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elle m'a dit qu'elle ne l'aime plus, qu'elle ne le voit plus, mais qu'elle pense quand même à lui

𝐞𝐬𝐦𝐞́𝐞

j'ai rendez-vous avec mehdi pour déjeuner. c'est moi qui lui ai demandé qu'on se voit. tout se chamboule dans ma tête et je crois que là on fonce droit dans le mur. au début il m'a dit qu'il ne pouvait pas se libérer mais je suis lui ai fais comprendre qu'il n'avait pas trop le choix et j'appréhende déjà notre discussion. c'est fou comme tout peut changer en un mois... avant ça j'étais éperdument amoureuse de lui, puis il s'est enfermé et on s'est éloigné et aujourd'hui, un peu plus d'un mois plus tard, j'arrive déjà au bout. je culpabilise déjà, c'est pas juste pour lui.

je suis déjà assise sur une table en terrasse quand il me rejoint. il fait beau aujourd'hui alors autant profiter du soleil. il me smack rapidement et s'assoit en face de moi. il a l'air de plutôt bonne humeur et moi j'ai l'impression que je vais me décomposer sur place. alors que je baisse les yeux pour jouer avec mes doigts au dessus de la table, il pose sa main sur les miennes et me sourit, puis il prend la parole :

- arrête de stresser, il dit.

je l'interroge du regard. c'est si facile que ça à deviner ?

- désolée... je souffle.

- t'excuse pas. j'ai merdé aussi.

- de quoi tu parles ?

- tu comptes me larguer, non ?

je suis obligée de rire en le voyant si décontracté. il sourit en voyant qu'il m'a un peu détendue par la même occasion et reprend.

- je sais esmée, on s'éloigne, je suis pas bête, il dit.

je grimace. tout d'un coup j'ai pas envie de le laisser partir. pourtant c'est ce que je suis venue faire.

- mehd j'suis désolée. je comprends pas.

- moi non plus j'ai pas compris. mais c'est comme ça, on est arrivé au bout. j'ai grave cru qu'on ferait plus de chemin ensemble mais t'as raison, on s'éloigne.

- toi aussi tu l'as senti ?

- bien sur que oui. te prends pas la tête, j'te connais, il dit. c'est pas grave, ok ?

j'hoche la tête. je me demandes comment j'ai fais pour mériter un mec comme lui et comment je vais faire pour trouver quelqu'un qui me conviendra plus encore. qui reste calme quand il se sépare ?

- t'es incroyable mehd je te jure, je souffle. j'aurais tellement aimé rester avec toi plus longtemps.

- eh, j'pense t'es la seule de mes ex avec qui je pourrais rester pote. on est juste pas fait pour être ensemble, c'est tout.

- arrête, je dis en riant. tu m'soules.

on discute pendant encore une petite heure en mangeant nos plats. on parle longtemps de nous et on se sépare finalement d'un commun accord, clairement. on parle hyper facilement et c'est hyper naturel quand on s'explique tout les deux comment on s'est senti ces derniers temps vis à vis de notre couple. ça me rassure qu'on pense pareil, je déculpabilise un peu.

- au faite, tu comptes me dire ce qu'il t'es arrivé ? il demande.

je passe mes doigts sur ma joue et rougis automatiquement. super. j'ai l'air complètement débile. il rit en me voyant si gênée.

- hum... vendredi soir un mec m'a fait chier, et, ken l'a surpris alors, je me stoppe, pas sûre de ce que je suis en train de faire.

- alors... ?

- alors il l'a corrigé. et euh, le mec en question m'a foutu un coup de coude alors que j'essayais de les séparer.

il sourit légèrement mais ne dis rien. je fronce les sourcils et souris à mon tour. il a quoi à être comme ça ? il est bizarre.

- ken n'est jamais loin, hein ? il dit.

- quoi ? qu'est-ce que tu sous-entends ?

- rien, il sourit. je constate. ken n'est jamais loin. tu devrais te poser des questions.

oh. je m'en pose. pleins même. mais pas tant par rapport à son comportement à lui même s'il agit différemment depuis quelques temps c'est vrai, plus par rapport à moi, et ma façon de réagir avec lui depuis quelques jours.

- on y va ? il propose.

j'hoche la tête et on se lève tout les deux.

puis on rentre à mon appart et alors qu'on passe la porte, on se saute dessus tout les deux, faisant voler nos vêtements aussitôt. il m'embrasse avec fougue et je m'agrippe à lui comme je peux pour ne pas le lâcher. on finit sur le canapé, complètement déshabillés, à s'embrasser comme des fous. peut-être qu'on avait besoin de ça vu que ça faisait plus d'un mois qu'on en avait pas eu l'occassion.

il embrasse mon cou et descends jusque ma poitrine sur laquelle il s'attarde un moment, m'arrachant mes premiers soupires.

une heure plus tard, on se sépare, à bout de souffle, tout les deux déboussolés par ce qu'il vient de se passer.

- on aurait peut-être dû se quitter plusieurs fois avant, juste pour voir, il dit en reprenant son souffle.

- si seulement on avait su, je souffle à mon tour.

il rit et dépose ses lèvres sur mon front. il se rhabille et passe son sac sur son dos.

- on se voit bientôt esmée, il dit avant de sortir de l'appartement.

je n'ai même pas le temps de répondre qu'il est déjà parti. je me retrouve comme une conne, à poil, sur mon canapé, après avoir eu la meilleure session de cul de toute ma vie. je soupire et me laisse tomber en arrière, ramenant le plaid au dessus de mon corps. j'ai besoin de dormir, là, c'était bien trop intense pour moi, ça.

c'était aussi bien trop simple, comme séparation, mais ça.

alors que mes yeux commençaient à se fermer, je reçois un message. je prends mon portable sur la table basse et lis le message qui s'y affiche.

de > ken.
tu bosses ?

à > ken.
non, pourquoi ?

de > ken.
viens, j'dois te montrer un truc

je phase un peu devant son message puis finalement j'y réponds, après une longue réflexion.

à > ken.
je suis fatiguée. plus tard, ok ?

je repose mon portable et ferme les yeux. je ne vais pas aller voir ken dans cet état là, pas après ça non plus. il attendra.

❁ ❁ ❁

un et demi / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant