Chapitre 4

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À l'orphelinat, nous sommes accueillies froidement. C'est un homme ventripotent à l'air patibulaire et revêche qui nous ouvre la porte. Cependant, à ses côtés, un jeune garçon au visage provoquant, insolent et goguenard est présent. Il est en larme et a une allure frêle. Malheureusement, il n'a que la peau sur les os et son séjour dans cet hospice peu accueillant à l'air lugubre n'a pas l'air de l'aider à être en meilleure santé. Soudain, une cloche au son à vous faire frissonner de peur retentit. L'homme dit d'une voix grinçante:

Tu peux y aller, jeune homme. Vas-y! Mais si tu recommence, la conséquence sera vingt fois pire. Compris?

Oui, monsieur. Ça ne se reproduira pas, monsieur.

Moi et Stella suivons l'homme jusqu'à une pièce insalubre que nous devinons être la cafétéria de l'orphelinat. Un intendant tend une écuelle mal lavée aux jeunes orphelins, qui espèrent avoir une pitance digne de ce nom. C'est seulement quelques instants plus tard, lorsque l'intendant revient avec un gros plat d'un mixte douteux d'ingrédient donnant une consistance liquide et jaune au repas que moi et ma soeur aînée constatons à quel point ces enfants doivent endurer un calvaire chaque jour. À quel points ils étaient mal traités. Un regard vers elle me confirme que nous pensons à la même chose. Si nous avions pu, nous aurions retiré ces pauvres enfants de cet endroit malsain pour eux, mais malheureusement, nous ne sommes pas là pour enquête sur la salubrité de l'endroit. Nous enquêtons sur un meurtre. Par contre, nous ne manquerons pas de signaler l'endroit au service de police responsables de punir les atteintes à la salubrité des immeubles de New-York.

C'est seulement après le repas que nous pouvons enfin parler au gérant.

Bonjour. Nous sommes du NYCP. Je me nomme Irina Walker. Nous sommes présentement en train d'enquêter sur la mort de la jeune Emmalee Walker. Elle a habité ici pendant deux ans avant d'être adoptée. Nous aimerions avoir des détails.

L'homme semblait très fermé à notre demande. Ça s'annonçait mal. Très mal.

Avez-vous un mandat? s'enquit-il d'une voix froide

Et bien, nous aimerions ne pas y avoir recours. Et vous aussi, vous voudriez, lui dis-je. Comme vous le savez, votre bâtiment est plein de moisissure et nous avons constaté plusieurs atteintes aux règles de salubrité des immeubles. Si vous ne voulez pas que je parle à quelques uns de mes amis qui travaillent au département responsable de ces infractions, vous feriez mieux de nous dire tout ce que vous savez sur cette jeune fille.

Je répète ma question. Avez-vous un mandat? Si vous n'en avez pas, inutile de rester ici plus longtemps. Ah, et vous pouvez parler de cet immeubles à vos camarades. Je m'en sortirai. cracha l'immonde personnage

Le pire, c'est que nous avons qu'il a raison.

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