Chapter thirty nine

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Nous avons passé la plus grande partie de l'après-midi avec Cameron sur la plage, à parler de tout et de rien, mais à surtout nous réjouir de la meilleure nouvelle que j'ai reçu dans ma vie. Puis nous sommes allés sur une plage beaucoup plus calme du nom de Abalone Cove Beach, pour être tranquille et se retrouver à deux. Je n'arrive toujours pas à croire qu'un producteur a reconnu mon talent, c'est plus qu'incroyable, je n'arrive toujours pas à réaliser d'ailleurs. Je n'ai jamais chanté en public et la première fois que je le fais, j'ai pratiquement un contrat dans une maison de disques. Ils me laissent un an pour me décider, mais j'ai peur de faire le mauvais choix. Je vais devoir en parler avec mes parents, ceux qui me voient déjà sur le campus de Yale, j'entends déjà ma mère me dire "jouer les pop star d'un soir ne te feras pas grimper l'échelle social, remballes ce genre d'idées et commence à préparer ta dissertation pour les grandes universités, qui vont se jeter à tes pieds si tu le souhaite", voilà ce que j'entends. Je ne veux pas me faire trop d'illusion pour l'instant, j'ai peur de tomber de haut... C'est vrai, peut être que j'arriverais à sortir un ou deux singles, mais peut être que ça s'arrêtera là et que ça ne me mènera nulle part. Ma vie est déjà tellement planifiée que j'ai toujours peur de laisser entrer l'inconnu : d'abord Cameron, maintenant ça, la vie ne peut pas être aussi parfaite.

Une part de moi essaye d'être souvent optimiste, mais la plus grande partie vit dans la peur chaque jour, c'est pour ça que je planifie ma vie depuis mes premiers jours sur Terre, j'ai peur de tomber : d'abord avec Kevin, notre relation aussi était parfaite. Je ne le compare en rien à Cameron évidemment, mais ça ne m'empêche pas d'avoir peur, à chaque fois qu'un truc bien m'arrive, je n'arrive pas à rester positive très longtemps. Je suis là, à attendre que la dure réalité de la vie fasse son travail et m'enlève ce bonheur. Et je sais que c'est ça qui me détruira, le fait que je n'arrive pas à apprécier les bonnes choses qui s'offrent à moi, sans penser que ça va s'arrêter à un moment.

- Hayley ? Ça va ? Demande Cameron en me sortant de mes mauvaises pensées

- Oui pourquoi ?

- Tu étais silencieuse pendant un long moment, tu semblais complètement ailleurs.

- Ce n'est rien ne t'en fais pas, juste des mauvaises pensées.

- Tu veux me les partager.

- Je ne veux pas t'ennuyer avec mes soucis.

- Ça n'est et n'arrivera jamais, tu le sais bien.

- Oh tu sais, juste les préoccupations de Hayley Davis qui n'arrive jamais à être heureuse longtemps quand sa vie va bien.

- Tu as peur d'être trop heureuse et de voir ce bonheur s'envoler ? Tu ne veux pas te réjouir pour être déçu par la vie après ? Tu te dis que ne mérite pas tant de bonheur, que c'est trop beau pour être vrai et que la réalité va vite te rattraper ?

Je le regarde comme pour dire "comment peux-tu savoir tout ça". Alors il poursuit :

- Ça va faire deux mois que je te côtoie, je commence à te connaître, Hayley. La vie t'effraie énormément, et tu as peur de l'affronter, tu as pu te cacher derrière ce masque, tes parents et cette fortune qui ne te rendent pas heureuse, tu as pu éviter tous les problèmes de la vie mais tu sais que ça ne durera pas éternellement. Tu sais qu'à un moment, tu vas devoir faire tes propres choix, pour savoir enfin ce qui peut te mener à ce fameux bonheur.

Je reste silencieuse et hoche la tête. Sentant qu'il a raison, il ajoute :

- Tu as raison, la vie est terrifiante, c'est la plus grande inconnue qu'on va rencontrer, chaque jour est un mystère, on ne sait pas combien il nous en reste avant de cesser de respirer, on ne sait pas quelle version de nous apparaîtra à notre prochain réveil. Mais tu sais quoi, Hayley ? C'est ce qu'il y a de plus beau et d'excitant dans la vie, c'est le fait de ne pas savoir et de pouvoir choisir chaque minute. Oui, la vie n'est pas parfaite, elle est d'ailleurs très loin d'être parfaite, oui pour réussir il va falloir échouer, mais si tu es assez forte, tu vas te relever jusqu'à atteindre tes objectifs. Tu peux choisir qui tu veux être, tout ce qu'il faut, c'est du courage et de la volonté, tu n'es pas pire, ni mieux qu'un autre. Ce n'est pas parce que tu es enfant de souverains que ton futur est assuré et ce n'est pas parce que tu es enfant d'ouvrier que ton futur se trouve forcément à l'usine, tu deviens ce que tu choisis. C'est vrai, d'autres auront plus de facilité, c'est un fait, c'est comme ça que la société fonctionne, mais même sans ces facilités, tu peux y arriver et faire même mieux que ce que tu espérais. Oui Hayley, tu peux prendre le chemin de la facilité que papa et maman ont déjà tracé pour toi, tu peux aller à Yale, devenir une grande avocate ou un médecin remarquable, vivre dans une rivière de billets, épouser un chef d'entreprise renommé, mais si ça ne te rend pas heureuse, ça ne vaut rien. Au contraire, si tu choisis la voie difficile, la voie de l'inconnu, celle qui va te réserver d'immenses surprises, bonnes ou mauvaises. Celle qui va être facile parfois, difficile d'autres, tu verras que ça fera toute la différence. Que tu arriveras à être heureuse, en te disant : "ce que j'ai, je me suis battu pour l'avoir, je suis tombé à plusieurs reprise, certains jours étaient plus difficiles que d'autres, mais je me suis battu corps et âmes, pour avoir cette chose que je désirais tant", et ça mon amour, ça vaut tout l'argent du monde. Ta fierté sera ta plus grande richesse, je peux te l'assurer.

Summer Love [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant