Chapitre 7 : Affolement.

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Chapitre 7.3 : Affolement. 

           Les couloirs lambrissés de la somptueuse demeure de Chantilly résonnaient des pas précipités d'Henri, le majordome, tandis qu'il cherchait frénétiquement la clé perdue. Comment cette clé avait elle pu se volatiliser ? Les derniers rayons de soleil de cette journée de printemps filaient à travers les rideaux, peignant des ombres dorées sur les tapisseries anciennes qui décoraient les murs. Julia, la gouvernante au caractère toujours bien trempé, était déjà dans la pièce principale de l'office, son regard scrutant les recoins obscurs avec inquiétude.

— Julia, je vous en prie, dites moi que vous l'avez trouvée, s'exclama Henri en entrant également dans la pièce, une lueur de désespoir dans les yeux.

Elle leva vers lui son visage encadré par des boucles blondes échappées de son chignon parfait. Ses yeux verts pétillaient d'une lumière mêlée d'exaspération et d'inquiétude.

— Non ! Impossible de mettre la main dessus.

Henri soupira, passant une main nerveuse dans ses cheveux noir.

— Mais où diable pourrait-elle être ?

Elle croisa les bras, les yeux fixés sur la cheminée massive qui trônait au centre de la pièce.

— Je crains que l'un des domestiques ne l'ait trouvée et gardée pour lui-même. Vous savez comment certains d'entre eux sont tentés par les trésors des maîtres.

Un silence pesant s'abattit entre eux, seulement troublé par le crépitement du feu dans la cheminée.

— Je n'en suis pas sûr... Pourtant, nous devons informer le duc et la duchesse de cette disparition, dit-il enfin, brisant le silence.

Julia acquiesça, son expression de détermination masquant à peine les tourments qui la rongeaient.

— Oui, nous devons agir rapidement avant que cette affaire ne s'aggrave davantage.

Ils se dirigèrent ensemble vers le bureau privé de Monsieur le Duc, sachant qu'il s'y trouvait en ce moment à écrire des lettres et à gérer les affaires de la propriété. Henri frappa doucement à la porte avant d'entendre la voix autoritaire du duc les invitant à entrer.

Le duc de Chantilly était assis derrière son bureau. Son regard se leva vers Henri Deveau et Julia, notant immédiatement l'urgence dans leurs expressions.

— Que se passe-t-il ? Vous semblez tous les deux préoccupés.

Henri prit la parole, son ton empreint de professionnalisme malgré l'agitation qui bouillonnait en lui.

— Monsieur, nous avons une affaire délicate à vous exposer. Il s'agit de la clé du coffre-fort principal. Elle a disparu.

Les sourcils du duc se froncèrent légèrement.

— Disparue ? Comment est-ce possible ? Cette clé est cruciale pour nos documents les plus importants. Ceux du domaine notamment. Je vous l'avais confié, Henri.

Julia prit la parole, expliquant en détail les efforts qu'ils avaient déployés pour retrouver la clé, mentionnant les soupçons qui pesaient sur la possibilité d'un vol par un ou plusieurs domestiques. Le duc écouta attentivement, sa mâchoire se serrant légèrement à mesure qu'il absorbait l'ampleur du problème.

— Nous devons trouver cette clé, et vite, déclara t-il finalement. Henri, Mademoiselle Leclaircie, je vous charge de mener une enquête discrète parmi le personnel. Nous ne pouvons pas nous permettre que cette affaire s'ébruite davantage.

Ils acquiescèrent tous deux, conscient de la portée cruciale de cette tâche. En quittant le bureau, Julia sentit le fardeau de la responsabilité peser sur ses épaules. Elle était bien consciente que la réputation de la maison Chantilly était en jeu. Si ces documents venaient à tomber entre de mauvaises mains, les conséquences pourraient être dévastatrices. Cependant, malgré cette pression, une pensée persistait dans son esprit : celle d'Henri à ses côtés.

Révérences et Révoltes [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant