Chapitre 23

                                    

                                          
 J'émerge faiblement dans la voiture de Louis. Cela fait doit faire quelques heures que nous sommes sur la route, je suis tombée dans les bras de Morphée sans m'en rendre compte, la fatigue de la nuit dernière a du prendre le dessus, tout de même, je me sens plus reposée, je m'étire en etendant me bras ce qui fait reculer la tête de Louis. Je me demande quelle heure il est, le soleil commence à se coucher. J'essaye de regarder la route afin d'y trouver un panneau m'indiquant où nous nous trouvons mais je ne trouve rien, je n'ai aucune idée d'où nous sommes. Louis a le regard fixé sur l'horizon, il semble pensif, mystérieux. 
                          
-On arrive bientôt ? 
                          
Il hoche seulement la tête comme réponse, je ne rajoute alors rien, je semble l'avoir coupée dans ses pensées, je me demande à quoi il réfléchit car ses sourcils sont même froncés. 
                          
Quelques minutes plus tard sa voiture se gare sur un parking sur une grande falaise avec un pont entre une autre montagne. Je vois enfin un panneau indiquant que nous nous trouvons à Queenstown, au dessus de la rivière Kawarau. Je n'ai jamais entendue parler de cet endroit. 
Nous descendons alors de son véhicule et nous dirigeons vers le pont où s'y trouve plusieurs personnes. Nous allons vers eux, sans que je comprenne ce qu'on fait ici. Louis commence à leur chuchoter quelque chose dans l'oreille, et dans la seconde qui suit deux hommes me dirigent vers une plateforme en hauteur, me mets des harnais autour de ma taille puis m'attache à un élastique. Mon coeur se met à battre la chamade et je crois comprendre, Louis m'a emmener faire du saut à l'élastique. Je le regarde alors quelques mètres plus loin, souriant narquoisement. Mon cerveau se met directement à ne pas vouloir sauter, j'essaye de pousser les deux grands hommes costaux m'attachant mais ils me tiennent. La peur arrive à une vitesse grand V dans mon corps, je sens tout mes muscles tremblés. 
                          
- Louis je veux pas faire ça ! Criai-je. 
                          
- Là tu as une bonne raison d'avoir peur. 
                          
Les bras croisés sur sa poitrine il me fait un clin d'oeil, comme si c'était une leçon de vie qu'il essayait de me dire. J'arrête alors de me débattre, et ravale difficilement ma salive. Malgré la peur, je crois que ça peut me faire du bien. Je pose alors mes pieds au bord de la plateforme, regarde le ciel se dégradant du bleu clair vers le violet. Les quelques nuages sont maintenant roses, je lève la tête pour mieux apprécier le spectacle, une lumière douce envahit le paysage. Je prend une grande respiration pour me sentir encore plus en vie, puis la voix de Louis, m'indiquant de sauter rompt le silence. Mais je reste encore quelques secondes, suivant les instructions, je serre mes pieds, tend mes bras, souris de toutes mes dents et pousse sur mes pieds. En une fraction de seconde, mon corps est lancer dans le vide, l'adrénaline augmente puis le plaisir ainsi. L'air frais frappe mon visage, et mes cries percent le silence de la fin de journée. Mon cœur fait un bon et ma tête se vide d'un seul coup, toute la peur a disparu, j'ai l'impression de tomber, de voler sans même être tenue par quoi que ce soit. J'eus l'impression de flotter. Mes poumons se remplissent d'oxygène. Mon corps se mets à rebondir de haut en bas, impossible de rester droite mais ca m'importe peu, je lance seulement des hurlements, je ne peux pas dire si ce saut à durer 10 secondes et 10 siècles, ma tête est totalement vide, tout comme mon corps j'ai l'impression. Les rebonds qui ont suit sont tellement doux, que je suis incapable de dire si je monte ou descend, mais je m'en moque, je me sens juste heureuse. Cela me fait sentir tellement bien, vivante que lorsque je rebondis jusqu'à me faire rattraper par un homme sur une barque, j'ai seulement l'envie de recommencer. 
Il détache tout mon armement et nous remontons environ 15 mètres jusqu'au pont, à la vue de Louis qui me sourit je cours et sautille jusqu'à lui, le remerciant une dizaine de fois de ce moment étant sûrement l'un des meilleurs de ma vie. 
                          
-Tu veux le faire toi maintenant ? 
                          
- Non, c'est bon, j'ai pas les moyens de toute manière. Réponds t-il osant les épaules.