Chapitre 18: Le piège

                                    

                                          
 « -Vous voilà enfin, Lady Newcastle. Vous savez vous faire désirer : j'ai bien cru que vous ne viendriez pas. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.  
-Qui... qui... qui êtes vous, articula-t-elle enfin.
-Pourquoi ? Est-ce vraiment important ? Oh mais, vous tremblez, remarqua l'intrus. Vous avez froid ? Vous avez peur peut-être ? « Qui est cet homme ? Que va-t-il me faire ? Vais-je mourir ? » Ai-je bien cerné les petites voix dans votre tête, Lady Newcastle ? »
     Voyant que Victoria se murait dans le silence, il reprit :
« -Ou peut-être Victoria ? Cette appellation avait si bien fonctionné dans la lettre.
-La lettre ! C'était de vous ?
-Bien sûr ! Croyez-vous donc que votre dulciné vous parlerez ainsi ? Je suis toujours étonné que cela aie marché, croyez-moi.  
-Que me voulez-vous ? Vous... vous n'avez pas l'air d'avoir besoin d'argent, ajouta-t-elle en le dévisageant. Je n'ai rien qui puisse vous aider.
-On a toujours besoin d'argent, Lady Newcastle. Toujours, croyez-moi. Mais là où vous avez raison, c'est, qu'effet, je ne veux pas d'argent. Pas de vous en tout cas.
-Alors quoi ?
-Simplement que vous me suiviez sans faire d'histoire. Je suis pour le moment aimable, mais cela pourrait ne pas durer.
-Que je vous suive ? Avez-vous perdu l'esprit ? Jamais ! »
      Le bandit ricana, marmonna un « évidement » et attrapa sa cible par le bras.
« -Maintenant, vous allez me suivre.  
-Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Je vais appeler la garde !
-Faites donc. J'ai veillé personnellement à ce qu'aucun garde ne soit dans les environs. Trêve de bavardages, nous partons. »
     À ces mots, Victoria se mit à hurler plus fort qu'elle ne l'avait jamais fait. Son kidnappeur commença à regretter amèrement ses paroles et essaya tant bien que mal de la bâillonner d'une main. La jeune captive entendit alors des pas résonner dans le couloir. Quelqu'un l'avait entendu et courrait vers elle. Elle fit alors ce que son instinct lui dictait : elle mordait le bandit au doigt, jusqu'à ce qu'un goût de fer arrive à ses papilles. Ce dernier hurla de douleur et retira brusquement sa main. Victoria cracha au sol le sang du malfrat, qui avait coulé dans sa bouche et releva la tête juste à temps pour voir apparaître son prince.