• Plume n°36 •

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Coucou coucou coucou !

Ça va les potos ? Je publie en avance, j'espère que ça ne vous dérange pas ? 😘

Allez, on se retrouve en bas après ce loong chapitre dédié à notre Barbie nationale !






Nekfeu





Étais-je en train de faire une connerie ? La réponse était un putain de oui.

Savais-je ce que je faisais ? La foutue réponse était un énorme, gigantesque, colossal et incontestable, non.

À chacun de mes pas, l'impression de m'enliser intentionnellement dans de la bouse me sautait à la gorge et me donnait envie de me barrer en courant. Et pourtant, je continuais d'avancer sur l'asphalte de ce trottoir parisien, casquette vissée sur le crâne, mains dans les poches ... J'étais pitoyable. Christian Grey pouvait aller se rhabiller - littéralement : j'étais bien plus sadomasochiste que ce connard accro aux fouets.

Putain, étais-je sérieusement en train de penser à ces livres ? Je ravalai un grognement : passer Noël avec ma sœur m'avait contaminé. Me voilà aussi ridicule que toutes ces meufs frustrées. Et oui, je mettais ma sœur dans le lot. Après avoir été larguée par son petit-ami quelques mois au préalable, elle s'était repliée sur ces putains de livres érotiques. J'avais eu la gerbe en les voyant étalés sur le chevet de son lit de gamine, chez nos parents.

Mais franchement, étais-je mieux qu'elle ? Là encore, c'était un non de la taille de l'univers. Vingt-deux jours que Maxine avait disparu de mon appart, de ma vie, de celle de mes potes, et me voilà, prêt à pactiser avec la version féminine de Satan pour savoir ce qu'elle trafiquait. Encore. Les Laurens avaient disparu de mon univers en même temps que Maxine. Même son père, pourtant très médiatisé à l'habitude, semblait avoir disparu de la circulation. À croire que cette famille de barges n'avait jamais existé. Qu'elle n'avait jamais été qu'une parfaite illusion faite par mon esprit défaillant ; un moyen détourné de me foutre six pieds sous terre.

Nous étions le vingt-six décembre et à peine étais-je revenu sur Paris que ma seule ambition avait été de retrouver mon ... Ex ? Merde, le penser me donnait envie de me crever les deux yeux. Définitivement, je n'étais pas mieux que ma sœur. La seule différence avec ma cadette était que, moi, j'espérais pitoyablement que mon ex reviendrait. Littéralement. Car après avoir démenti la douleur pendant plus d'une semaine, j'étais arrivé à la conclusion suivante : j'étais le connard désespérément amoureux de la mauvaise fille.

Je reniflai et shootai dans le mégot de ma cigarette. Celle-ci s'envola quelques mètres plus loin, puis tomba dans l'eau qui ruisselait dans le caniveau. Il faisait un temps de merde, comme depuis le début de ce mois de décembre. Les jours s'enchainaient et se ressemblaient, la pluie continuait de tomber, d'inonder les rues, et moi, malgré mon emploi du temps surchargé, mes interviews à donner, mes clips à tourner, je trouvais encore le moyen de me lamenter. Noël avait été un calvaire : une foutue pièce de théâtre où j'avais incarné le rôle du parfait fils et du parfait frère trop joyeux pour ne pas cacher une santé mentale en piteux état.

Et ça n'avait pas raté : ma mère avait immédiatement capté les ondes négatives de son pauvre foutu fils. Mais j'avais fermé ma gueule, comme une grand. Là encore, j'avais incarné à la perfection le rôle de la grande Maxine Laurens à la perfection, à savoir : la muette. Ma sœur était alors venue à la rescousse de ma mère, mais n'était parvenue à rien. Alors ce fut au tour de mon cher paternel qui, à l'aide de grands coups de poings amicaux, avait tenté de m'arracher les verres du nez : en vain.

Mutique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant