6

11K 391 6
                                    

---

PDV Bella

Nous vivons toujours dans la même ville, mais…

Nouveau quartier. Nouvelle vie.

Nous avons décidé de déménager pour être plus proches du café de tante Berta, mais j'aurais aimé changer de ville. Mais bon...

Bella : Tu aimes beaucoup trop la Calabre, tante Berta.

Dis-je en jetant un regard autour de moi, observant les mêmes rues familières.

Tante Berta sourit, un sourire fatigué, mais rassurant.

Tante Berta : Je ne peux pas quitter mon travail, tu le sais bien.

Répond-elle en ajustant son foulard, ses yeux pétillants malgré les rides qui marquent le temps.

Je soupire, détournant mon regard. Elle a raison, mais cela ne change rien à mon envie d'évasion.

Tante Berta : Je vais ouvrir le café.

Dit-elle en sortant les clés de sa poche avec une certaine excitation dans la voix.

Bella : Je t'accompagne.

---

PDV Asher

Je conduis seul à travers les rues étroites de la Calabre, mon esprit ailleurs. Les paysages défilent, mais je suis trop perdu dans mes pensées pour vraiment les remarquer. Suis-je devenu fou, à poursuivre cette idée que cette fille cache quelque chose ? Je m'appuie toujours sur mon instinct, mais cette fois...

Je me gare lentement sur le côté, laissant le moteur tourner quelques instants, mes doigts tapotant le volant. Pourquoi suis-je aussi obsédé par cette idée ? J'ai l'impression que quelque chose cloche, mais je ne peux pas encore l'identifier.

Alors que je lève les yeux, une femme sort d'un café en toussant, sa silhouette chancelante dans la lumière du matin.

Pas n'importe quelle femme.

---

PDV Bella

Nous arrivons au café, et elle insère la clé dans la grande porte en métal, un bruit sourd résonnant tandis qu'elle force pour l'ouvrir. La poussière vole dans l'air tandis que la porte principale grince en s'ouvrant.

Bella : Oh, l'odeur... dis-je en fronçant le nez, reculant légèrement.

Tante Berta : Ça fait une éternité que cet endroit est fermé ! Olalala... s'exclame tante Berta avec un petit rire nerveux.

La poussière me monte au nez, et je tousse violemment, sentant mes poumons se contracter. Sans réfléchir, je sors en courant pour retrouver de l'air frais. Mon cœur bat plus vite que d'habitude.

Je pose mes mains sur mes genoux, reprenant difficilement ma respiration, quand soudain, je sens une main se poser doucement sur mon épaule. Je sursaute, mon corps se tendant instantanément, prête à me défendre si nécessaire.

Asher : Mes excuses, dit une voix grave derrière moi.

Je me retourne, encore sous le choc. Un homme se tient là, son regard intense et perçant.

Bella : Ah, mais non, ça va. C'est rien!

Balbutiai-je en essayant de retrouver mon calme.

Il me regarde avec une curiosité non dissimulée.

Asher : Joli café que vous avez là, dit-il en regardant l'enseigne poussiéreuse.

Bella : Hmm... Nous venons juste de le rouvrir. Ça fait une éternité que cet endroit était fermé.

Asher : Je vois, répond-il en hochant la tête lentement. Je voudrais bien être votre premier client.

Je le fixe, surprise. Tout chez lui semble calculé, de son regard à sa posture décontractée. Avant que je puisse répondre, la voix enjouée de tante Berta résonne derrière moi.

Tante Berta : Bel-OH ! Quel joli homme !

S'exclame-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

Je la pousse à l'intérieur, rouge de gêne.

Asher : Deux tasses de café, dit-il, son ton assuré.

Je me tourne vers lui, un peu déstabilisée par sa présence. Il me fixe encore.

Asher : J'aimerais bien que vous me rejoigniez.

Ajoute-t-il d'une voix douce mais ferme.

Je sens mon visage chauffer. Tante Berta, elle, ne peut contenir sa joie, tapotant mes bras avec excitation.

Tante Berta : Enfin ! Ma belle jeune fille va avoir un époux...

Chuchote-t-elle avec un clin d'œil avant que je ne la pousse, cette fois plus fort.

Bella : Il va t'entendre…

Murmurai-je, les yeux rivés sur le sol.

Je le regarde du coin de l'œil, toujours assis à l'extérieur, et je sens mon cœur s'emballer.

Je prends un long souffle avant de sortir à nouveau. Mes pas sont lents, hésitants.

Asher : Assieds-toi.

Je m'exécute, les mains moites.

Asher : Cet endroit était fermé depuis longtemps…

Observe-t-il, comme s'il attendait une explication.

Bella : O-oui, pour des raisons... personnelles.

Bravo, Bella, quelle entrée en matière… ironisai-je intérieurement.

Asher : Belle façon de dire "pas tes affaires" poliment.

Réplique-t-il avec un sourire en coin.

Je secoue la tête, prise de panique.

Bella : Je ne voulais pas dire ça ! C'est juste que... c'est quelque chose de familial.

Asher : Je vois.

Je détourne le regard, fixant les bâtiments en face de nous. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Tout ça semble tellement irréel. Comment, en une fraction de seconde, peut-on se retrouver à partager un café avec un inconnu si intrigant ?

Puis le café arrive, rompant le silence.

Il boit une gorgée et sourit.

Asher : Je viendrai ici tous les jours.

Je souris timidement, n'osant pas le regarder.

Bella : Vous êtes le bienvenu, monsieur... ?

Asher : Alexandro Bianchi, répond-il en posant sa tasse.

Bella : Moi, c'est Bella.

Il prend quelques secondes à m'observer, et je sens un frisson parcourir mon échine. Son regard est lourd, presque déstabilisant. Je prends une gorgée de café, espérant que cela apaisera mon malaise, mais il est toujours là, à me fixer.

Bella : Um...

Je jette un coup d'œil vers le café et aperçois tante Berta, le visage écrasé contre la vitre, observant la scène avec des yeux pleins d'excitation. Mon embarras monte d'un cran, et je laisse échapper un rire nerveux.

L'homme rit aussi, un rire léger mais sincère.

Bella : B-bon... alors moi, je... je vais y aller…

Dis-je en me levant rapidement.

Mais avant que je ne puisse m'éloigner, il attrape délicatement mon poignet, me forçant à m'arrêter. Je me fige, mon souffle coupé.

---

𝓑𝓮𝓵𝓵𝓪 | Original Où les histoires vivent. Découvrez maintenant