62 La veille de l'orage

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-Ce sera donc pour demain. S'est avoué vaincu Vlad, et Jill de hocher la tête.

Il est prévu qu'à 10h demain, nous attaquerons le commissariat central, et plusieurs sous unités de Vlad et de Cheshire s'en prendront à quelques autres points stratégiques et ouvriront notre voie de retraite.

-Il serait intéressant de faire croire aux Falconi que les Sforza sont impliqués de prêt ou de loin. Le chef du clan Falconi, Benito Falconi, n'est pas un homme réfléchi comme Antonio Sforza. Il est violent, cruel, et impulsif. On ne peut savoir ce que notre attaque aura comme répercussions. Le plus important, c'est qu'on ne puisse pas nous impliquer, ou au moins que l'on réduise à néant leur alliance. Explique longuement Jill, toujours bien au courant.

-Tu nous accompagne? Dis-je.

-Non, il ne vaut mieux pas que je me batte. Je reste en arrière. Je vous fournis toutes les informations disponibles sur les mouvements des forces de l'ordre, des Falconi et des Sforza.

-Très bien. À demain, donc, je suppose.

Je rentre lentement du Sappho, en trainant des pieds, perdue dans mes pensées. Je n'arrive pas à m'ôter cette sensation désagréable. Finalement, arrivée proche de mon appartement, je fais demi tour et me dirige vers le Mytilène. En poussant la porte, je remarque qu'Aki est de retour, un peu pâle et émaciée, mais en pleine forme. Son petit séjour à l'hôpital doit l'avoir changée. Je suis immédiatement accueillie par Marie qui me saute au cou.

-Shiii!

-Salut, Little Miss Sunshine. Tu finis tard aujourd'hui?

-Un peu, oui. Pourquoi?

-Mm. Rien.

Je vois qu'elle n'est pas convaincue. Suis-je devenue si facile à lire? J'hésite un instant, puis je me rappelle que je lui ai promis de tout lui dire désormais.

-En fait, il y a quelque chose. Demain, j'ai un... gros truc. Potentiellement dangereux. Pour moi, et peut être pour toi.

Elle blêmit un peu. Je pense savoir ce qu'elle va dire.

-Tu es... obligée d'y aller? Demande-t-elle. Tu n'as plus à faire ce boulot, maintenant que j'ai un salaire, tu sais.

-On en a déjà parlé, mon amour. Dis-je avec tendresse en passant ma main dans ses cheveux noirs. Tant que je n'aurais pas tout réglé, on ne vivra pas en paix... Demain, on va frapper un grand coup, le début de la contre attaque.

-Mais... j'ai peur que tout ne soit jamais réglé, Shi. Tu auras beau abattre des ennemis, d'autres vont apparaître. Tu crois pas? Il vaudrait mieux que tu... sorte de ce milieu maintenant...

-Je ne peux pas, Marie...

Mais je n'ai pas de réponse à donner à son inquiétude. Elle est sans doute fondée.

Ma petite amie jette un coup d'oeil à Aki, qui lui fait un signe. Elle va déposer son plateau, et revient me prendre la main.

-Rentrons, Shi. Dit-elle.

-Mais... tu peux partir comme ça?

-Aki me dit qu'elle peut s'occuper du bar. J'ai travaillée seule pendant qu'elle n'était pas là, et elle veut se racheter. Tu es bien venue pour me chercher, non?

-Ouais... allons y. À plus, Aki.

-À plus, mesdames. Lance-t-elle avec un sourire un peu éthéré.

Marie enfile son manteau et son écharpe, et nous replongeons dans le froid. Nous marchons côte à côte, silencieuses, incapables de savoir quoi dire. C'est Marie qui brise ce silence.

La PrédatriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant