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Nous étions tranquillement en train de parler
de tout et de rien, Sidney racontant une de ses anecdotes habituelles sur la vie à l'étranger, quand mon téléphone s'est mis à sonner.
Un numéro que je ne connaissais pas.
Je l'ai regardé un instant, hésitant à décrocher,
puis finalement, j'ai glissé mon doigt sur l'écran.

Moi- Allô ?

Voix tremblante- Allô... Imani ?

Moi- Oui, c'est moi.

après un silence pesant

-C'est la maman de Chayil...

« C'est Chayil... » J'avais compris mon cœur
s'est serré, mes doigts se sont crispés autour
du téléphone. Je sentais cette lourdeur dans l'air,
celle qui précède une mauvaise nouvelle.
Je n'osais pas parler, mes pensées s'embrouillaient, cherchant désespérément à deviner ce qu'elle allait dire le silence s'éternise pesant, étouffant...

Et puis, d'une voix tremblante, elle ajoute simplement :

« Il faut que tu viennes... »

Je me lève précipitamment, le cœur battant.
Sans réfléchir, j'attrape mes affaires, lance un rapide "au revoir" à Sidney, à peine conscient de sa réaction, et me précipite hors de la BU mon esprit est en ébullition, une seule pensée en tête : l'hôpital.

Je fonce dans les rues de Paris,
Pessayant de respirer malgré l'angoisse qui monte.
Mon téléphone est encore serré dans ma main,
Chaque pas me semble lourd, chaque seconde
trop longue.

Le trajet est un flou d'images et de bruits. Les voitures, les passants, les feux rouges... Tout est flou, sauf une chose : je dois arriver à l'hôpital, vite.

Quand je me retrouve enfin devant les grandes portes de l'hôpital, le souffle court, je sais que quelque chose a changé.

J'arrive devant sa porte, je m'arrête un instant,
le temps de prendre une grande inspiration.
Mes mains tremblent légèrement tandis que j'attrape la poignée. Lentement, je pousse la porte.

L'image devant moi me glace le sang.
Chayil, allongé, entouré de machines dont le bourdonnement me semble assourdissant.
Sa peau est pâle, presque translucide. Je vacille.
Une nausée monte en moi, mes jambes se dérobent sous le choc, et tout devient flou.

Avant que je ne touche le sol, une main ferme m'attrape par le bras. C'est son frère.
Il me retient de justesse.

Le frère de Chayil- Ça va aller, Imani... Respire.

Je n'arrive pas à parler, à formuler une pensée cohérente. Je me contente de hocher la tête, les larmes déjà prêtes à couler, incapable de détacher mes yeux de Chayil.

La mère de Chayil- C'est arrivé ce matin...

Moi- Qu'est-ce qu'il a ? Qu'est-ce qu'ont dit
les médecins ?

La mère de Chayil- Ils... ils ne sont pas sûrs.
Il a fait une rechute, son état s'est aggravé d'un coup. Ils disent qu'il est dans un état critique, et que...

elle s'arrête, incapable de finir sa phrase

Mon cœur s'emballe encore plus. Je sens mes jambes flancher à nouveau, mais je me force à rester debout
à ne pas craquer.

Le frère de Chayil me regarde, l'air grave, tandis que sa mère se tourne vers le lit, fixant Chayil. L'atmosphère dans la pièce est lourde, oppressante, remplie de peur et d'incertitude.

Le frère de Chayil- Il a frôlé la mort de nombreuses fois... il va s'en sortir, comme toujours.

Je veux croire à ses mots, à cette conviction qu'il essaie de projeter, mais la réalité devant mes yeux me ramène à la dure vérité. Chayil semble si vulnérable, si loin de celui que j'ai connu. Les machines qui entourent son lit, le souffle irrégulier... tout crie l'urgence de la situation.

Moi- j'espère vraiment

Le silence retombe dans la chambre, uniquement troublé par les bips des machines. Je m'avance un peu plus près du lit, le regard fixé sur Chayil. Ses paupières sont fermées, son visage marqué par la fatigue et la lutte constante. Mon cœur se serre à l'idée qu'il puisse encore se battre ainsi, entre la vie et la mort, et je me sens impuissante.

Moi- Tiens bon, Chayil tu va quand même pas me lâcher

La mère de Chayil- Il m'avait dit que vous vous étiez pris la tête...

Moi-!Oui...

Un silence lourd s'installe. Je sens le poids de la culpabilité m'écraser. Le souvenir de notre dernière dispute me revient en tête, chaque mot blessant résonne dans mon esprit. Je n'aurais jamais pensé que ça pourrait se terminer ainsi, avec lui allongé sur ce lit, entre la vie et la mort.

La mère de Chayil- Il parlait beaucoup de toi... même quand vous vous disputiez, il tient énormément à toi, tu sais.

Moi- J'aurais dû être là, je... je suis désolée.

La mère de Chayil me regarde avec une compassion silencieuse, mais je peux voir qu'elle porte aussi sa propre douleur.

Le frère de Chayil- C'est pas fini. Il va aller mieux, et vous aurez cette discussion. Vous avez encore du temps devant vous.

Moi- J'aurais dû venir le voir plus tôt, et mettre nos...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Un bruit sourd retentit, comme un bip strident qui perce l'air.
Mon cœur se fige instantanément. Les machines autour de Chayil se mettent à clignoter. Un sentiment de panique monte en moi. Des infirmières et des médecins surgissent, envahissant la chambre en quelques secondes.

Médecin- Sortez de la chambre, s'il vous plaît
État d'urgence.

Dit il de façon autoritaire

Je reste figée un instant, incapable de bouger,
mes yeux rivés sur Chayil. Tout se passe si vite.
Le frère de Chayil me tire doucement par le bras, m'entraînant hors de la pièce, tandis que sa mère éclate en sanglots, soutenue par un autre membre
du personnel médical. Les portes se ferment devant nous avec un bruit sec, nous laissant seuls dans le couloir, suspendus à l'attente.

Le silence qui suit est insupportable. Mon esprit tourne à cent à l'heure. Chaque seconde semble interminable.

Assise sur ce banc, je ne peux m'empêcher de me noyer dans la culpabilité. Mon esprit rejoue chaque dispute, chaque mot dur que nous avons échangé. J'aurais dû être plus clémente, plus patiente. J'aurais dû essayer de parler au lieu de laisser nos différends nous séparer. Chaque seconde qui passe alourdit ce poids sur mes épaules. Je regrette tout.

1h.

Puis 2h.

Le temps semble s'étirer La mère de Chayil pleure silencieusement, tandis que son frère garde les yeux rivés sur la porte, dans l'attente. Moi, je serre mes mains, le regard vide, espérant un miracle.

Puis, après 3h interminables, un médecin apparaît enfin au bout du couloir, s'approchant de nous avec un visage sérieux, fermé. Je me redresse instinctivement, le cœur battant à tout allure.

Le cœur d'un autre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant