• Plume n°32 •

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Coucou les cariños ! Comment va ?
À l'heure où je publie (4h du matin #thug), vous devez sûrement toutes dormir, mais au moins je me suis dit que ça vous ferait une petite surprise au réveil 😂

En tout cas, long chapitre que j'ai plutôt bien aimé écrire car on est enfin sur le pdv de Max !

Enfin bref, bonne lecture et on se voit en bas !











(Oh, et, attention : contenu explicite 😘)

                   









Maxine









Instinctivement, lorsque la brume matinale tomba sur la capitale lumière, j'ajustai la capuche de ma veste sur le haut de mon crâne et renfonçai mes écouteurs dans mes oreilles. Sentant mes doigts s'ankyloser à cause du froid, je plongeai mes mains dans le fond de mes poches et lançai un coup d'œil las à la route avant de ne la traverser pour rejoindre le trottoir d'en face. La mélodie lénifiante de SYML berçait mon âme et m'empêchait de trop songer. De toute manière, je ne savais même plus à quoi penser. Mon état d'ébriété était redescendu à zéro et avec lui, mon assurance et mon déni. Je ne souriais plus, je ne mentais plus : j'étais un foutu cadavre divaguant dans les rues parisiennes encore endormies.

Une étrange lumière bleuâtre colorait les façades des immeubles tandis qu'un rose poudré dépeignait le ciel qui commençait à peine à s'éclaircir. J'aurai pu trouver ça ensorcelant, fascinant et saisissant, si je n'étais actuellement pas en train de décuver et de comprendre l'étendue du désastre qu'était ma putain de vie. Puis j'aurai aimé l'envoyer se faire foutre ce ciel moi, lui cracher à la figure qu'il pouvait la remballer sa beauté. Mais je n'étais assurément pas assez folle pour faire ce genre de choses. Pas encore en tout cas. Peut-être encore un peu saoule à la limite, mais rien de très conséquent. Ou alors, éventuellement égoïste. Oui, voilà, c'était le mot : égoïste. Mais les gens l'étaient tous, non ? Après tout, c'était une tactique de survie comme une autre.

Je soufflai, blasée, et percutai involontairement l'épaule d'un type vêtu d'un costar haute-couture. Il oscilla de quelques pas et me foudroya du regard dans la seconde.





" Non mais ça ne va pas ! Vous ne pourriez pas faire atten ... "





Mais sa voix sa fana, se perdit dans un courant d'air. Sa précédente colère tomba en désuétude quand ses yeux bruns tombèrent dans les miens. Il me dévisagea, hébété, tandis que je continuai ma route en le regardant par-dessus mon épaule, me foutant éperdument de l'avoir effrayé avec mon visage déformé par l'épuisement et la lassitude. Passer la nuit dehors devait très certainement avoir laissé des traces. Il finit même par baisser les yeux, rivant son regard abasourdi vers ses chaussures de marque, puis reprit maladroitement son chemin en hésitant sur quelques mètres. Je devais réellement faire peur à voir. Tant pis, la devanture de l'immeuble de Nek se profilait déjà dans mon champ de vision et je n'étais plus d'humeur à parler.

Peut-être était-il occupé ? Ou peut-être n'était-il simplement pas là ? Peut-être allais-je le réveiller ? Heureusement que j'avais secrètement pris le double de ses clefs. Mais s'il me mettait dehors ? S'il me reprochait de ne pas lui avoir donné de nouvelles pendant tout ce temps ? Ça serait compréhensible. Mais alors je retournerai chez Deen. Encore. Au point où j'en étais de toute manière, marcher quelques kilomètres supplémentaires n'allait pas me tuer.

Une fois devant la porte de son immeuble, je fouillai dans mon gros sac noir désormais vide et en ressortis le trousseau de clefs. Un essai, deux essais, je voyais flou, ça n'aidait pas, ça m'énervait. Putain.

Mutique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant