CHAPITRE 31

                                    

                                          

POV: Naruto.


Une longue minute de silence suit la révélation de Kurama. Je suis tellement choqué que je ne fais même plus attention à la douleur qui tiraille le bas de mon ventre. 
— Dada ? 
Je ne relève pas la tête vers Himiko. Encore abasourdi par la violence du choc de cette horrible nouvelle, il me faut quelques secondes pour prendre conscience que le lointain écho qui résonne dans mes oreilles n'est rien d'autre que ma fille qui requière mon attention. Une attention que je ne peux pas lui donner. Mes nerfs sont sur le point de lâcher. C'en est trop pour moi. 
—Himiko, va jouer dans le salon. Dis-je sans bouger de ma position foetale. 
— Mais, dada je ... 
—Vas au salon. Tout de suite. 
Malgré la culpabilité que je ressens à cause de la dureté de mes paroles. Mais je sens qu'il faut que j'éloigne Himiko de moi. Il faut que ma fille soit le plus loin de moi, parce que je vais exploser. Je le sens. 
— Mais... 
—C'est un ordre ! Je m'exclame en me redressant d'un coup en position assise. 
Je ne crie jamais contre Himiko. Jusqu' ici, j'ai toujours su garder un semblant de contrôle. Mais aujourd'hui, mes nerfs lâchent. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. 
Sous mon air autoritaire, ma fille descend du lit en faisant la moue en marchant vers la sortie de la chambre. Avant de passer le pas de la porte, Himiko s'arrête et me dévisage la lèvre inférieure tremblante. 
Je ferme brièvement les yeux dans l'espoir de contenir quelques secondes de plus l'orage qui menace d'éclater. Alors c'est d'une voix étonnamment douce que je parviens à articuler, la gorge nouée :
— Ce ne sera pas long, chérie. Dada doit parler d'affaires de grands avec kurama. Va 
regarder la télé. 
Mais contrairement à ce que j'espérais, Himiko n'obéit pas tout de suite. Encore une fois, elle reste un long moment à me dévisager sans parler ou bouger. Ce n'est que lorsqu'elle tourne la tête que je décide de finalement la retenir. Je me comporte vraiment comme un con là. 
—Himiko attends. Dis-moi ce que tu as à me dire. 
Himiko me mord la lèvre inférieure et je lis à travers ses grands yeux sombres toute son anxiété qui me contamine aussitôt. Inquiet, je me lève pour la prendre dans mes bras. J'embrasse sa joue avant qu'elle n'encercle ma nuque de ses petits bras frêles. Je ne suis qu'un imbécile. Je me plains qu'elle ne parle pas alors que c'est moi qui ne l'écoute pas. 
— Dis moi ce qu'il se passe. Dis-je doucement en frottant son dos. Je suis désolé, je ne voulais pas crier.  Tu peux tout me dire.  C'est à propos de la chanteuse c'est ça ? Tu voulais ajouter quelque chose avant que Kurama ne nous interrompe ? 
—Non, je veux papa.
Je fronce les sourcils mais ne cesse pas mes caresses pour autant. 
—Oui, ne t'inquiète pas. Il va se réveiller. Il fait juste un gros dodo. 
—Non, papa. Je veux faire un câlin à mon papa. 
Ces mots si simples suffisent à me briser le cœur.