Chapitre 60

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J'étais déterminée à ne pas laisser mes sentiments pour Kyle m'aveuglée. Je n'allais pas aller voir Abraham, ni n'allais aller me réfugier chez lui. J'allais me tenir à mes décisions. Mais rentrer dans cette maison seule était un vrai défi. Tout ici me rappelait Brook. Des tapis jusqu'aux meubles, en passant par les tableaux. 

Lorsque je passai le pas de la porte, une odeur si spéciale envahit mes narines. L'odeur de ma maison. De mon foyer. Une larme m'échappa sans crier garde, et je m'autorisai à pleurer une dernière fois. Je me retrouvai au deuxième étage de la maison, à pousser la porte de la chambre de ma sœur, sans même m'en rendre compte. J'étais comme ailleurs. Je me laissai tomber sur son lit. 

- Je suis tellement désolée, lâchais-je en pleurant. 

Elle n'avait rien méritée de tout ça. Tout était de ma faute. Si je n'avais pas été un vampire, elle serait encore dans la maison, à faire ce qu'elle faisait toujours, un petit sourire aux lèvres. Cette pensée me brisa le cœur en miles morceaux. Plus rien n'allait jamais être comme avant. Comment pourrais-je vivre ma vie en sachant qu'à tout moment ma sœur pourrait mourir ? Je ne sais pas ce que je serais capable de faire si ... 

Si je l'avais retrouvée morte dans cet hôpital, j'aurais tuée tout le monde. 

Je le sais. Et ça m'effraie. 

Est-ce que c'est ça la vie de vampire ? Voir tout nos proches mourir par notre faute, ou non, sans rien pouvoir y faire ? Etre un danger permanent pour le monde qui nous entoure ? 

Je fermai les yeux. 

Je regrettais tellement. J'aurais tellement aimée pouvoir remonter le temps. 

Une odeur me prit aux narines. Pas la bonne odeur de noix de coco de ma sœur, non, une odeur de vampire. Pas maintenant ... Je n'étais pas d'humeur à régler mes comptes. Mais cette odeur s'intensifia, et l'odeur de pourriture avec. Je serrai les poings. Ce n'était clairement pas le moment de venir me faire chier. 

Je me relevai, et la seconde d'après, j'étais sous le perron de la maison. Mon odorat était tellement développé qu'il arrivait à détecter cette odeur à des kilomètres. Je tremblais presque de colère. Comment osaient-ils venir me déranger maintenant ? 


Vanessa, accompagnée de Chritian et de Paul, apparut devant moi. 

- Dégagez d'ici, lâchais-je entre mes dents. 

Ils étaient à quelques centaines de mètre, de l'autre côté de la rue, mais on savait tous que l'on pouvait très bien communiquer.

- Nous sommes désolée pour ta sœur Kate, me dit Vanessa.

Je lâchai un rire amère. Je reportai mon attention sur Christian. Le voir me donnait envie de vomir. Son visage était maintenant pire que son odeur.

- Je t'ai dis que la prochaine fois que je te verrais, je te tuerais, tu te souviens de ça ? 

- Oui, Kate, je ne veux pas que ...

- J'en ai complétement rien à foutre. Je pourrais vous tuer tout les trois maintenant, là, tout de suite, pourquoi est-ce que vous venez me faire chier maintenant ? 

Le temps du langage soutenu était révolu. Ils ne méritaient que des insultes. 

- Ma proposition tient toujours Kate. Rejoins-nous, et je te promet justice pour ta sœur.

Ils n'arrêteront donc jamais ? 

- J'ai déjà rendu justice à ma sœur, je suis sûre que vous en avez entendue parler.

- Je peux faire en sorte qu'ils soient morts. Tous. Mais je ne suis clémente qu'avec ...

- Les membres de ton clan ? Je le sais merci, j'ai compris la chanson. Mais des promesses, toujours des promesses, que des promesses, n'en as-tu pas marre ? Tu as promis à ton cher clan de détruire Abraham, et il y à de ça combien de temps ? Des décennies ? Voir plus ! Tout le monde devrait savoir que tes promesses ne valent rien.

- Fait bien attention à ce que tu dis Kate, tu pourrais le regretter.

- Et comment ? En tuant ma sœur ? Désolée, quelqu'un à déjà essayé avant toi. Ou bien en me tuant moi ? Tu n'as aucune chance. 

- Tu es bien trop confiante ma pauvre Kate.

- Vous l'avez dit vous-même, je suis très forte. Et maintenant, j'ai envie d'y croire. Alors quoi ? Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ? 

- Si tu refuses de nous rejoindre, je ne peux pas t'y forcer. Mais je suis très mauvaise perdante Kate. Si je ne peux pas t'avoir, personne ne t'aura.

Je mis quelques secondes à réaliser ce qu'elle venait de dire. 

- Vous pensez que je suis un objet ? Vous pouvez aller vous faire foutre, vous et vos menaces.

- Prépare-toi à dire au revoir à tes chers amis. Ils n'auront peut-être pas autant de chance que ta grande sœur.

Elle s'élança, suivit de Paul, et disparut. Christian pourtant, se tenait toujours de l'autre côté de ma rue, à m'observer tel un chien battu.

- Tu devrais partir avant que je décide d'accomplir ma promesse. 

- Je suis sincèrement désolé pour ce qu'il s'est passé Kate. Je ne voulais pas te faire de mal, et je ne pensais pas qu'ils allaient vraiment s'attaquer à ta sœur. La famille est sacré pour les vampires, surtout celle toujours humaine et en vie. Je ne comprends pas ...

Il avait l'air sincère, mais sa sincérité ne m'était pas suffisante.

- Garde ta salive. Une dernière fois avant que je perde patience : dégage d'ici, Christian. 

Et heureusement pour lui, c'est ce qu'il fit. 

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant