21. Partir

5.7K 276 254
                                    

21. Partir

Elle passa les deux jours qui suivirent dans ma chambre d'hôtel. J'avais lourdement insisté car elle croyait tout le temps qu'elle me dérangeait, ce qui n'était pas du tout le cas. J'avais l'impression qu'elle se sentait toujours de trop, et je m'attelais à lui faire comprendre que ce n'était pas du tout le cas.

Je l'avais ensuite aidée à se trouver un nouvel appartement, pas trop loin de son centre d'entraînement, dans la périphérie de Paris, puis nous y avions ramené toutes ses affaires.

Les choses s'étaient apaisées. Laëtitia semblait aller mieux. Elle n'avait plus reçu de messages ou d'appels de Jordan, et elle ne s'en portait pas plus mal, à mon plus grand soulagement.

Je me trouvais à présent dans les gradins du stade de France pour assister au match de Ligue des Champions de son équipe, qui affrontait Biik en match retour. A moins de prendre quatre buts et de n'en marquer aucun, le PSG était qualifié pour les quarts de finale.

La première mi-temps s'était écoulée avec deux buts de Grace et Marie-Laure. Laëtitia n'avait pas encore commencé le match, elle était remplaçante, ce soir, et j'espérais que son coach la ferait rentrer.

- Bon allez, c'est reparti ! s'exclama Blaise en revenant à côté de moi.

Les filles entrèrent à nouveau sur le terrain et, après dix bonnes minutes de jeu infructueux, l'entraineur fit enfin entrer Laëtitia, qui s'échauffait depuis que les vingt premières minutes du match étaient passées. A ce niveau-là, il fallait soit creuser définitivement l'écart, soit jouer de manière très défensive. En faisant entrer Laëtitia en attaque, les volontés du coach paraissaient claires.

- Ah ben voilà une Trevis motivée ! se réjouit mon ami, alors que la jeune femme venait de mettre un petit pont fabuleux à une des joueuses adverses, se dirigeant vers les buts à toute vitesse.

- Elles en plantent un troisième, là, obligé ! renchéris-je tandis que l'action s'accélérait.

La majorité des joueuses étaient dans la surface de réparation après que le gardien ait dévié le ballon de Laëtitia en corner et, sur un excellent centre de Sarah Palacin, Eve marqua de la tête.

L'ambiance dans le stade était explosive, et je ne pus m'empêcher de me lever brusquement en même temps que les autres supporters pour acclamer les joueuses qui se rassemblaient pour féliciter les deux jeunes femmes qui avaient été décisives.

- Putain de match ! rugit Blaise en éclatant de rire, sûrement gagné par l'euphorie, ce qui me fit rire aussi. Putain elles vont en Quarts, c'est mort pour Biik !

- EEEEEEEEVE..., entonna le chauffeur de salle.

- PERRISSEEEEEEEET ! répondit le public d'une voix commune, à laquelle je participais.

Tout le stade était en ébullition, et j'en ressentais des frissons. La sensation était indescriptible, c'était différent de quand on se trouvait sur le terrain.

- Et Paris mène désormais 3 à 0 ! continua l'animateur dans son micro, tandis que l'action reprenait.

Malheureusement, sur un ballon perdu dans la défense, l'équipe adverse put s'approcher des buts une nouvelle fois et trompa la gardienne, qui ne put rien faire, remontant le score. Il ne restait cependant que dix minutes à jouer, et ça ne suffirait certainement pas pour les qualifier.

Les minutes s'égrainaient et, malgré la domination évidente de nos joueuses, elles ne parvenaient pas à retrouver le chemin des filets. Cependant, quand je pensais que le score resterait ainsi, Laëti fit un appel de balle dans le dos de la défense adverse et, sans que cette dernière puisse faire quoi que ce soit, piqua son ballon qui atterrit tout droit dans les cages.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant