Et je pleure, des nuits et des nuits durant, parce que je ne suis plus comprise fondamentalement comme je l'avais cru été auparavant. Nous vivons par vagues, attendant à ce que l'une nous submerge, et que vivent ceux d'entre nous qui savent nager.
Je pense qu'en ce moment, j'ai juste envie de flotter. J'ai envie de me laisser prendre par le courant, par le vent. Je veux une pluie battante, de la grêle froide qui heurte ma peau, je veux sentir des sensations que j'ai tenté d'anéantir, que j'ai bloqué durant ces longs mois d'été.
Je veux ressortir, mais mes muscles sont endommagés. Je veux enfin, cesser de me battre.
Je n'ai plus envie de prier pour qu'on me comprenne, je n'ai plus envie de faire un effort, de me rabaisser au niveau de la Terre, de suivre son orbite pour rencontrer un satellite.
Et pourtant, de l'espace, dans cette éternité sombre et lisse, je me sens seule, isolée mais étrangement chez moi. C'est comme si j'appartenais à là, cette absence de monde, ce néant profond, cet inconnu que je ne connais pas moi-même.
Je voudrais tant pourtant que l'on m'y vienne, je ne veux plus être seule, je ne veux plus être isolée.
Je n'arrive pourtant qu'à communiquer par message codé, que personne ne semble saisir, et plus le temps passe, plus je vais à la dérive, laissant cette planète adorée, virer de proche à lointaine. Bientôt je ne connaîtrai plus les humains, bientôt j'en serai éloignée.
Quand je reviendrai, de mon voyage inachevé, le monde aura changé. Et je me sentirai étrangère à ma propre mère, dans un miroir je ne me reconnaîtrai plus. Je le sais déjà, et c'est avec une peine avancée, que je me laisse aller.
Je ne sais plus par quelle direction passer, je ne sais plus où mes pas me mènent. J'ai perdu le sens que je m'étais donnée auparavant. Mes rêves se sont brisés comme un éclat de rire, des étoiles filantes ont détruit en projectile les fines pierres que j'avais entreposées. Si je ne suis plus rien, que suis-je ? J'invoque une réponse qui ne me parvient pas, seule dans l'univers, à la dérive, je retombe dans l'océan, jusqu'à ce qu'une vague me projette sur la plage.
Après ce voyage cosmique, je me relève comme Ulysse aux bords d'Ithaque, là où tout à commencé, c'est là qu'il faut recommencer. On ne peut flotter indéfiniment, il faut savoir quand prendre son ticket retour.
Sauf que je n'ai pas un cœur efficient, je ne peux pas aller dans l'espace. Mon triste réalisme vient du fait qu'il n'est pas autorisé aux gens comme moi de rêver, on ne veut pas voir nos espérances brisées. Alors on reste sur Terre, on y est bien obligé.
4oze 8bre 2mille24
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Un jour, un poème - défi
PoetryBonjour bonsoir, le but est d'essayer d'écrire un poème par jour, à compter du 14/08 2024 Je ne promet pas que les poèmes seront (tous) de grandes qualités, mais j'aime bien en écrire et donc j'aimerai essayer. Si je manque une journée (par intempér...