Chapitre 46 : Habitudes

                                    

                                          
"Tu veux que je t'aide?"
                          
Ils marchaient tous les deux dans le grand couloir encore vide menant à leur chambre. Levi était dans un mauvais état, chaque pas qu'il faisait lui arrachait une grimace de douleur et le forçait à prendre appui sur le mur.
                          
"Tch... non ça ira, merci." refusa-t-il
                          
"Toujours aussi têtu."
                          
[t/p] soupira, ces briques grises et ce sol pavé lui avaient manqué, elle avait hâte de retrouver sa chambre.
Bien vite, ils se tenaient devant, et la jeune femme sortit la clef que Erwin lui avait rendu.
                          
À son plus grand bonheur, tout était resté au même endroit. Elle s'assis sur son lit, explorant des yeux chaque recoins comme la première fois.
                          
Levi pris place à ses côtés, soufflant enfin de ne plus s'appuyer sur sa jambe souffrante.
                          
"Je l'ai nettoyé avant de partir te chercher, mais elle a repris la poussière depuis."
                          
"C'est très bien comme ça, t'en fais pas."
                          
Elle avait le sourire aux lèvres et les yeux pétillants, mais rapidement, ceux-ci se posèrent inquiets sur la jambe de son amant. Bien vite elle se releva, accédant à la petite salle de bain et en ressortant avec un kit médical sous les yeux intrigués de Levi.
                          
"[t/p]... t'a pas besoin de faire ça tu sais, tu devrais juste aller te reposer."
                          
"Ça va pas guérir tout seul, et vu comment tu ne te ménages pas, vaut mieux le faire rapidement."
                          
Il soupira, elle n'avait pas tort finalement. S'asseyant en face du mollet blessé, elle sortit tout ce dont elle avait besoin du kit médical.
                          
Même si elle avait déjà recousu la plaie, elle avait continué de saigner, la jeune femme commença alors par la nettoyer avec un coton et de l'eau.
Elle refit ensuite les coutures, avant d'enrouler un bandage tout autour de la blessure.
                          
"C'était pas si horrible, tu vois."
                          
Il lui souri. Si naturellement et spontanément, qu'elle crut avoir rêvé. Ce sourire si rare, si précieux, si beau, elle ne l'avais pas vu depuis des semaines entières. 
                          
Il lui avait manqué, et elle lui avait manqué.
                          
Peut-être un peu brusquement, elle se releva, et plaqua ses lèvres contre les siennes. Ses mains de chaque côtés du visage du brun, elle ne lui avait même pas laissé le temps de respirer. Le choc passé, Levi répondit tendrement au baiser, entourant sa taille de ses bras.
Tant de passion les firent s'allonger sur le lit encore bordé. Le manque de l'autre se faisait sentir à chaque mouvement de lèvres. Manquant d'air, ils finirent par se séparer.
Leurs iris se bloquèrent l'une dans l'autre longuement, encore assaillis par les évènements étant survenu plus tôt. 
                          
"Je t'aime." murmura le Caporal
                          
"Moi aussi, je t'aime."
                          
Ils collèrent leurs front l'un à l'autre, fermant les yeux en souriant de bonheur. 
Alors que le soleil commençait son ascension, les deux amants sombrèrent dans un sommeil bien mérité.
                          
*
                          
Reprendre son quotidien habituel, avec son café du matin, ses entraînements, ses bricolages, et ses membres d'escouade à engueuler, lui avait énormément manqué.
Elle avait très vite repris goût à tout ce qui la rendait heureuse. Ce périple chez son défunt ennemi lui avait rappelé à quel point ce qu'elle possédait était précieux, et elle chérissait maintenant chaque instant.
                          
Peu après, Levi et [t/p] avaient officialisé leur relation auprès du monde, ne souhaitant plus se cacher et perdre du temps. Les journaux en avaient parlé pendant des jours, les articles pleuvaient, décrivant les jeunes amoureux comme "Le couple le plus fort de l'Humanité". Ils avaient souri à ce titre, qu'ils trouvaient aussi peu modeste que ceux que le monde leur avait attribué individuellement.
Ils étaient simplement heureux.