Chapitre 19 : Entente.

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Chapitre 19.1 : Entente.

     — Mes paroles sont faibles, mais je vous exprime ma profonde gratitude pour ce que vous avez fait...

Julia détourna de nouveau son regard d'Henri pour rencontrer les yeux bleus fatigués de Marianne De Villiers, ressentant une certaine surprise face à ses propos.

Pourtant, une sorte de quiétude semblait émaner des yeux de la maîtresse de maison, malgré la gravité de la situation.

— Je vous suis reconnaissante d'avoir pris soin de notre famille. Je vous prie de bien vouloir excuser ma maladresse dans mes mots.

Un silence s'installa, durant lequel Julia se sentit véritablement perplexe. Elle pensait comprendre les raisons pour lesquelles Marianne De Villiers la remerciait, mais elle était curieuse de saisir en quoi cela lui apportait un soulagement.

— Je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance... déclara Marianne De Villiers. Je ne suis pas certaine de pouvoir formuler correctement mes pensées.

Un autre silence pesant s'ensuivit, et Julia pouvait sentir le regard scrutateur de la Duchesse posé sur elle.

— Je ne suis pas une femme honorable, n'est-ce pas... murmura-t-elle finalement.

— Ce n'est pas mon avis, répliqua sincèrement Julia, tandis qu'elle continuait d'observer Henri. Chacun de nous porte ses propres fardeaux.

— Vous avez vos propres épreuves également, mais cela ne vous rend pas détestable, contrairement à moi.

Marianne De Villiers exprimait ses pensées avec une pointe d'amertume.

— Mais vous avez le droit d'être désespérée, rétorqua Julia, se laissant emporter par son émotion alors qu'elle confrontait son employeuse. Nous, les gens d'en bas, n'avons pas le privilège de nous exprimer librement, sinon nous risquons de nous retrouver à la rue. Cela ne signifie pas que nous sommes meilleurs. Pensez à Pauline Lambert.

Marianne De Villiers hocha lentement la tête, son regard plongé dans ses pensées.

— Vous avez raison, admit-elle finalement.

— Et... il me faut beaucoup de courage pour dire cela, mais je crois sincèrement que... si vous êtes tombée amoureuse d'Henri, vous ne pouvez pas être une mauvaise personne.

Les paroles de Julia firent battre son propre cœur avec force, mais elle les pensait sincèrement.

— C'est possible... murmura Marianne De Villiers, visiblement surprise. Vous savez, je me sens responsable de la mort de notre enfant, à Monsieur le Duc et à moi-même. Je n'ai pas été assez forte pour le garder en vie, et cela m'a profondément marquée. Mais maintenant... je ressens une certaine paix, car j'avais pressenti quelque chose de mal et les médecins ne m'avaient pas écoutée. Bien que le lien entre mon accouchement et le poison administré par le Comte Duval ne soit pas prouvé, je me sens libérée. Libérée d'un poids que je portais depuis trop longtemps. Et pour cela, je vous suis infiniment reconnaissante...

Julia ne put réprimer un sourire en comprenant enfin la source de l'apaisement de la maîtresse de maison, se réjouissant d'avoir contribué à cela, malgré le tribut payé par Henri et elle-même.

— Mais il y a plus que cela... Il y a aussi la révélation de la véritable nature de Monsieur le Comte, grâce à vous. Un homme discret en apparence, ennuyeux même, mais qui s'est révélé être... une personne odieuse. Réaliser que Monsieur le Duc et moi avons arrangé ce mariage pour notre fille, sans considérer ses désirs... Je ressens une terrible angoisse à l'idée qu'elle ait passé ses journées et ses nuits avec cet homme. Heureusement qu'ils n'ont pas eu le temps d'avoir d'enfant.

Révérences et Révoltes [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant