47

                                    

                                          
c'était juste une illusion
                          
𝐞𝐬𝐦𝐞́𝐞


                          
je passe la porte de mon appartement et vais me laver et me déshabiller avant de me glisser dans mon lit. on était chez moh ce soir, et on a vraiment passé une bonne soirée. je commençais quand même à fatiguer un petit peu alors je suis rentrée. plus tôt dans la soirée, j'ai reçu un message de nabil. j'ai jamais autant bégayer devant mon téléphone. j'arrive pas à croire qu'il veuille aller boire un verre avec moi. bien sur, je lui ai répondu que ce serait avec plaisir. il m'a dit qu'il était sur paris un petit moment puisqu'il n'avait aucune obligation à côté. du coup, demain en fin d'après-midi, on se rejoint dans un bar qu'il m'a indiqué.
                          
j'ai trop hâte d'y être. j'ai dû faire semblant devant ken et hakim parce que bon, ken reste encore un sujet compliqué. en belgique c'était compliqué, quand il a croisé mateo c'était compliqué, et là, on fait comme si de rien n'était alors ça l'est encore plus. je me dis que je devrais laisser sa chance à nabil parce qu'il me plait franchement, et que j'ai l'impression que si on tentait le tout pour le tout avec ken, on ferait une énorme connerie.
                          
❁   ❁   ❁
                          
le lendemain je me réveille avec la sonnerie de mon téléphone qui m'explose les oreilles. je regarde l'écran en plissant les yeux, encore endormie, et remarque que c'est nora qui m'appelle.
                          
– allo ?
                          
– meuf. meuuuuf. putain mais meuf ! 
                          
– quoi ? je grogne. pourquoi tu cris ?
                          
– je viens de voir que nabil t'avais follow, t'es sérieuse ? tu me dis pas ? c'est une blague ?
                          
je ne peux m'empêcher de rire légèrement alors qu'elle s'emballe complètement.
                          
– meuf je te jure t'as un soucis...
                          
– putain mais flav va être tellement jaloux c'est trop drôle, elle rit. mais un champion du monde vraiment qui t'arrête ? dis moi qu'il t'as envoyé un message ?!
                          
je fronce les sourcils. flav va être tellement jaloux ? il vient foutre quoi dans notre conversation flavio ?
                          
– euh, oui mais, pourquoi flav serait jaloux ?
                          
– il te kiff grave arrête, genre tu sais pas ?
                          
– nora, je soupire. faut que t'arrêtes de croire que la terre entière veut me serrer, hein.
                          
– bref je parlais de nabil, elle m'ignore totalement. il t'a dit quoi ? 
                          
– je le vois en fin d'après-midi là...
                          
– non ?! elle s'écrit. jure ?!
                          
– nora, je ronchonne à nouveau. je viens de me réveiller putain j'te déteste.
                          
– t'as intérêt de m'appeler pour me raconter !
                          
– on se voit demain au taf, t'es au courant ?
                          
– ah, ouais, c'est vrai.
                          
cette fille m'épuise je vous jure. mais je l'aime trop. elle me fait trop rire.
                          
– bon je te laisse te préparer, j'espère grave que tu vas devenir une wof !
                          
– wof ?
                          
– ouais les meufs de footeux là. c'est pas ça ? wife of footballer ?
                          
j'explose de rire automatiquement. qu'est-ce que je vous disais.
                          
– on dit clairement pas ça, je ris.
                          
– tu lui demanderas quand tu signeras les papiers de mariage ! à demain, bisous ! elle lance avant de raccrocher.
                          
je regarde mon écran, désespérée. elle m'a foutu la pression plus qu'autre chose. maintenant j'ai envie de foutre un plan à nabil fekir. qui ferait ça même. bon, pas moi, mine de rien il me plait. alors je vais porter mes couilles inexistantes et me mettre en bombe tout à l'heure. en attendant, je lis un message de sneaz qui m'indique qu'ils arrivent avec deen et alpha. j'enfile un jogging et un top un peu moins loose que mon t-shirt xxl avec lequel je dors. quand j'arrive dans la cuisine je les entends déjà sonner.
                          
– ça va ou quoi la zez ?
                          
– deen, je lève les yeux au ciel. faut que t'arrête de saigner les marseillais.
                          
– jamais.
                          
– à ton âge, pourtant... 
                          
– ohhhh, j'aurais pas apprécié ! je m'écris en checkant alpha.
                          
– mais enculé tu dis ça comme si j'avais 30 piges !
                          
ça-y-est, il boude. plus deen grandit plus il a peur de franchir le cap des trente ans. je le comprends, en vrai. moi je penses que je devrais m'y préparer trois ans à l'avance. mais bon, à bientôt vingt-trois-ans, j'ai encore le temps. lui il en a vingt-sept, donc en soit, oui, faut qu'il se rende à l'évidence, ça arrive. c'est le plus vieux de la bande.
                          
– boude pas papi, dit sneaz en se servant dans mon frigo.
                          
– mais j't'en pris toi, hein.
                          
– bah j'sais.
                          
je le toise et il rit en buvant dans mon yop.
                          
– mais sneaz putain ! je m'écris en lui lançant un coussin. t'es dégueulasse !
                          
il se reçoit le coussin en pleine face et me regarde de travers en retour.
                          
– aïe ! mais quoi ?!
                          
– bah bois pas au goulot, enfoiré !
                          
il se moque de moi en m'imitant avec une petite voix et je lève les yeux au ciel. dès le matin ils m'exaspèrent eux, normal.

                          
❁   ❁   ❁