Chapitre 39

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Mon âme de curieuse venait de rester sur sa faim. Mais je n'avais aucune idée de la manière dont je pouvais découvrir ce qu'ils me cachaient. Et c'était très frustrant.

Je sais que je ne suis pas en bonne position pour m'immiscer dans leurs histoires, mais si ça à un rapport avec moi ? Dans ce cas là, je serais vraiment susceptible de devoir être au courant. J'essayais de me rassurer de cette manière. Même si le fait qu'ils aient des ennuies à cause de moi, ne devrait pas vraiment me rassurer. Pas du tout même. Parce-que les embrouilles de vampires, n'ont - j'en suis sûre - rien à voir avec le genre de trucs auxquels j'aurais pu assister avant.

Je rentrai à la maison avant ma sœur, ce qui fut assez bizarre, car d'habitude quand je rentre elle est toujours là. Enfin disons que cette après-midi n'était pas vraiment normale quoi - ce mot n'a presque plus aucun sens pour moi maintenant - car ça fait bien longtemps que je n'ai pas séché les cours. Encore moins pour aller dans une maison de vampire. Est-ce que je me ferais un jour à cette situation ? Peut-être, qui sait.

Je montai directement dans ma chambre, j'avais comme l'impression de passer ma vie dans cette chambre. Mais même si être avec Brook était moins dur qu'avant, j'avais toujours l'impression que d'un moment à un autre, tout pouvait basculer. C'est vraiment dur de devoir l'éviter comme ça. Je suis sûre qu'elle se doute que quelque chose ne va pas, avant on passait notre vie ensemble, et maintenant et bah ... on ne se voit plus.

Je passai sous la douche, et m'observai un instant dans le miroir. Les quelques boutons que j'avais sur le haut du front, avaient complétement disparu. Ma peau avait presque l'air photoshopée. Plus de cicatrice sur le coude, plus rien. Au moins un côté positif à tout ça. Enfin.

Je me mis en pyjama, soit un short et un débardeur, et allai m'enfermer de nouveau dans ma chambre. Je me pris un livre, et m'asseyais sur le rebord intérieur de ma fenêtre. J'avais l'impression que ça faisait des années que je n'avais pas juste été assise quelque part, avec un livre, en train de ne rien faire. Pas de vampires, pas de bagarres et pas de sensations bizarres.

Qu'est-ce que c'était agréable ...

Pendant quelques instants, j'eu l'impression que rien n'avait changé. Mais juste un instant. Avant, je n'entendais pas tout ça, je ne sentais pas toute ces odeurs, même si j'arrive à les ignorer la plupart du temps, elles sont toujours là. Avant je ne pouvais pas parcourir des kilomètres en 30 secondes.

Soudain, c'était comme si tout me revenait en pleine tête. Quelque chose n'allait pas. Je sentais que quelque chose n'allait pas. Je le sentais littéralement, je reconnaitrais cette odeur de pourriture à des kilomètres à la ronde. En un instant, je me retrouvai devant ma porte, à scruter la rue. Ils étaient là, je pouvais le sentir. Cette fois, ce n'était pas Maria qui essayait de me jouer un mauvais tours, je ne reconnaissais pas vraiment cette odeur. Mais c'était dans le même genre que celle des trois autres que j'avais rencontré.

Je ne pouvais pas partir en chasse comme ça, en plein milieu de ma rue, surtout lorsque ma sœur pouvait arriver à n'importe quel moment. J'avais beau regarder, je ne voyais personne, pourtant, j'étais sûre que l'un d'entre eux était là, à m'observer.

Puis l'odeur s'évapora, progressivement, jusqu'à ce que je ne sente plus que l'essence, les fleurs et le reste des odeurs habituelles.

Bizarre. Et plutôt énervant. Je ne sais pas qui c'était, mais pour qui est-ce que cette personne se prend pour venir m'épier jusque devant chez moi. Ma sœur aurait pu être là, il ou elle aurait pu m'attaquer !? Je déteste ce danger permanent dans lequel est plongée ma sœur jusqu'au cou, sans même en avoir la moindre idée.

L'ElueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant