chapitre 3

                                    

                                          
Lors du repas du soir, je décide d'apporter moi-même celui de ma prisonnière. Je rentre sans toquer, évidemment. Bon, elle a dû entendre la clé qui déverrouillait la porte. Elle est allongée sur le lit et ne bouge même pas quand j'entre. Elle relève la tête en sentant l'odeur de ce que je viens de lui apporter. Le chef cuisinier de la villa lui a préparé de la tomate farcie.
                          
- J'ai pas faim, dit-elle.
                          
Son ventre qui gargouille vient instantanément la trahir. Elle grogne mais s'approche du plat que j'ai posé sur la table basse à côté de son lit.
                          
- Je préfère être seule, dit-elle.
                          
- Ouais, mais tu sais quoi ? Je m'en fou de ce que tu peux bien penser. Et puis, je surveille la fenêtre. J'ai l'impression que t'aime bien passer par ces dernières.
                          
Elle lève les yeux au ciel mais ne relève pas. Je la vois soulever la cloche et remarque que son avant bras est légèrement rouge. J'y suis peut-être allé un peu fort tout à l'heure. Enfin bon, c'était mérité.
                          
- Et donc je ne pourrais jamais sortir de cette chambre ? demande-t-elle.
                          
- Non. À moins que tu me sois utile du genre... pour charmer mes ennemis.
                          
- Je ne vois pas pourquoi je t'aiderai et puis tu n'as qu'à demander à la blonde.
                          
Luana n'aime pas sortir en plein jour, elle préfère travailler dans l'ombre alors je ne l'ai jamais emmené avec moi.
                          
- Ou alors tu m'accompagneras à des réunions, je continu en ignorant volontairement sa question. Un homme qui se présente en compagnie d'une femme est encore mieux vu. Et en plus si la femme en question a un putain de corps...
                          
Je la reluque. Gênée, elle rabat la couette sur elle. Je finis par détourner le regard et sors de sa chambre. Si je lui aies dis ce que je viens de dire, c'est parce que demain, on va aller à une de mes réunions d'affaire ensemble. Elle ne le sait évidemment pas encore, je lui dirais demain matin.
                          
*****
                          
Le lendemain matin en question, je rentre dans sa chambre et remarque qu'elle n'est pas là. Je fronce les sourcils et vais dans sa salle de bain. Elle hurle en m'ordonnant de sortir et met un teeshirt sur sa poitrine. Moi, ce qui retient mon intention, c'est la grande cicatrice qu'elle a juste en dessous. Je secoue la tête et prends la parole.
                          
- Ce matin tu m'accompagnes à une réunion d'affaire. Choisie une tenue élégante, ok ?
                          
Elle me répond pas, alors je décide de la gêner et m'approche d'elle. À l'aide de mon torse, je la colle au mur en face. Elle regarde le sol.
                          
- Alors, t'es gênée ? je demande, un sourire aux lèvres.
                          
- Pas du tout.
                          
Je retire mon teeshirt, laissant dévoiler mon torse et mes bras plus que musclés.
                          
- Et là ? je redemande.
                          
Je l'entends déglutir.
                          
- T'es pas le premier homme que je voix torse nu, dit-elle en relevant la tête.
                          
Oh, elle a du cran la petite.
                          
- Et tu seras sûrement pas le dernier, ajoute-t-elle avec un sourire provocant.
                          
Je hausse un sourcil.
                          
- Pourquoi tu fais la rebelle, trésor ? Moi à ta place je serais content d'être ici. Une immense villa, des vêtements de luxe par milliers, une immense chambre, une immense salle de bain...
                          
- Oui mais surtout pas de liberté, et en plus de ça, je ne suis pas une fille qu'on obtient avec de l'argent.
                          
- Ravi de savoir que t'es pas une pute.
                          
Elle sursaute devant mon langage cru.
                          
- Tu peux sortir maintenant ? demande-t-elle en se souvenant sans doute qu'un simple teeshirt sépare nos corps.
                          
Je ne bouge pas. Elle souffle et lève les yeux au ciel.
                          
- Tu peux sortir maintenant S'IL TE PLAÎT ?
                          
Je souris.
                          
- Voila qui est mieux.
                          
Je m'approche de la sortie.
                          
- Je viens te chercher dans deux heures, tiens-toi prête.