𝑨𝒓𝒊𝒂/6

                                    

                                          
🎵: Empathy de Crystal Castles, Goth Sidewalks and Skeletons <3
⛥L'obscurité c'est moi ?⛥
« Je suis ma propre ombre dans la lumière du jour, et je suis une étoile scintillante de la nuit »
Aria
Franklinville, USA,
Novembre 2022.
Je suis terrifiée du noir.
Absolument tétanisée.
Je pense que c'est l'une de mes plus grandes peurs, je n'ai jamais compris la raison, mais depuis petite je ne peux pas dormir dans le noir, j'ai essayé une fois, mais je me suis révéilliée en hurlant, comme si j'avais fait un cauchemar. 
 Mon premier réflexe est de crier, de demander à quelqu'un de venir m'aider, comme chaque humain. Mais, je comprends très vite que c'est totalement inutile et une perte de temps.
 Je tambourine à la porte de la classe avec force jusqu'à m'épuiser en espérant que quelqu'un, peu importe qui, m'entendra. Décidément, ce n'est vraiment pas ma journée.
 – Argh ! 
 Malgré la douleur qui tiraille ma jambe, ainsi que ma difficulté à tenir debout et garder l'équilibre,  je donne un coup de poing de colère dans la cloison devant moi.
– Ça ne sert à rien, elle s'ouvre que de l'extérieur, monsieur Gramy a réussi à monter la serrure à l'envers.
Mon cœur chute d'une dizaine d'étages. Ma mâchoire se décroche et mes yeux s'écarquillent.
Donc depuis les longues minutes où j'hurle dans cette grande salle, je n'étais pas seule.
 Je vais le frapper.
 Je me retourne, mais je n'aperçois pas la silhouette du jeune homme qui m'a parlé, elle se fond dans l'obscurité de la pièce.
 – Tu attendais combien de temps pour me le dire, connard ?
 Le garçon invisible à mes yeux ricane et sort son téléphone de sa poche, je le sais parce qu'une lumière bleue vient d'éclairer son visage. Ses cheveux blonds sont décoiffés, je peux voir le reflet de son portable dans ses iris bleus qui reflètent le vice. 
 Le gars complètement con se prend en photo avec le flash de la caméra arrière un sourire provocateur aux lèvres.
 – C'était plus amusant de te voir chercher un moyen de sortir, alors qu'il suffit simplement d'attendre que la femme de ménage déboule à 15h.
 Je contracte la mâchoire et plisse les yeux. 
– Je n'ai pas le temps moi, j'ai des cours à suivre et je vais me faire engueuler par mes parents.
 Il lève les yeux au ciel, je distingue encore son visage parce qu'il a laissé la lampe de son téléphone allumée. 
– Je me doutais que tu allais être une intello, Aria, n'est-ce pas ?
Je frissonne à l'entente de mon prénom dans la bouche de ce mec pas très normal. Le fait qu'il connaisse mon prénom et que je ne connaisse pas le sien ne me plais pas.
– Ouais ? je dis de manière indifférente en prenant soin de masquer mon étonnement. 
Je déglutis, mes narines se dilatent tandis que le garçon ne bouge pas d'un pouce toujours préoccupé à regarder son téléphone. Il lèche sa lèvre inférieure, un rictus moqueur plaqué sur son visage, il dirige la petite led dans ma direction. Éblouie par le flash, je place mes mains sur mes yeux les sourcils froncés. Ma jambe handicapée est en lévitation, je n'ai qu'une hâte : m'asseoir.