Je suis en train de récupérer mes esprits après l'intensité de ce moment avec Arès, mon corps encore frémissant des caresses qu'il m'a données. La chaleur de son souffle effleure ma peau, chaque mouvement lent et mesuré venant dénouer mes derniers réflexes. Mais à cet instant précis, une sensation étrange me traverse, comme un frisson d'anticipation... quelque chose dans l'air change.
Je n'ai pas le temps de réagir.
Un bruit sec, comme un raclement de gorge, résonne dans la pièce. Un son si subtil qu'il m'aurait presque échappé, si ce n'était pas pour la manière dont Arès se fige, son regard soudainement plus sombre. La tension qui s'est immédiatement installée entre nous est palpable, presque électrique. Mon cœur s'emballe, et mes yeux se posent sur la silhouette imposante qui se découpe dans l'embrasure de la porte.
Hadès.
Il est là, comme s'il était déjà chez lui, sans la moindre gêne. Ses yeux noirs sont plongés sur moi, et je sens une chaleur de gêne me brûler la peau. Mes mains se précipitent vers ma nuisette, que je tente de remettre en place, le rouge me montant aux joues à une vitesse effrayante. Mes sous-vêtements... je ne les ai pas. Ils sont éparpillés sur le sol, comme les derniers vestiges de la scène qui s'est déroulée.
Arès, d'un geste vif, attrape ma culotte abandonnée et la serre dans ses mains. Il semble d'abord hésiter un instant, avant de la maintenir fermement entre ses doigts. Je sens mon corps se raidir sous le poids de la situation.
"Vraiment, Hadès," grogne Arès, une pointe d'irritation dans la voix. "Tu pourrais apprendre à frapper avant d'entrer dans une pièce, non ?"
Hadès ne semble pas du tout perturbé. Il se tient là, indifférent à l'embarras de la situation. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres alors qu'il jette un regard furtif à ma silhouette à moitié dévêtue.
"Pourquoi frapper, quand j'ai déjà un spectacle aussi agréable devant les yeux ?" Sa voix est douce, presque amusée, comme s'il savourait chaque seconde de cette scène gênante. Il laisse ses yeux me dévorer un instant, puis se tourne lentement vers son frère, comme s'il n'avait pas à se justifier. "C'est une belle vue, en tout cas."
Je détourne les yeux, tentant de cacher ma confusion et ma gêne. Le regard de Hadès, trop appuyé, est insupportable. Je veux m'échapper, mais il n'y a nulle part où fuir. Je m'efforce de remettre ma nuisette en place tout en gardant un peu de dignité.
"Tu es venu pour quelque chose ?" Arès, toujours aussi impassible, se relève finalement. Il garde ma culotte dans sa main, l'agrippant presque possessivement. Sa posture est toujours autoritaire, mais il semble vouloir passer à autre chose, à l'évidence agacé par l'irruption de son frère.
Hadès ne se presse pas, il prend son temps, comme s'il n'avait rien de plus important à faire que d'éprouver la tension entre nous. "Je viens récupérer un dossier," répond-il d'un ton détaché. Mais ses yeux sont toujours rivés sur moi, avec une lueur que je n'arrive pas à identifier. "Ce n'est pas comme si je n'avais pas vu pire..."
Je serre les dents. Hadès a cette façon de me regarder, presque de manière calculatrice, qui me déstabilise profondément. Je déteste cet homme, et pourtant, il semble prendre un malin plaisir à observer ma gêne, à me réduire à un simple objet d'attention dans son jeu impitoyable.
Arès me regarde un instant avant de se tourner vers le dressing. Il me laisse là, seule avec Hadès, et je sens un flot de contradictions m'envahir. J'aurais voulu que Arès reste près de moi, qu'il me protège de cette présence oppressante. Mais il n'y a rien à faire. Hadès et lui ne partagent aucune gêne, aucun embarras. Ils sont comme deux forces de la nature, imposant leur volonté sans effort.
Je me redresse, me sentant vulnérable dans cet espace clos, mon regard fuyant celui de Hadès. Je ramasse mes sous-vêtements tombés et tente de les enfiler, mais je sais que tout cela est futile. Il a déjà vu assez. Ses yeux scrutent chaque geste que je fais, chaque mouvement de mon corps. Il sait. Il comprend que je ne suis qu'une spectatrice dans ce jeu entre eux.
"Tu sais, Persia," dit-il soudainement, sa voix basse et lourde de sous-entendus. "Je me demande... qu'est-ce que tu ressens, là, maintenant ?" Il s'avance d'un pas, et je me fige, le souffle coupé, sentant la pression de son regard sur ma peau.
Je ne veux pas répondre, ne veux pas lui donner satisfaction. Mais je suis piégée. Cette situation me dépasse. Le regard de Hadès est comme un fardeau que je ne peux repousser.
"Tu es bien courageuse," ajoute-t-il finalement, avec une lueur amusée dans les yeux. "Pas tout le monde aurait pu rester calme dans une situation pareille."
Je le déteste. Je déteste qu'il prenne autant de plaisir à me voir mal à l'aise, qu'il utilise chaque instant pour me soumettre à sa volonté, même sans le vouloir. Mais je ne peux rien faire. Les règles du jeu sont déjà tracées. Arès m'a laissée, et maintenant je dois faire face à son frère, cet homme que je déteste presque autant que son aîné.
"Je n'ai pas envie de jouer avec vous" lâche-je, ma voix aussi ferme que possible, bien que tremblante de nervosité.
Il hausse un sourcil, semblant amusé par ma tentative de résistance. "Vraiment ?" Il s'avance encore, chaque pas rapprochant l'espace entre nous, m'aspirant dans une spirale où je n'ai aucun contrôle. "Tu es bien audacieuse pour quelqu'un qui vient juste d'être prise dans une situation un peu plus... intime."
Je me mords la lèvre, un goût amer dans la bouche. Je veux fuir, mais je sais qu'il n'y a nulle part où aller. Arès a disparu dans son dressing, et Hadès... il ne bougera pas avant d'avoir ce qu'il veut. Il finit par se tourner vers la porte, comme si, finalement, il avait décidé de me laisser dans ma gêne. Mais avant de partir, il se permet un dernier regard, un sourire presque imperceptible, comme une promesse non dite.
"Je vais laisser ça entre vous deux," dit-il avec une touche de sarcasme. "Mais je reviendrai bientôt. Et je n'oublierai pas."
Je reste figée, même après qu'il ait quitté la pièce. Mon cœur bat fort, mais ce n'est pas la passion qui me traverse. C'est la peur, la frustration, et une profonde détestation de cette dynamique malsaine qui se tisse autour de moi.
Arès revient enfin, son regard croisant le mien. Il semble détendu, comme si l'ombre d'Hadès ne l'affectait en rien. Mais moi... je me sens prise au piège dans ce monde où leur pouvoir sur moi est absolu, et où je n'ai aucune chance de m'échapper.
"Tout va bien ?" demande-t-il, sans même faire semblant de s'inquiéter.
Je hoche la tête, mais je sais que ce n'est pas la vérité. Tout en moi hurle de vouloir fuir cet endroit, mais je sais qu'il n'y a pas d'échappatoire.
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Persia - Tome 1
General Fiction⚠️ Trigger Warning - Traumas Avertissements⚠️ Chers lecteurs, chères lectrices, cet ouvrage contient des passages décrivant des actions ou propos pouvant déclencher une souffrance émotionnelle et réactiver un possible traumatisme. Notamment des des...