7 | 𝐒𝐎𝐑𝐓𝐈𝐄

                                    

                                          

CHAPITRE SEPT
'SORTIE'
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16 avril 2062 | 17:43
          « Bordel de merde ! » grognai-je sous le   coup de l'effort.
Je tirai une énième fois sur la chaîne qui reliait mes poignets au mur, avant de renoncer avec un soupir. Ça faisait bien plusieurs heures que j'essayais par tous les moyens possibles et imaginables de retirer les énormes menottes de ferrailles qui entouraient mes poignets et, jusque-là, mes efforts n'avaient servi à rien. Les chaînes ne bougeaient en rien.
Je m'assis alors contre le mur en un grognement de frustration et posai ma tête contre la surface plane.
Coincée dans cette cellule vide - qui n'était autre qu'une vieille salle de maintenance inutilisée - depuis maintenant quatre heures, j'avais eu le temps de maudire de toutes les façons mon frère et son acolyte aux boucles brunes. J'avais d'ailleurs encore du mal à croire qu'il ait pu me trahir. D'accord, Katherine le menaçait peut-être, mais bon... il restait mon jumeau. Et je ne l'aurais jamais, au grand jamais, crû capable de ça. Les Guerriers l'avaient donc définitivement changé...
« Je sais que tu lui en veux » déclara une voix devant-moi. « Mais c'est difficile pour lui. »
Je relevai automatiquement la tête au son de cette voix. Cette intonation dansante avec un léger d'écho me confirmait que c'était bien l'une de mes hallucinations, mais ce n'était en aucun cas Newt...
« Teresa ? » questionnai-je en observant la silhouette qui se tenait dans la pénombre en face de moi.
La personne sortit alors de la noirceur de la cellule pour se planter en face de moi d'une démarche contrôlée.
« Salut » déclara la jeune brune dont les traits m'avaient manqué.
Teresa sourit doucement et je fis de même avant de soupirer.
« Je deviens folle, Teresa. D'abord Newt, ensuite toi... Je n'aurais quand même pas pu attraper la Braise, si ? »
Teresa secoua la tête.
« Ne raconte pas de bêtises, tu es la plus immune de nous tous. Tu vas bien.
-Je vais bien... » ricanai-je. « J'ai plus l'impression de péter un câble qu'autre chose, mais tu as sûrement raison. »
Teresa ne releva pas et alla s'assoir à ma droite, son dos lui aussi collé au mur. Un silence s'installa alors tandis que je profitais de sa présence. Car même si je savais que voir Teresa n'était qu'un autre signe que j'allais mal, ça me faisait du bien.
« Tu sais, tu avais raison pour mon sang. » déclarai-je soudain. « Et pour celui de Thomas, d'ailleurs.
-Hm ? » lâcha Teresa en tournant la tête vers moi.
J'indiquai la porte.
« Ta révélation a déjà sauvé un bon paquet de personnes de la Braise » ajoutai-je.
Un sourire ébaucha ses lèvres.
« Tant mieux » répondit-elle. « C'était le but. »
J'observai alors les lumières de services vertes qui dansaient dans le fond de la pièce, et mes pensées dérivèrent automatiquement vers les blocards enfermés ici depuis des mois.