travail, elle n'aura pas à assister, impuissante, à la scène qui va arriver et qui arrive tant de fois.
- Je..je n'ai rien fait je te jure, je réponds tout doucement sans le regarder pour essayer d'apaiser sa colère.
- Tu te fous de ma gueule ? Tu crois que je ne vois pas ce que t'es en train de faire ! J'ai déjà hérité d'un oméga dans la famille, me dis pas qu'en plus tu te tapes des mecs minables qui n'ont aucune valeur ! s'exclame-t-il en haussant le ton et en me regardant de haut.
Je ne réponds pas et garde la tête baissée, je sais d'expérience que si je parle ça sera pire, je prie juste pour qu'il ne laisse pas de marque cette fois-ci, généralement il est assez intelligent pour ne pas m'en faire des visibles mais la dernière fois il n'a pas pu se contrôler et j'ai dû prétexter une grippe pour éviter que les gens ne me voient.
Vous imaginez, être réduit à souhaiter qu'il n'y aille pas trop fort, je me fais pitié.
- Regarde-moi quand je te parle petite pute ! dit-il plus fort en m'attrapant par le col de ma chemise et en me frappant les côtes avec son poing.
Un coup.
Je tombe pas terre, il crache juste à coté de moi, me soulève par les cheveux, m'attrape par la nuque et me jette contre le mur.
Deux coups.
Je sais que je ne dois rien faire, il est plus fort que moi et la seule fois où j'ai essayé de me défendre j'ai fini avec une fracture de la clavicule, une côte fêlée et la main écrasée.
Mauvaise chute d'escalier...
Il revient à la charge, je me protège le visage, je suis par terre et il me frappe du pied sur le bras, je gémis de douleur.
Trois coups.
- Tu aimes gémir comme ça quand tu te fais sauter par tous ces clochards hein ?! Tu es une honte, t'es déjà réservé pour quelqu'un d'autre je te rappelle, hors de question que tu sois baisé par d'autres mecs qui n'ont aucun interêt, cracha-t-il, t'es qu'un investissement, rien de plus ! Mets-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toute !
Je ferme les yeux quand il se baisse près de moi, il m'attrape les cheveux pour me relever un peu la tête avant de me lâcher d'un coup sec. Ma tête percute le sol ce qui me fait voir des étoiles malgré mes yeux fermés.
Quatre coups.
- Dégage de ma vue, tu me donnes envie de gerber !
Je ne me fais pas prier, aujourd'hui je suis chanceux, il s'est arrêté à quatre coups. Je laisse mes affaires où elles sont et je me redresse comme je peux pour monter dans ma chambre.
J'ai mal partout, ses mots et ses coups me font un peu plus mal à chaque fois, je m'enferme et tombe par terre dos à la porte, je pleure en silence.
Kacchan vient de me dire de m'éloigner de lui et en plus de ça mon père nous a vu ensemble. « Tu n'es qu'un investissement », ces mots résonnent encore dans ma tête, il m'a balancé ça sans hésiter une seule seconde, j'ai bien compris qu'il faisait illusion à la famille Todoroki et je sais depuis longtemps que je ne suis qu'une chose fragile et inutile à ses yeux mais aujourd'hui il m'a enfin trouvé une utilité, être offert en échange d'un contrat, en échange d'argent, j'ai été vendu comme une vulgaire chose.
J'ai mal physiquement et moralement, j'ai mal partout, je ne sais plus comment faire, qu'est-ce que j'ai pu faire pour mériter tout ça ?
Puis je pense à ma mère, je ne peux pas la laisser seule avec ce connard, je préfère me prendre les coups plutôt que ce soit elle. J'essaie de me rassurer comme je le peux.
Je me couche à même le sol en sanglotant, j'enroule mes bras autour de moi, pourquoi tu me rejettes alors que tu m'as embrassé ? Parce que je ne suis pas alpha ? Alors pourquoi me protéger comme tu le fais à chaque fois ?
Je reste comme ça toute la nuit sans bouger, les yeux grand ouverts, nous sommes vendredi, c'est le week end donc pas besoin de sortir, tant pis pour l'entraînement en forêt dimanche. J'ai tellement mal à l'intérieur de moi que les coups de mon père sont presque insignifiants.
—
Le lendemain matin, je me réveille toujours par terre contre la porte, j'ai encore plus mal partout. Je me lève et vais à la douche, des bleus se sont formés sur mes côtes et sur mon bras, je m'applique ma pommade "spécial coups de papa", c'est ma mère qui me l'a donnée, sympa le cadeau.
Je m'allonge sur mon lit quand j'entends de petits coups à la porte. Ma mère. Je vais lui ouvrir, elle me regarde les yeux humides, je hausse les épaules et repars me coucher, elle me suit et s'assoit sur le rebord du lit.
- Il a recommencé ? me demande-t-elle en me caressant le front.
Je ferme les yeux et soupire.
- Il m'a vu avec Kacchan hier soir devant la maison, j'ai été imprudent.
Un silence s'installe, j'ai peur d'en dire plus car si je le dis à voix haute cela me semblera réel et je ne sais pas si je le supporterais.
- Il t'aime, j'en suis sûr, dit-elle doucement en parlant de Kacchan.
Mon cœur se brise encore, je craque et recommence à pleurer sans m'arrêter.
- Il m'a dit de rester loin de lui, dis-je en fermant les yeux et en me retournant dos à elle, je veux être seul s'il te plaît.
Elle ne dit rien pendant quelques minutes puis je l'entends se lever, elle m'embrasse l'épaule et me chuchote :
- Je suis sûr qu'il y a une raison derrière, sois fort mon fils. Je te dépose un plateau repas sur ton bureau. Ton père part dimanche matin pour une semaine en déplacement pour le travail.
Je suis soulagé mais je ne réponds pas, nous savons tous les deux que ce n'est pas normal, que nous ne devrions pas nous réjouir de son absence, mais ce n'est pas normal non plus qu'il me batte, qu'il m'humilie continuellement.
Et pourquoi ? Car je suis un oméga et que je suis faible, déjà qu'être un oméga est une honte dans une famille d'alpha alors un oméga qui a la larme facile et qui est du genre froussard, c'est une humiliation.
Mais pour dire vrai, je ne pense qu'à un autre alpha, un alpha blond aux yeux rouges, l'alpha que j'aime de tout mon être et qui vient de me rejeter. Je veux oublier, je veux arrêter de ressentir toutes ces choses, je veux qu'on me laisse seul. La porte de ma chambre se referme, je m'enroule dans ma couette et m'endors en pleurant.
Samedi passe vite, je ne sors pas de ma chambre, ma mère m'apporte à manger pour m'éviter de croiser mon paternel, je la remercie pour ça même si je ne touche pas à mes assiettes. Je reçois un message de ma meilleure amie que me demande si je suis motivé pour sortir manger dehors ce soir, je prétexte un mal de ventre.
"- Aller viens Izuku, il y aura presque tout le monde !! "me supplie-t-elle au téléphone.
"- Ce sera pour une autre fois désolé je suis vraiment malade ! "répondis-je en essayant d'avoir une voix enjouée.
"- J'ai entendu dire que Katsuki sera là aussi !"dit-elle en pensant me faire changer d'avis.
"- .... "
"- Izuku ?! Ça va ?" s'inquiète-t-elle.
J'ai la gorge nouée.
"- Oui oui t'inquiètes mais je ne peux vraiment pas. Je te laisse on se voit lundi" je réponds précipitamment.
"- T'es sûr que ça va ? Et on se voit demain pour l'entraînement de toute façon."
" -Désolé ma mère m'appelle, salut et bonne soirée."
Je raccroche. Entendre son nom me fait déjà mal alors le voir non merci, lundi sera déjà bien trop tôt.
—
Katsuki
Je suis assis à la table avec le porc-épic et la tête d'ampoule, le pote à Deku, tous les autres sont là aussi. Putain que j'aime pas les gens.
En fait, je ne suis venu que pour une seule raison, je voulais voir Deku, vendredi j'ai dû lui dire de s'éloigner de moi et ça m'a fait mal mais j'y étais obligé, du moins pour l'instant. Il faut que je règle les choses avant qu'on puisse être tranquille mais je m'inquiète toujours autant pour lui, est-ce qu'il va bien ?
J'ai vu son père par la fenêtre quand nous discutions, il était au téléphone mais nous scrutait de loin et c'est pour ça que j'ai dû partir rapidement, je n'avais pas le choix pour le protéger. C'est ce que je me répète depuis hier soir inlassablement pour m'empêcher de débouler chez lui, tout ça me gave et voilà que l'autre por-épic n'arrête pas de déblatérer sur des choses pour lesquelles je m'en tape complètement.
Je scrute autour de moi en humant l'air, je ne le vois ni ne le sens et c'est là que j'entends le bicolore demander :
- Izuku n'est pas là ?
Je tourne la tête vers lui, déjà pourquoi ce connard de Shoto est là, j'ai envie de me lever pour lui arracher la gorge, il pose la question à l'autre connasse qui traîne toujours avec Deku.
- Non, j'ai essayé de lui faire changer d'avis mais il m'a dit qu'il était malade, elle tourne la tête vers moi et me regarde dans les yeux, il n'avait pas l'air bien.
Ses yeux sont plein de reproches, je ne détourne pas le regard, tu ne sais rien sale garce alors il vaudrait mieux que tu la fermes, pensais-je.
- Peut-être que je devrais passer le voir, dit l'autre double face.
A ses paroles, des phéromones s'échappent de mes pores sans que je ne le veuille, j'ai envie de sauter à la gorge de ce mec mais je ne peux pas, alors je me lève brusquement.
- Je me casse, dis-je en partant sans me retourner.
Tout le monde me regarde mais je m'en fou, je n'étais venu que pour le voir, s'il n'est pas là autant me barrer.
- Hey ! Mais on a même pas commandé ! s'écrie le porc-épic derrière moi.
Je lui fais un doigt d'honneur sans même me retourner.
J'ai envie d'aller le voir mais quand j'arrive dans notre rue je me rends compte que je ne peux pas toquer chez lui, la voiture de son père est encore là alors je zone dans la rue discrètement, on dirait un putain de harceleur. Je crois que je veux m'assurer que l'autre connard ne se pointe pas ici pour voir Deku.
Le nuit tombe et visiblement il ne viendra pas. Tant mieux. La chambre du petit vert ne s'allume pas, j'espère qu'il va bien, j'ai envie de le voir mais je m'abstiens. Demain, il sera là à leur truc d'entraînement, je m'assurerais discrètement qu'il va bien.
—
Izuku
Nous sommes dimanche matin et je suis censé aller à un entraînement avec la classe mais je n'en ai aucune envie, je veux rester à végéter dans mon lit comme je l'ai fait depuis vendredi soir.
Je suis allongé à fixer le plafond, somnolant quand la porte de la chambre s'ouvre avec fracas, je sursaute, c'est mon père, il a son sac de voyage dans la main.
- Bouge ton cul, ta mère m'a dit que tu étais malade pour aller à ton entraînement, débrouille-toi comme tu veux mais je paie pas une fortune dans cette école pour que tu loupes ce que tu veux et quand tu veux. J'ai aussi entendu dire qu'il y aura plusieurs classes mélangées dont celle de Shoto Todoroki, assure-toi de te rapprocher de lui. Et magne-toi de préparer tes affaires, je t'amène à l'école.
Je déglutis, il ne lâchera pas l'affaire. En plus, je ne savais même pas que les classes étaient mélangées, comment lui le sait-il ? Est-ce que Shoto lui a dit et c'est pour ça qu'il m'oblige à y aller ? Je n'ai vraiment pas de chance.
- Je suis vraiment pas bien, je suis obligé d'y aller ? C'est juste un entraînement, ce ne sera pas noté, risquais-je.
- Ne m'énerve pas, tu as 5 min, je t'attends dans la voiture, dit-il en partant sans prendre la peine de fermer la porte.
Je soupire, jusqu'au bout il ne me laissera pas tranquille. Je me lève et vais prendre une douche, je n'ai pas intérêt à prendre plus de 5 min.
—
Katsuki
J'arrive à l'école en traînant le pas, ce matin ma folle de mère n'a pas arrêté de me hurler dessus pour que je ne sois pas en retard. Putain de réveil vivant.
Le porc-épic vient me saluer, je grogne en réponse et je l'entends vaguement dire que je suis toujours de bonne humeur, ouais j'entends bien aussi son ironie mais je m'en tape, j'accepte déjà sa présence à côté de moi, qu'il s'estime heureux.
Je cherche Deku mais je ne le vois pas, je vois juste sa connasse de meilleure amie avec le binoclard, Tenya, le crapaud, Tsuyu et double face entrain de discuter en rond, pas de brocolis en vu.
- On va bientôt décoller, je vais commencer à faire l'appel ! dit le prof avec une tronche de sac de couchage.
Où es-tu putain ?
- Il manque Izuku, dit sa pote rouquine.
Au même moment, une voiture arrive à notre hauteur, grosse berline noire, vitres teintées à l'arrière, je vois Deku sur la place passager, c'est son père qui l'amène, mes yeux deviennent noirs pendant quelques secondes avant de revenir à la normale.
Surtout ne bouge pas Katsuki, pensais-je comme pour me mettre moi-même en garde.
—
Izuku
Il prend plaisir à s'arrêter bien en évidence devant tout le monde, il sait très bien que je déteste ça et s'en amuse, à peine arrivé j'ouvre la portière pour vite sortir mais il me prend par la nuque en me serrant fort et me lance :
- Ne me fais pas honte.
- Oui.
Il me lâche et je tremble un peu, je sors de la voiture et je me retrouve avec une dizaine de regards tournés vers moi, j'entends mon père ricaner derrière moi. Je ferme la portière et marche directement en direction du bus, que personne ne m'intercepte s'il vous plaît. J'ai encore mal aux côtes quand je respire, cet entrainement va être un calvaire.
Quand je croise Kacchan, je ne le regarde pas mais tout ce que je vois c'est la main d'Eijiro sur son bras, j'accélère et monte directement dans le bus, je m'assois au fond en gémissant de douleurs et mets mes écouteurs en fermant les yeux.
—
Katsuki
Quand je vois cet enfoiré prendre le cou de Deku je ne peux plus rester sans bouger, je fais un pas vers eux, hors de question de ne pas intervenir, je vois bien que Deku a peur et je ne supporte pas ça putain.
Mon camarade aux cheveux rouges pose sa main sur mon bras pour me stopper et avant que je ne le frappe pour avoir osé m'arrêter, il me chuchote :
- Si tu fais ça, ce sera pire pour lui après.
Putain de merde il a raison, comment il sait ça d'ailleurs. Je regarde impuissant encore une fois cet oméga subir le harcèlement de son connard de géniteur.
Un peu de patience, je te jure que je te sortirai de là, il faut juste encore un peu de patience.
—
Izuku
Nous arrivons dans le champ en forêt où nous sommes supposés nous entraîner. Notre classe est l'élite de l'école donc nous n'échappons jamais à des entraînements en dehors des heures de cours et comme par hasard, aujourd'hui est l'exception où d'autres étudiants bien placés dans leurs classements respectifs sont mélangés avec notre classe pour participer à cet entrainement, dont Shoto.
Je m'étais déjà préparé à la maison malgré le peu de temps que j'avais pour éviter que les autres voient mes traces sur mon corps, déjà que généralement j'évite de le faire à cause de mes cicatrices.
Nous descendons du bus pour arriver dans un clairière assez grande, des arbres tout autour, nous sommes bientôt en été alors il fait bon et ça pourrait être agréable si la situation était différente. Tout le monde se regroupe autour du professeur qui nous donne les consignes, je traîne les pieds.
Denki et Ochaco sont à coté de moi et nous devons nous mettre par deux pour enchaîner des combinaisons, au ralenti pour commencer puis de plus en plus vite. Nous nous regardons et nous comprenons que nous serons obligés de nous séparer alors je prends les devants.
- Mettez-vous ensemble, je trouverai bien quelqu'un d'autre, dis-je en souriant.
C'est plutôt une bonne idée de ne pas être avec eux, ils remarqueront si je souffre trop des coups que j'ai pris hier et je ne veux pas qu'ils se doutent de quelque chose.
- Tu es sûr ? me demande Denki.
Je hoche la tête et quand je m'apprête à lui répondre, quelqu'un nous coupe.
- Je me mets avec toi, lance Shoto en s'avançant vers moi.
Je m'y attendais, il ne raterait pas une occasion d'affirmer sa supériorité sur moi, mon père m'a pour ainsi dire vendu à sa famille et je crois qu'il s'amuse beaucoup de cette situation.
Je soupire, peut-être que c'est l'occasion de me défouler un peu sans avoir peur des représailles de mon père, après tout c'est un entrainement.
Ma vie est trop merdique, j'ai besoin d'extérioriser et Shoto est le parfait candidat.
- Cool, dis-je en souriant.
Shoto a l'air surpris, j'imagine qu'il s'attendait à ce que je tremble et que je me mette à pleurer. Bon d'accord, ça m'arrive souvent mais pas ici et pas maintenant, j'ai tellement de rancoeur que je décide de laisser de coté ma tristesse et ma peur, je vais tout donner.
Nous sommes donc tous par deux, Kacchan est bien évidemment avec Eijiro et je vois Denki jeter un regard noir à Kacchan. On est dans le même bateau Denki, je sais ce que tu ressens, pensais-je. Il a beau me dire le contraire, je suis persuadé que mon ami est attiré par Eijiro, ils se tournent trop autour tous les deux et j'espère que l'ami de Kacchan ne fera pas souffrir Denki.
L'activité commence enfin après que notre professeur nous ai donné les consignes, au début nous sommes au ralenti, ce qui me va bien même si le regard de mon binôme me glace le sang, j'essaie de faire abstraction de ça mais je ne me sens pas à l'aise pour autant et même au ralenti je sens mes muscles engourdis et mes bleus sensibles.
- C'est bien, maintenant nous allons accélérer, dit le professeur.
Shoto est un alpha dominant, il est génétiquement plus fort qu'un alpha non dominant alors pour un oméga comme moi c'est comme si je me battais avec un mec qui faisait deux fois mon poids et ma taille, rajoutons à cela les courbature à cause de mon père et je me retrouve complètement dans la merde pour parler poliment.
Moi qui voulait me défouler...
Bien-sûr, nous avons appris plusieurs techniques spécifiques pour savoir nous défendre mais je vois le regard de Shoto changer, on dirait qu'il n'attend que ça, me sauter dessus.
- Vas-y doucement, je ne suis pas trop en forme aujourd'hui, je lui demande gentiment.
- T'inquiètes, je serai gentil avec toi je ne veux abîmer mon petit oméga, répond-il en souriant d'un air moqueur.
Je déteste son attitude et l'entendre me considérer comme à lui me donne la nausée, bon d'accord tant pis pour mes bleus, j'ai trop besoin d'extérioriser.
Au coup d'envoi, tout le monde commence à enchaîner leurs mouvements à une vitesse réelle, Shoto me saute dessus, je me plie en deux pour éviter ses bras et balance une jambe pour le faire basculer, pari gagné il se retrouve à terre.
Je suis peut-être un oméga, mais si j'ai réussi à entrer dans cette école ce n'est pas pour ma couleur de cheveux.
Mon adversaire crache par terre en se relevant, vexé, il tourne autour de moi comme un prédateur, je ne lui tourne pas le dos. Il me fait quelques feintes avant de me donner un coup de pied à l'épaule, aïe ça fait mal mais j'arrive à lui attraper le pied, je me retourne afin de lui faire perdre l'équilibre et il se retrouve encore une fois par terre. Ça fait du bien.
J'entends ricaner derrière moi mais je ne détourne pas le regard de mon adversaire, j'ai mal aux côtes mais je m'en fou, j'ai besoin de me lâcher et sentir que j'ai le dessus me fait un bien fou, encore plus car c'est un alpha, un alpha dominant, il a plus de force que moi mais je le bats en technique. Ça me fait aussi du bien parce que c'est Shoto Todoroki, l'alpha à qui on m'a vendu.
- Putain ! cracha-t-il énervé en se relevant.
Il s'avance vers moi sans se mettre en garde et cette attitude aurait dû me faire comprendre directement ce qu'il avait en tête mais je n'ai pas été assez rapide. Shoto libéra quelques phéromones alpha et en tout oméga que je suis, mes forces m'abandonnèrent, ses phéromones ne me sont pas apaisantes comme celles de Kacchan, celles-là me rendent malade, je commence à avoir la tête qui tourne et c'est à ce moment qu'il en profite pour me mettre un coup de poing dans les côtes sans que je ne puisse bouger.
La douleur est énorme, il a visé l'endroit où mon père l'avait fait hier, comme fait exprès. Je gémis de douleur, j'ai le souffle coupé et je m'effondre à genou devant lui, putain de faiblesse d'oméga.
Il m'attrape par les cheveux et je vois son genou arriver vers ma tête, c'est un peu excessif comme entraînement-là. Je ferme les yeux en attendant la douleur, mon nez va être cassé j'en suis sûr.
—
Katsuki
Je me retrouve contre le porc-épic, je crois qu'il n'y a que lui qui puisse encaisser mes coups vu comme j'ai besoin de frapper quelque chose ou quelqu'un.
Quand je l'ai vu sourire à ce merdeux d'alpha bicolore j'ai eu envie d'aller le chercher et de l'éloigner le plus loin possible de l'autre. J'ai la rage, pourquoi il lui sourit alors qu'il ne me regarde même plus, je lui ai dis de s'éloigner un peu, ça ne voulait pas dire s'ignorer putain.
- T'es à fond aujourd'hui. Enfin, t'es à fond tout le temps mais j'ai l'impression que tu veux ma peau encore plus que d'habitude ! me lance les dents pointues en face de moi.
- Ferme-la et attaque-moi ! je réponds, irrité.
Il ne se remet pas en position d'attaque après s'être relevé et regarde un point derrière moi, j'entends un bruit sourd, je me retourne et vois double face par terre, Deku en position d'attaque.
Intéressant.
Je me retourne complètement pour ne pas manquer une miette du spectacle. Deuxième bruit sourd, l'adversaire de Deku se retrouve une deuxième fois par terre, je ricane, je suis fier de lui. Vas-y, défoule-toi, pensais-je en souriant intérieurement.
L'autre se relève enragé, j'ai hâte de voir la suite sauf que ce connard ne se remet pas en position et avance vers Deku d'un pas tranquille, qu'est-ce qu'il fait ? Je remarque Deku relâcher ses muscles un à un comme s'il perdait petit à petit ses forces et sa respiration devient plus forte, plus hachée, c'est à cet instant que je les sens, cet enculé a osé utiliser ses putains de phéromones. Voyant que Deku avait l'avantage, il utilise ses gènes alphas pour avoir le dessus, c'est pathétique et ça me fou en rogne, encore plus s'il ose le faire avec mon Deku bordel.
Il lui met un coup dans les côtes et l'oméga tombe à genoux, je vois son visage tordu de douleur, je tique, ok ça fait mal mais on dirait qu'il souffre le martyre, l'autre alpha le prend par les cheveux, je grogne et avant que son genou atteigne la tête de Deku je m'interpose et éjecte double face sur le côté avec un coup de pied qui atteint sa hanche, il s'étale de tout son long.
- Ne joue pas à ça petite merde ! je crache en me tournant vers Deku, il a encore un genou à terre en se tenant les côtes.
- Shoto ! C'était un combat uniquement ciblé sur les techniques, tu n'avais pas à utiliser tes phéromones, intervient le professeur. Mets-toi contre Eijiro, un alpha devrait peut être moins te poser de problème, continua le professeur.
- Ca va Izuku ? demande le prof avec sa tête de sac de couchage en voulant relever l'oméga.
Celui-ci grimace de douleur quand il essaie de le relever, je fronce les sourcils.
- Je m'en occupe, dis-je en me mettant à la hauteur de Deku.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? je lui demande.
Je sais qu'il se passe quelque chose, il n'est pas aussi faible, un coup comme ça ne devrait pas lui faire autant de dégâts.
- Rien du tout, laisse-moi, me répond-il en se relevant seul non sans grimacer.
- Dis-moi, j'insiste en lui attrapant le bras.
- Aie ! s'écrie-t'il en se tordant.
Il se rend compte de son cri et me regarde, d'un air que je ne suis pas sûr de bien interpréter.
—
Izuku
Il a touché le bras qui a pris les coups hier en même temps que mes côtes, j'ai crié sans le faire exprès, je le regarde et je prie pour qu'il ne me pose pas plus de questions. Il fronce les sourcils.
- C'est rien, je suis mal tombé c'est tout. Je..je vais me poser un peu dans le bus, je lui dis doucement en me retournant, espérant qu'il ne me suive pas.
Le professeur me donne son accord mais Kacchan me colle aux basques. Je monte dans le bus et m'assois sur le rebord d'un siège au fond, il me suit et me donne une bouteille d'eau qu'il avait dans son sac sur son siège, il reste debout dans l'allée.
Je le remercie et commence à boire, il en profite pour soulever mon haut et découvre les bleus sur mes côtes, je lâche la bouteille d'eau par terre pour baisser mon haut rapidement.
- Qu'est-ce que tu fais ? je demande paniqué en levant les yeux vers lui.
Je suis choqué par la tête qu'il fait, ses yeux sont devenus noirs, ses traits sont tendus et j'entends un râle au fond de sa poitrine, je sursaute quand il me demande d'une voix trop calme, trop grave, pour être vraie :
- T'as interêt à me dire qui t'as fait ça, je veux savoir qui je dois tuer.
Je déglutis, qu'est-ce que je vais lui dire ? Je ne veux pas lui dire que je me fais frapper par mon père, j'en ai trop honte. Et puis, de quoi se mêle-t-il, ce n'est pas lui qui m'a dit pas plus tard qu'il y a deux jours que nous devions nous éloigner.
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? je lui demande en ramassant la bouteille d'eau par terre.
Je grimace en me baissant, je tremble un peu mais essaie de faire comme si tout allait bien. Kacchan hausse les sourcils, ses yeux sont toujours noirs mais il semble que ma réponse l'ai tellement surpris que sa montée de rage a un peu diminué.
- Comment ça ? dit-il, toujours debout dans l'allée du bus.
Je m'adosse au siège où j'étais assis.
- On était pas censé s'éloigner ? Pourquoi tu t'y intéresses ?
J'essaie de parler en feignant l'indifférence et en restant calme, je ne veux pas qu'il voit à quel point je suis blessé intérieurement et physiquement, peut-être que s'il voit que je vais bien il me laissera tranquille.
- Arrête tes conneries, s'éloigner ne veut pas dire s'ignorer, me répond-il en croisant les bras, maintenant dis-moi ce qu'il s'est passé, ce n'est pas l'entrainement d'aujourd'hui qui t'as fait ça ! dit-il en parlant fort, énervé.
- C'est rien je te dis, je me suis pris les pieds chez moi, tu sais comme je suis maladroit et j'ai fait une grosse chute. Ma mère a voulu m'emmener à l'hôpital mais j'ai refusé, je ne voulais pas que mon père ai encore une raison de me trouver plus faible que je ne le suis, dis-je d'une traite, sans même chercher mes mots.
Plus dix points pour l'improvisation Izu !
Ses épaules s'affaissent un peu et ses yeux changent, je crois qu'il a pitié et ça m'énerve, il me considérera toujours de la même manière hein ?
- Je ne suis pas sûr de te croire.. Ce n'est pas plutôt Shoto qui a posé les mains sur toi ? demande-t-il en haussant les sourcils.
En plus de me prendre en pitié, il m'accuse presque là. Je vois rouge.
- Ouais t'as raison ! On a baisé tellement fort la dernière fois qu'il m'a laissé des traces ! m'exclamais-je, en colère.
J'en ai marre, je suis fatigué, j'ai mal partout, j'ai l'impression que tout le monde joue avec moi et j'en peux plus.
Quand je lève les yeux vers Kacchan, je regrette instantanément mes paroles, ses yeux sont noirs et il a l'air..blessé ?
—
Katsuki
- Ouais t'as raison ! On a baisé tellement fort la dernière fois qu'il m'a laissé des traces !
Mon cerveau s'arrête, j'ai une rage et une douleur dans la poitrine qui sont à deux doigts de me faire exploser. Ses paroles ont eu un effet terrible sur moi, je l'imagine avec l'autre bicolore le touchant et lui faire toutes les choses que je m'imagine lui faire depuis des mois voire des années. Je l'imagine jouir avec Shoto et c'est la rupture dans mon esprit, mon corps se met en automatique et avant de m'en rendre compte, Deku est à genoux devant moi, haletant, les yeux rouges et transpirant, putain il est trop bandant.
Je me mets accroupi devant lui et me lèche les lèvres, guidé par mes instincts.
- Alors peut-être devrais-je recouvrir ses traces des miennes, Deku.
Mes yeux détaillent chaque partie de son corps, je suis excité et je ne contrôle plus rien.
Tout ce que je vois c'est mon oméga, haletant devant moi, son odeur me suppliant de le prendre.
J'avance ma main vers lui quand je tombe sur ses yeux, il pleure et ça me ramène à la réalité, je cligne plusieurs fois des yeux, qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?
Putain.
Mon esprit revient à la raison et je me rends compte de ce que je viens de faire. Je viens d'utiliser mes phéromones sur lui, j'ai fait exactement comme l'autre connard l'a fait il y a quelques minutes, je me dégoute.
Il me regarde, il a peur de moi et putain ça me brise, je me recule et je panique un peu j'avoue.
- Deku.. je.., commençais-je.
- DEGAGE ! hurle-t-il.
Ses larmes coulent, sa respiration est forte et ses joues sont rouges, il est toujours à genoux mais quand je veux tendre la main vers lui pour l'aider à se relever il me pousse de ses deux mains.
- NE T'APPROCHE PAS DE MOI !! hurle-t-il encore plus fort en se relevant non sans mal.
Je le regarde et je ne sais pas quoi dire, j'ai merdé, j'ai vraiment merdé, je sais qu'il déteste être un oméga et il déteste le pouvoir que les alphas ont sur les omégas et je viens de lui faire la parfaite démonstration d'un connard d'alpha vexé, exactement comme cet enflure de double face, je me fais pitié et je me déteste à ce moment-là.
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Izuku
Kacchan se retourne et sort du bus, je respire enfin. Je suis accroché au siège à coté de moi, j'essaie de reprendre mon souffle et me calmer. Qu'est-ce qu'il lui a pris ?
Je sais qu'il n'a pas réussi à se contrôler, être un alpha dominant n'est pas aussi facile que le monde le prétend, surtout pour un alpha avec des phéromones aussi fortes que Kacchan, quand nous étions plus jeunes il lui est arrivé de diffuser ses phéromones sans le vouloir, ce qui lui a causé quelques ennuis, ça fait partie des choses pour lesquelles il ne s'approche pas trop des gens, entre autres.
Étant dans une famille d'omégas, être un alpha dominant qui ne contrôle pas ses phéromones peut être...compliqué à gérer. Quelques fois, j'ai l'impression que lui et moi ne sommes pas nés dans la bonne famille, j'aurais dû être avec des omégas et lui avec des alphas, nos deux familles sont les parfaits opposés.
Attend Izu..Est-ce que tu viens de trouver des excuses à un alpha qui a utilisé ses phéromones sur toi ? Oui.
Mais je n'ai pas eu peur, enfin je n'ai pas eu peur de lui, ce qui m'a fait peur c'est la réaction de mon corps face à ses phéromones.
Normalement quand je sens les phéromones d'un alpha je me sens faible, mal et ça me rend malade mais là c'était très différent, mon corps s'est enflammé, mon coeur s'est emballé, ma respiration est devenue haletante, mes jambes m'ont lâché et mon corps ressentait chacune des phéromones émanant de Kacchan, c'est comme s'il était attiré par lui et ce n'était pas désagréable, au contraire. J'avais envie de lui sauter dessus, de me déshabiller ici et maintenant avec des gens autour ou pas, je n'arrivais pas à gérer autant de sensations alors j'ai paniqué.
J'avais l'impression que mes chaleurs allaient se déclencher s'il continuait encore un peu. Je voulais qu'il s'éloigne de moi autant que je le voulais près de moi. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?
Ses phéromones ont toujours été apaisantes pour moi mais je pensais que c'était parce qu'on se connaissait depuis toujours et que j'ai pu m'habituer à ses phéromones avec le temps alors pourquoi cette réaction aujourd'hui ?
J'ai du mal à retrouver mes esprits, je suis assis sur mon siège contre la fenêtre les jambes remontées contre ma poitrine quand j'entends les autres monter dans le bus, l'entrainement doit être terminé, je ne tourne même pas la tête quand mes camarades montent en chahutant, riant, discutant. Mon esprit est bien loin d'eux, je suis un peu perdu et je ne sais pas quoi faire.
Je sais que j'aime Kacchan, je l'aime comme je n'ai jamais aimé personne et je pense que je l'aimerai toujours, je sais aussi que je me sens en sécurité avec lui, phéromones ou pas.
Je sais qu'il me protège tout le temps mais veut qu'on s'éloigne.
Je sais aussi qu'il n'aime que les alphas mais m'a embrassé et même plus.
C'est trop d'émotions et d'incompréhension pour moi, une larme roule sur ma joue que je me dépêche d'essuyer, je ne sais pas quoi faire et je suis fatigué par tout ça. Mes sentiments et mes réactions face à lui me font peur, peut-être avait-il raison, nous avons besoin de nous éloignés.
Je ferme les yeux pendant tout le chemin du retour en essayant de ne pas craquer encore une fois.
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Katsuki
Je le regarde de loin dans le bus. Sa pote rouquine s'est assise à coté de lui mais il ne la calcule même pas et je vois une larme rouler sur sa joue.
Putain ! Je me hais, pourquoi j'ai fait ça ?
J'ai pris toutes les précautions pour que ça n'arrive jamais et voilà que je fous tout en l'air. Je n'ai pas pu me contrôler, je suis tellement possessif envers lui que ça me fait flipper mais je n'arrive pas à contrôler ça, c'est plus fort que moi même si je suis conscient que ce n'est pas normal.
Peut-être est-ce en rapport avec mon père inexistant, il nous a abandonnés ma mère et moi quand je n'avais même pas un an, un gros lâche si vous voulez mon avis. Est-ce que j'ai si peur d'être abandonné que je m'accroche comme un putain de psychopathe ?
Ma mère est une oméga comme sa mère avant elle, il n'y a que moi qui suis alpha et plus jeune j'avais beaucoup de mal à contrôler mes phéromones, n'ayant aucun point de comparaison j'ai dû me débrouiller tout seul et j'ai plusieurs fois fait souffrir ma famille sans le vouloir alors j'ai construit un mur autour de moi pour que jamais ça ne recommence, j'avais réussi jusqu'à aujourd'hui.
Je sais très bien qu'il n'avait pas voulu me blesser en me disant ça, il était en colère mais ça m'a fait un effet que je ne comprends pas moi-même et je me déteste pour ça. Je voulais qu'on s'éloigne un peu pendant quelques temps et je n'étais pas sûr de pouvoir le faire mais maintenant je crois que je n'ai plus le choix.
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Izuku
Nous sommes lundi matin et je pars pour l'école, j'ai encore mal dormi, je n'arrête pas de penser à lui, je n'ai pas envie de m'éloigner de lui, rien que d'y penser ça me fait mal. Je ne veux pas perdre le peu de relation que nous avons même si ce n'est que de l'amitié.
J'arrive à l'école et Kacchan est là assis sur un des bancs devant l'entrée, je veux aller le voir mais il ne me regarde même pas pourtant je suis sûr qu'il sait que je suis là, tout près, pire encore il se lève et part dans la direction opposée à la mienne.
Il est toujours avec Eijiro et Violette et ça me fou en l'air, j'entends quelques fois Kacchan fulminer contre la nouvelle alpha de la classe pour qu'elle ne le suive plus mais j'ai l'impression que plus il la repousse et plus elle s'accroche, à ce rythme là ils seront mariés l'année prochaine. Eijiro, lui, fait tout pour éloigner Violette, à croire qu'il est jaloux, aurais-je raison depuis le début ? Sont-ils attirés l'un par l'autre ? Kacchan et Eijiro ? Kacchan et Violette ? La dernière combinaison ferait un parfait tableau, elle a la même couleur de cheveux que lui, la même prestance et est à son niveau.
Ouais, décidément cette combinaison ou même n'importe quelle autre combinaison collerait beaucoup mieux qu'un Kacchan et Izuku, soyons réalistes.
- Izuku ! Jeudi, nous n'avons pas cours, ça te dit une sortie entre nous ? me lance Ochaco en me tirant de mes sombres pensées.
Nous sommes sur le toit en train de manger, mes deux amis m'accompagnent maintenant ici et je suspecte qu'ils comprennent que je ne veux pas voir Kacchan. Je sursaute à ses paroles, encore dans mes pensées, et me tourne vers elle.
- Tu veux faire quoi ? répondis-je.
Ca me fera peut-être du bien de sortir un peu.
- Shopping ? dit-elle tout excitée.
- Shopping !!! Moi aussi je viens ! Il me faut de nouvelles chaussures ! s'écrie Denki en s'asseyant à coté de moi.
Je souris, oui ça me fera du bien.
- Tu n'en a pas assez des chaussures ? je lui demande en rigolant.
- Jamais assez ! dit-il, vexé.
Puis nous rions ensemble, ça me fait du bien, j'ai besoin de me changer les idées.
—
La semaine se passe comme lundi, Kacchan Eijiro et Violette ensemble, lui m'ignorant, moi l'épiant comme un drogué en manque. En plus de ça, j'aperçois Shoto quelques fois tourner autour de notre classe et je me sens mal à l'aise, j'aimerais qu'il me laisse en paix.
Nous sommes donc jeudi et je suis dans une boutique pour hommes, à l'intérieur d'une cabine d'essayage à enfiler un jean slim noir et tee-shirt blanc avec un col en V assez moulant, je me sens mal à l'aise comme ça, je n'aime pas quand on voit trop mon corps.
- Alors ! Alors ! Montre-nous, me presse Denki.
C'est lui et Ochaco qui ont choisi ces habits, jamais je ne les aurais essayés s'ils ne m'y avaient pas forcé, ils sont en train de me faire la même chose que la dernière fois.
J'ouvre le rideau et mes deux amis s'arrêtent de parler, ils sont figés la bouche ouverte, je rougis.
- C'est si moche que ça ? je leur demande, hésitant.
- C'est au-delà de mes espérances.., dit Denki tout doucement.
- Tu l'as dit.., rajoute Ochaco.
- Vous êtes fous, je leur dis en secouant le tête, je vais les enlever.
- NON ! hurlent-t-ils à l'unisson.
Je sursaute, ils m'ont fait peur ces idiots.
Je me tourne vers le miroir et je m'étudie, habituellement je porte des habits simples et assez amples pour ne pas me faire remarquer, toujours dans la discrétion. Mais ce que je vois dans la glace me surprend, le jean slim noir me fait de longues jambes et me serre bien les fesses ce qui donne l'impression que mon derrière est bien rebondi, la ceinture sur mes hanches accentuent encore plus mes petites formes, c'est moulant sans l'être trop, mon teeshirt blanc montre un peu le bout de mes clavicules avec son col en V, il est aussi assez moulant et épouse mes contours à la perfection.
Ok, je ne suis pas si repoussant comme ça mais justement ça me gêne un peu, j'ai l'impression d'être complètement à découvert.
Mes deux amis se lèvent et se positionnent derrière moi en me regardant eux aussi dans le miroir en face de nous.
- Il va craquer c'est une certitude, me lance Ochaco très sérieusement.
Je me retourne, de quoi parle-t-elle ? Mes yeux ont dû parler à ma place car elle poursuit :
- Tu crois vraiment qu'on ne le sait pas ?
- Savoir quoi ?
- Que tu es amoureux de Katsuki, intervient Denki.
- Je..Non..Il..Nous.., je balbutie.
Mes deux amis sourient et me prennent dans leurs bras, j'ai les larmes aux yeux.
- Merci, dis-je en rendant les armes.
Après un moment, Denki se redresse et va chercher une chaine assez fine pour mon cou et un bracelet qui va avec.
- Et ça c'est pour le mettre à genoux devant toi ! dit-il en souriant de toutes ses dents.
- N'oublie pas la boucle d'oreille, rajoute-t-il en me faisant un clin d'oeil.
Je suis abasourdi par leur gentillesse, leur patiente avec moi, leur soutien..ça y est je pleure, mon dieu je pleure vraiment pour rien.
- Vous êtes tellement parfait, dis-je doucement en essuyant une larme au coin de l'oeil.
- C'est toi qui l'est et ce cher Katsuki va s'en bouffer les doigts ! me lance Ochaco avec un clin d'oeil elle aussi.
Nous rions encore ensemble et nous continuons notre shopping, après cet après-midi ensemble mes amis me font prendre un pantalon cigarette bleu marine avec un pull col roulé moulant noir et pour finir une veste en daim blanche qui ira parfaitement avec les deux pantalons.
Je passe un très bon moment, mes amis m'ont remonté le moral et je les remercie encore une fois avant de rentrer à la maison, mon père n'étant pas là je décide de passer à la boulangerie pour acheter des gâteaux à ma mère.
J'ai le coeur un peu plus léger ce soir.
Juste un peu.
—
Katsuki
Nous sommes vendredi et je suis assis sur ma chaise à moitié endormi, je suis arrivé plus tôt que d'habitude aujourd'hui, je voulais voir Deku et lui reparler de ce qu'il s'était passé Dimanche.
J'ai beaucoup réfléchi et je n'ai pas osé venir le voir de toute la semaine, j'ai cru que j'allais péter les plombs, entre Eijiro qui me rabâche sans arrêt les moindres faits et gestes du pikachu et l'autre garce qui nous colle tout le temps malgré nos incessantes demandes pour qu'elle aille se faire voir.
Je laisse parler le porc-épic sans le frapper vu qu'il a essayé d'éloigner cette meuf de moi, il sait très bien ce qu'elle veut et je crois qu'il sait aussi ce que je veux, il a fait ça pour que Deku ne s'imagine rien je crois. Mais putain je fais rien, c'est elle qui fait que de me coller.
Je suis de mauvais poil, encore plus que d'habitude, j'ai dû me lever plus tôt pour ce stupide Deku et j'ai même pas réussi à le voir bordel !
Je somnole sur ma chaise, la tête sur ma main quand les autres rentrent, j'entends un brouhaha mais je ne tourne pas la tête, jusqu'à ce que j'entende l'autre Pikachu hurler :
- Izuku ! T'as rencard ou quoi ? T'es trop sexy !
Je relève la tête sans même m'en rend compte, je scrute les personnes devant la porte, putain mais dégagez de là. Qu'est-ce que cette tête d'ampoule raconte ?
Et c'est là que je le vois, ma gorge devient sèche, il a un jean noir moulant, putain ce cul, et un tee-shirt blanc qui découvre ses clavicules, il a son manteau qui harmonise tout ça, putain ça fait chier.
—
Izuku
Je suis à l'entrée de la classe et j'entends Denki lancer en haussant la voix :
- Izuku ! T'as rencard ou quoi ? T'es trop sexy !
Je me tourne vers lui rouge comme une tomate, quel traitre celui là ! Il m'a vu tout à l'heure habillé comme ça, en fait il m'a vu habillé comme ça dans la cabine d'essayage alors cette petite observation est tout à fait calculée. Je le regarde avec de gros yeux, il faut qu'il arrête ce genre de chose je n'aime pas du tout être le centre d'attention.
Pourquoi je me suis habillé comme ça alors ? Eh bien, j'avais besoin de renouveau et honnêtement ça me fait du bien de me sentir beau, je veux juste être beau pour une seule personne c'est tout. Je soupire, fatigué de mon propre comportement.
Je rentre et je fais tout pour ne pas croiser le regard de Kacchan, je trace directement à ma place et m'assois en restant bien dos à lui.
Je l'entends souffler derrière moi, sa respiration est forte mais je n'ose pas me retourner pour lui demander s'il va bien, après tout, ça fait presque une semaine qu'il m'ignore.
Le deux premiers cours se terminent, je sens une tension dans mon dos augmentée au fur et au mesure que les heures passent, je crois même que toute le classe la ressent aussi car quelques élèves esquivent deux ou trois coups d'oeil vers Kacchan, moi j'ai de plus en plus chaud même si je ne sais pas pourquoi.
La pause de midi sonne et je n'ai même pas le temps de me lever que je sens une main prendre la mienne et m'emmener dans son sillage. Kacchan me tire avec lui à l'extérieur de la salle de classe et nous marchons vers...vers ou ? Je n'en sais rien, je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène. Il marche vite et j'ai du mal à suivre, il me serre fort la main.
- Ka..Kacchan tu me fais mal, dis-je plaintif.
Il ne répond pas et accélère encore plus le pas, nous arrivons à l'extérieur du bâtiment et il me plaque contre le mur à l'extérieur, il n'y a personne aux alentours, tous les élèves sont partis manger. Je l'ai souffle coupé quand mon dos percute le mur, il pose un bras sur le mur à coté de ma tête et me pointe du doigt.
- Toi ! Je t'interdis de porter ce genre de fringue, dit-il.
- Euh..non , je réponds.
A quel moment il m'interdit de m'habiller comme je veux, on dirait que je suis venu en sous-vêtements à l'école vu sa réaction.
- Non ? demande-t-il en haussant les sourcils.
- Qu'est-ce qui ne va pas avec mes habits ? je demande en regardant ma tenue.
- Tu es trop...
Il ne finit pas sa phrase et soupire en se redressant et en levant la tête vers le ciel puis il me regarde dans les yeux.
- Tu m'en veux pour la dernière fois ? demande-t-il tout d'un coup.
Je réfléchis quelques instants, je ne lui en veux pas pour ça. Pas du tout.
- Non.
- Tu as eu peur ? continue-t-il.
- Non, je réponds sans hésitation cette fois.
Je n'ai pas eu peur, j'ai eu peur de ma réaction pas de lui. Il a l'air soulagé par mes réponses.
- Ne m'ignore plus, je lui dis en continuant de le regarder dans les yeux.
Il pose sa main sur ma joue, ses yeux sont clairs, j'ai envie de mettre mes mains dans ses cheveux, ils ont l'air si soyeux, un petit vent souffle ce qui me fait frissonner, à moins que ce ne soit sa main sur ma peau.
- D'accord mais je ne veux pas te voir avec ces fringues si je ne suis pas dans les parages, me dit-il à son tour.
- D'accord, je réponds en esquissant un sourire.
Il regarde mes lèvres, j'ai envie de l'embrasser, je le vois lutter avec lui-même, à quoi tu penses Kacchan ? Puis nous entendons des élèves arrivant dans notre direction, il s'écarte de moi, je suis déçu.
- Il fait froid, va mettre ta veste, dit-il en s'adossant au mur.
- Tu ne viens pas ? je lui demande, surpris qu'il ne me suive pas.
- Vas-y avant moi, j'arrive, répond-il en m'intimant d'y aller.
Je pars vers la classe pour aller mettre mon manteau avant d'aller manger, légèrement soulagé de cette petite conversation.
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Katsuki
- Vas-y avant moi, j'arrive, dis-je à Deku.
Va-t-en vite avant que je ne te déshabille tout de suite, je suis dur, j'ai chaud et ce cul putain, il ferait se damner n'importe qui. Mais fais-moi confiance Deku, je vais l'avoir ce petit cul et très bientôt. Pour l'heure, il faut que je me calme alors je reste un peu là, adossé au mur, je respire l'air frais et ça me fait du bien.
Ces putains de fringues mettent ses magnifiques formes en valeur et le fait que les autres puissent le voir me rend dingue, j'aimerais l'emballer dans un grand sac hermétique pour le protéger du regard de tous ces gros pervers, moi y compris.
Cet oméga a le don de faire péter les neurones de tous les alphas à moins de 5 Km juste avec ses fringues moulantes bordel.