Chapitre 9: Une rencontre royale

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        Bien qu'aucune des deux parties ne fasse le pas déclencheur, leur relation évoluait. Les cours avec Lady Knightley évoluaient eux aussi. Rien ne pouvait empêcher cette cruelle femme de conduire chaque jour Victoria auprès de ses différents professeurs. Rien également ne devait interférer dans ceux-ci. Jamais Lady Knightley ne dérogeait à cette règle. Victoria la soupçonnait de monter la garde devant la porte de la salle de cours pour s'assurer que nul n'y entre ni n'en sorte.

     Malgré ces beaux principes, Lady Knightley fit un jour irruption dans la salle. Elle avait à la main une lettre et paraissait stressée, ce qui contrastait avec son habituelle mine stricte et indifférente.

«-Lady Newcastle, l'interpella-t-elle. Veuillez me suivre immédiatement. Laissez vos affaires telles quelles sont, quelqu'un vous le rapportera plus tard.»

    Interloquée, Victoria la suivit sans faire d'histoire et sans poser de questions, chose très rare chez elle. Mais elle avait appris, forcée de côtoyer Lady Knightley, qu'elle pouvait poser toutes les questions de la Terre sans jamais y obtenir de réponse. Ce point était très frustrant pour elle qui était si curieuse.

    Sa tyran bifurqua dans un couloir jusqu'alors inconnu à Victoria et ouvrit aussitôt une porte. Elle ordonna à sa jeune disciple d'y entrer et s'y engouffra à son tour.

«-Bien. Vous allez m'écouter sans m'interrompre. Il s'agit d'une affaire des plus sérieuse, et je ne tolérerai aucun amusement. »

    Victoria faillit rétorquer qu'il s'agissait là de son comportement habituel, de ne pas les tolérer, mais se ravisa en voyant l'expression qu'afficher la femme en face d'elle. Elle acquiesça doucement, curieuse d'en apprendre plus.

« -Son Altesse, la reine Helen demande à vous rencontrez, d'ici une demi heure. J'ai, bien évidement, dors et déjà accepté l'invitation à votre place. Maintenant, il s'agit de ne pas vous ridiculiser. Qu'aucun manquement à l'étiquette ne me soit rapporté, ou je vous garantie que vous n'en reproduirez jamais. Je veillerai personnellement à ce que vous appreniez la leçon. Vous êtes donc prévenue. Je ne tolérerai pas non plus que vous oubliiez votre place et qui vous êtes. C'est à votre souveraine que vous vous adresserez. Je n'assisterez pas à l'entretien, mais sachez que j'ai des yeux et des oreilles dans tout le palais. Si on me relate un fait de ce genre, vous en subirait les conséquences. Vous voilà désormais avertie. Avez-vous des questions ?

-Vous avez été on ne peut plus claire. Seulement, une question demeure. Quelle est le motif de ma rencontre avec la reine ?

-Voici typiquement la manière avec laquelle vous ne devrez jamais, j'ai bien dit jamais, vous adresser à la reine. Pour l'amour de Dieu, et pour ma réputation, soyez plus subtile dans vos questions ! La reine veut vous rencontrez, car, après tout, vous êtes la fiancée de son fils, mais aussi organiser les fiançailles. Maintenant, trêve de bavardages, vous allez être en retard. »

    Lady Knightley la fit sortir de la salle où elles s'étaient entretenues, et la conduisit directement auprès de sa future belle-mère. Après l'annonce de cette entrevue, Victoria était nerveuse : et si la reine était comme son mari ? Froid et la haïssant ? Et si elle lui faisait mauvaise impression ? Une quantité affolante de questions de ce genre tournaient en boucle dans sa tête pendant le court voyage qui la séparait de la reine.

   Une fois arrivées devant ce qui se trouvait être la bonne pièce, Lady Knightley la mit en garde une dernière fois, avant de lui indiquer qu'elle entrerait dans le boudoir personnel de la reine. Il s'agissait là d'un honneur et d'une distinction à son égard : peu de personne, et encore moins des personnes qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant, étaient autorisée à y rentrer. Victoria s'approcha donc timidement et toqua à la porte. Elle s'attendait à ce qu'on lui dise d'entrer, mais contre toute attente, le reine en personne vint ouvrir.

« -Lady Newcastle ! Je suis si heureuse de vous rencontrer enfin ! Entrez, je vous en prie, vous n'allez pas rester sur le pas de la porte. Installez-vous, nous serons plus à l'aise pour discuter. »


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