Quoi de neuf?

                                    

                                          
– Fred, mon ami! Quoi de neuf? 
                          
Abasourdi était bien le mot pour décrire Fred en ce moment même. En tout cas, c'était sûr, il ignorait tout de la venue de Kay au Terrier. George arriva dans le salon d'un pas jovial et s'arrêta tout d'un coup en voyant son frère s'y tenir. Lentement, il recula pas à pas jusqu'à ce qu'il atteigne les escaliers qu'il monta en courant. 
Fred se secoua et salua Kay d'un léger , presque imperceptible mouvement de tête. 
– Fred, tu n'es pas plus content que ça de revoir ton amie? reprocha Molly. Aller, va la saluer correctement. 
Kay assura qu'il n'avait pas à le faire et c'est à ce moment que Ginny choisit de faire son entrance. 
– Fred tu es là! Eh bien, se reprit-elle en regardant Kay, cette situation n'est pas bizarre du tout... 
– Pourquoi serait-elle bizarre? questionna Arthur. 
– Oh rien, Ginny s'invente encore des histoires, dit Fred en mettant ses mains dans ses poches. Ne l'écoutez pas. Kay, on va dehors? 
                          
Ne voulant pas causer une scène devant le reste de la famille, Kay hocha docilement la tête et ils marchèrent maladroitement jusqu'à l'extérieur. Une fois bien éloigné, Fred se tendit encore plus et baissa la tête. 
– Je savais pas que t'étais ici, marmonna-t-il. 
– Je sais, répondit froidement Kay. 
– Qu'est-ce qui t'amène? 
– Oh, tu sais, la routine. Toutes les routes mènent au Terrier, blagua-t-elle. 
Évidemment, il ne comprit pas la référence de Moldu. 
Fred passa une main dans son cou et plongea ses yeux vers le ciel. 
– Comment ça va? 
– Bien, mentit-elle. 
                          
Elle ne voulait pas avoir l'air de la fille qui fait culpabiliser son ex avec ses mésaventures, ce n'était pas son genre. 
– C'est bien. 
– Et toi, avec le magasin, George me dit que ça les affaires sont bonnes. 
– Ouais, à ce propos, ça fait combien de temps que George sait que tu es ici? demanda Fred, légèrement énervé. 
Kay baissa les yeux au sol. 
– Depuis que je suis arrivée j'imagine. 
– T'imagines? 
Ouais, tu vois j'étais pas consciente quand je suis arrivée ici alors j'ai du mal à répondre à ta question!
                          
C'était ce qu'elle avait envie de répondre. Mais à la place... 
– Non, enfin il était là quand je suis arrivée alors depuis le début, ouais. 
– D'ailleurs, combien de temps ça fait? 
– Je, je sais pas, bégaya Kay. Quelques... jours? 
Fred sembla rassembler tous ses efforts pour ne pas exploser. 
– D'accord, dit-il entre ses dents, je vais avoir une petite discussion avec mon jumeaux plus tard. Mais sinon, comment ça va? Après... tu sais... 
Un stress étrange envahit alors Kay. Non, ce n'était pas possible! Alors il le savait? Ou peut-être qu'il bluffait? Essayait-il de lui sortir les mots de la bouche ou savait-il vraiment pour l'orphelinat? 
– On s'est pas vraiment reparlé depuis que tu étais à l'hôpital, je me demandais comment tu tenais le coup. 
                          
Kay souffla et replaça une mèche rebelle derrière son oreille. Il ne savait donc vraiment rien. Tant mieux, ça évitait les explications inutiles. 
– Oh, ça va. Je m'inquiète beaucoup plus pour Harry et Tonks à vrai dire. Ils sont seuls et en deuil, c'est pas une bonne combinaison. 
– C'est sûr, marmonna Fred. 
Ils restèrent là un instant, sans ressentir le besoin de se dire quoi que ce soit de plus. Le silence ne parlait pas pour eux, il faisait simplement son travail traditionnel, se taire. Pendant un bref instant, Kay put oublier la trahison que le garçon à ses côtés lui avaient subir, et tout était bien. Pendant un bref instant seulement. 
Puis un flash de pensées apparurent dans sa tête une par une l'envahissant jusqu'au cœur. Elle se secoua et retourna au Terrier sans un mot de plus. Fred n'essaya pas de la retenir, il savait que ce n'était pas nécessaire. 
                          
Le soleil céda sa place à la lune et le temps des rêves arriva très vite pour tout le monde. Ron et Hermione avaient établi qu'elle arriverait dans deux nuits, ce qui rendait la plupart d'entre eux de bonne humeur. L'influence positive qu'elle avait sur Ron faisait le bonheur de plusieurs personne dans la famille (entre autres Molly). 
Kay était en train d'écrire une lettre à Tonks dans sa chambre lorsque Ron fit irruption, brandissant un bout de papier dans sa main. 
– J'ai des nouvelles d'Hermione! s'exclama-t-il. 
Kay déposa sa plume sur la surface du bureau et se tourna vers le rouquin. 
– Lis, l'encouragea-t-elle.