Sans perdre une seconde, je balance le bouquet sur
le lit les fleurs s'éparpillent maladroitement autour de lui. Je serre les dents, le regard planté dans le sien, incapable de retenir ce que je ressens.

Moi – Tu pensais quoi ?
Que des fleurs suffiraient à arranger les choses ?
Que je vais juste sourire et tout oublier ?

Son frère nous regarde, déconcerté, mais je m'en fiche. Je ne suis pas là pour faire bonne impression, je suis là pour qu'il m'écoute. Pour qu'il sache que cette fois, je ne laisserai rien passer.

Chayil – Imani, je peux expliquer...

Moi – Expliquer quoi ? Que tu m'as menti ?
Que tu m'as laissée dans le flou pendant tout ce temps ? Et maintenant, tu penses qu'un bouquet va tout réparer ?

Il baisse les yeux un instant, incapable de me regarder en face. Je sens mon cœur se serrer,
mais je ne veux pas faiblir. Pas maintenant.
Je continue, ma voix plus ferme.

Moi – Je ne veux plus de tes excuses. Ni de tes cadeaux. Je suis venue ici pour te dire que tu m'as déçue. Et ce n'est pas avec des fleurs que tu vas changer ça.

Son frère se lève, mal à l'aise, comme s'il sentait qu'il n'avait plus sa place ici. Il jette un coup d'œil à Chayil, puis à moi, avant de murmurer quelque chose et de sortir de la pièce.

Maintenant, c'est juste nous deux. Le silence est lourd, mais je n'ai plus peur de le briser.

Le silence qui s'installe entre nous est pesant,
presque étouffant je le regarde droit dans les yeux,
le cœur battant encore sous le coup de la colère.
Il tente de dire quelque chose, mais je le coupe avant qu'il ne commence.

Moi – Je t'ai assez écouté, là je veux savoir pourquoi
tu m'as laissée à l'écart face à elle pourquoi
tu m'as menti.

Chayil – Imani, c'est pas ce que tu crois...
Je voulais te parler, te dire les choses en face
mais c'était compliqué

Moi – Compliqué ? C'est toujours compliqué avec toi, hein ? T'avais toutes les occasions du monde de me dire ce qu'il se passais mais t'as préféré m'ignorer, faire comme si j'étais rien et tu penses vraiment qu'envoyer des fleurs changera tout ça ?

Il se frotte la nuque, visiblement mal à l'aise, mais je ne lui laisse pas le temps de s'en sortir si facilement.

Chayil – Je sais que j'aurais dû t'en parler, mais les choses sont allées trop vite, et je... j'avais peur de te perdre.

Moi – Me perdre ? Tu m'as déjà perdue, Chayil !
Le moment où t'as laissé une autre prendre ma place, c'est là que tu m'as perdue. Et tu le savais. Alors pourquoi ce silence ? Pourquoi cette fille à ton chevet, comme si c'était elle qui comptait ?

Il se mord la lèvre, cherchant visiblement ses mots, mais rien de ce qu'il pourrait dire ne suffirait à éteindre le feu qui brûle en moi. Je le vois lutter, et pour une seconde, je me demande s'il comprend vraiment à quel point il m'a blessée.

Chayil – C'était une erreur... J'ai mal géré.
Mais je te jure que ça n'a jamais été ce que tu crois avec elle. Elle est juste venue pour... je sais pas,
et j'ai laissé faire.

Moi – T'as juste été lâche, Chayil.

Il ferme les yeux un instant, inspirant profondément, comme s'il essayait de contenir sa propre frustration.

Chayil – Je t'aime, Imani. Je sais que j'ai merdé, mais je t'aime.

Ces mots tombent dans l'air, mais ils ne me touchent plus. Ils sonnent creux, vides de sens.

Moi – L'amour, ça suffit pas, Chayil. Pas quand il y a du mensonge. Pas quand tu me laisses croire que je compte pour toi alors que tu me caches des choses

Il ouvre la bouche, mais je n'ai plus la force de continuer cette dispute. J'ai dit ce que j'avais à dire,
et maintenant, je dois m'en aller avant que tout ça ne me consume complètement.

Moi – Tu sais quoi ? Garde tes excuses, et garde tes fleurs peut-être qu'elles feront plaisir à quelqu'un d'autre. Moi, j'en veux plus.

Je tourne les talons, prête à sortir, le cœur lourd
mais déterminée.

Me voilà dans ma voiture, les mains crispées sur
le volant. J'ai crié tout ce que j'avais sur le cœur, laissé sortir toute la colère, toute la frustration, mais étrangement, je ne me sens pas soulagée.
J'aurais pensé que ça irait mieux, que lui dire
ses quatre vérités me libérerait, mais non.
Je suis toujours aussi nouée, peut-être même plus.

Et puis, il y a ces mots."Je t'aime."
Des mots qu'il n'avait jamais prononcés avant aujourd'hui. On ne s'était jamais dit ça. Jamais et voilà qu'il me balance ça au milieu d'une dispute, comme si c'était un dernier recours pour me retenir.
Comme si ça pouvait tout effacer.

Je laisse échapper un soupir, Mon cœur bat encore trop vite, et je sens cette boule dans ma gorge que
j'ai essayé de contenir tout ce temps."Je t'aime,"
ces mots résonnent encore dans ma tête mais
je ne sais plus quoi en faire.

Est-ce que ça change quelque chose ?
Est-ce que ça veut dire qu'il est sincère, ou est-ce qu'il a juste dit ça parce qu'il savait que je m'éloignais ?

Je tape doucement sur le volant, frustrée. Comment est-ce qu'on a pu en arriver là ? Tout ce temps passé ensemble, et on n'a jamais eu cette conversation, jamais prononcé ces mots... jusqu'à maintenant, dans la pire des circonstances. C'est comme si ça faisait plus mal qu'autre chose. Peut-être que je voulais l'entendre, peut-être que je m'étais toujours demandé s'il m'aimait vraiment, mais pas comme ça. Pas maintenant.

Mon esprit est en chaos. Il m'a dit qu'il m'aimait, mais qu'est-ce que ça change ? Je ne peux pas juste oublier ce qu'il a fait, les mensonges, cette fille à son chevet. L'amour, c'est pas suffisant, pas quand on ne se fait plus confiance.

Je prends une grande inspiration et repose mes mains sur le volant, tentant de calmer le tremblement dans mes doigts. Une partie de moi veut faire demi-tour, revenir le voir, lui demander
ce qu'il voulait vraiment dire par la mais l'autre partie, la plus forte, sait que je dois avancer.
Parce que même si je l'aime aussi je ne suis pas prête
à tout effacer. Pas cette fois.

Je démarre la voiture, le cœur encore lourd,
et je prends la route pour rentrer.

Le cœur d'un autre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant