J'avance prudemment en longeant les haies du labyrinthe. Tous mes sens sont tendus à l'extrême, et le poids de Marie que je porte dans mes bras, à la limite de l'inconscience, me semble dérisoire. J'aime cette sensation... cette sensation de peur et d'excitation, qui fait monter mon niveau d'adrénaline.
L'adrénaline, c'est l'hormone du stress et du danger. Elle permet de dilater les artères, les pupilles, accélère le rythme cardiaque et augmente le taux de glucose dans le sang. Autant dire que tous ces éléments combinés permettent de fournir de meilleurs efforts physiques, d'avoir une meilleure perception de son environnement, tout en diminuant sa sensibilité à la douleur... l'adrénaline, c'est cool. C'est grâce aux boosts d'énergie qu'elle procure qu'on peut se tirer des pires situations.
Comme maintenant.
Parce que ça sent la flicaille à plein nez, et de partout. Les haies sont assez épaisses pour que je puisse passer inaperçue, mais pas assez pour que je n'entende pas les pas précipités de nombreux hommes entrainés. Et ça, c'est plutôt pas bon. Il faut que je me créée une sortie, et pour ça, j'ai une idée; mais encore faudrait-il que j'arrive à me rendre au bord du labyrinthe. Si j'arrive à y aller, je n'aurais qu'à traverser la haie - en force - pour sortir, sans passer par l'entrée officielle.
Ce plan ne peut marcher que si ils n'ont pas totalement encerclé le labyrinthe, par contre. Heureusement, je ne sors jamais sans mes joujous. Trois couteaux bien aiguisés dans leurs fourreaux en cuir, juste dans mon dos, sous ma veste. Et bien sûr, l'excellente corde dite "de piano", permettant une strangulation propre et discrète en à peine quelques secondes. Je suis préparée si je tombe sur un adversaire, mais la présence de Marie risque de me gêner; je dois absolument éviter toute confrontation directe.
-Allez vite au centre! Hurle une voix grave non loin. Ne vous perdez pas, suivez le chemin indiqué! Il n'y a pas d'autre sortie!
Intéressant... j'ai fait exprès de m'éloigner un peu de chemin de la sortie, mais cela veut dire que nos amis policiers ont probablement un plan du labyrinthe. Ils auraient pu attendre dehors, mais ont sans doute peur d'une prise d'otage ou quelque chose du genre... intéressant. Il faut que je me fournisse un de ces plans.
Je me faufile vers l'origine des bruits de pas. Soudain, au coin d'un tournant, j'aperçois deux hommes en uniforme et en grande discussion.
-Je te dis que c'est à gauche! Dit le premier. Regarde, on est là, on doit aller là!
-Mais puisque je te dis que tu t'es planté au dernier tournant! On est pas là, on est ici, on doit donc aller de ce côté pour rejoindre les autres!
-Tu remets en question mon sens de l'orientation?
-Parfaitement!
-Ils pouvaient pas juste donner une application? Qui utilise encore des plans papiers!
Les gars... je crois que c'est pas vraiment le moment, et je suis un peu pressée. Je pose Marie délicatement sur le sol. Elle a les yeux fermés, maintenant; le choc a été sûrement un peu trop fort. Mais j'aurais le temps de repenser à tout ça plus tard! L'important, pour l'instant, c'est de nous sortir de cette merde... j'enfile mes gants, saisis deux couteaux d'un simple mouvement dans mon dos, et surgis de ma cachette.
-Hey, qu'est ce que...
L'important du lancer de couteau, c'est d'avoir une cible de face ou de dos, mais surtout pas de profil. Un excellent moyen de s'offrir une bonne fenêtre de tir est de créer un instant de surprise en surgissant soudainement comme je viens de le faire. Le reste est une question de skills. Elle les miens ne sont pas rouillés, au vu du couteau allant se planter directement dans la poitrine du premier homme, celui qui m'avait vue.
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La Prédatrice
RomancePersonne ne connaît son vrai prénom, mais elle se fait simplement appeler Shi pour le travail. Ça signifie mort, et c'est une excellent pseudonyme, puisque c'est ce en quoi consiste son travail. Elle est une prédatrice, et elle méprise les proies. J...