Chapitre 35

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(Notes de début : babies...) 

Elizabeth.

Je fixe les deux billets que m'a envoyés Ben, la tête pensive. En fait, c'est un désastre de pensées qui s'entremêlent. Je quitte la Norvège le cœur plus léger, mais avec le poids d'un échec.

Je le vis comme ça, du moins. Jason n'a pas accepté de me suivre en France, il n'a rien voulu entendre à propos de la finale. Et comme je voulais profiter des derniers instants avec lui avant mes prochains congés, je n'ai pas remis le sujet sur le tapis et ai fait mine d'être passée à autre chose. Ce n'est pas le cas et ces places me narguent. Elles me rappellent que, même si j'y vais, il ne sera pas sur la glace. Ça me fait bouillir.

Nous avons beau nous être dit au revoir avec tendresse, avoir échangé des dizaines de messages depuis mon départ de la station, je ne pense qu'à la finale.

Elle m'obsède, plus qu'elle ne le devrait. Je sais que c'était son rêve, même plus que ça, il m'en parlait tout le temps. C'était un objectif de vie et je ne veux pas qu'il regrette plus tard d'être passé à côté.

Nimh écrase ma main comme lors du vol aller, mais je ne m'en plains pas. J'ai besoin qu'elle me tienne, alors si elle veut la réduire en miettes, qu'elle le fasse.

Il nous reste une demi-heure de vol avant d'atterrir à Paris. Nous discutons de nos prochaines activités pour passer le temps. En rentrant, j'ai prévu d'aller au refuge pour adopter le chaton que mes parents m'ont offert. Nimh m'a suppliée de m'accompagner et je ne me voyais pas refuser.

Je repose ma tête sur son épaule en inspirant une bouffée d'air. J'aimerais lui envoyer un message, lui dire d'accepter, mais je ne veux pas semer la discorde. Alors, je ne le fais pas et jette un coup d'œil par le hublot à la place. Les nuages défilent et me détendent.

L'avion frôle la piste d'atterrissage provoquant une secousse, Nimh relâche ma main et se met à parler énergiquement ; on voit que la pression redescend. Je ne l'écoute que d'une oreille distraite. La compétition résonne trop fort dans ma tête.
J'attrape ma valise au-dessus de nos têtes et nous remercions le personnel de bord en sortant. Nous attendons la valise de Nimh pendant un quart d'heure. Lorsque le tapis se met enfin en marche, nous cherchons une valise jaune tournesol parmi la dizaine d'autres bagages. Elle la récupère finalement et nous quittons l'aéroport.

Je commande un taxi dans lequel nous montons, je donne mon adresse au chauffeur qui nous dépose en bas de mon immeuble.

Nous montons dans mon appartement pour y laisser les valises en attendant que Nimh puisse récupérer sa chambre d'hôtel. On en profite pour descendre acheter une litière au supermarché du coin, de la nourriture pour chaton et tout le nécessaire pour accueillir la petite boule de poils.

Nimh s'amuse en me montrant les différents jouets du rayon, ils sont tous plus originaux les uns que les autres. Je choisis une souris en peluche et achète même un petit arbre à chat par peur qu'elle ne fasse ses griffes sur mes chevalets, ou pire, mes tableaux.

Nous rentrons à l'appartement et installons toutes nos trouvailles, je place la litière près de la cuisinière avec ses bols d'eau et de nourriture.

Une fois le logement réaménagé, nous descendons au parking de l'immeuble et montons dans ma voiture. Je rentre l'adresse dans le GPS et nous voilà reparties. Les routes parisiennes bondées ne m'avaient pas manquées. Nimh allume la radio et se met à chanter au milieu des embouteillages.

Je m'engage enfin à l'extérieur du périphérique et roule enfin à une allure raisonnable. Nous soufflons une fois devant la porte du refuge.

Ce chaton est synonyme d'un nouveau départ, j'ai hâte de la voir et de la prendre dans mes bras. La bâtisse en face de nous est plutôt moderne avec ses grandes vitres et son toit plat, Nimh pousse le portail la première et je la suis à l'intérieur. Nous toquons à la porte et une dame d'un âge mûr nous ouvre.

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant