Je ne me rends pas compte que je viens de m'arrêter ; ni même de tout ce que je viens d'avouer, de confier. Ce que j'avais sur le cœur était tellement lourd, que je me sens tout léger à présent. La très faible respiration d'All Might me ramène à la réalité. Je l'observe un instant. Ses yeux sont fixés dans le vague, il semble réfléchir. 
- Eh bien..., souffle-t-il, je ne m'attendais pas à un tel aveu. Je ne suis pas un expert dans le domaine, mais si je peux dire une chose : ce serait de tout mettre au clair. D'en parler avec les deux personnes, séparément, afin de déterminer clairement vos relations. Après, ce n'est que mon opinion, tu n'es pas obligé de la suivre. 
Il me sourit tendrement et ses yeux luisent d'un éclat azur rassurant. All Might n'est pas le Plus grand des Héros pour rien. Même alors que sa carrière décline, il parvient à venir en aide à ceux qui en ont besoin. 
Il me vient en aide, encore une fois. 
Katsuki :
Je m'en souviens.
J'étais en chaleur.
Je venais de rencontrer Todoroki.
Je venais d'entrer en Seconde. 
Quand j'étais arrivé dans la classe, j'étais resté à l'écart. Lorsque Todoroki était entré, mes phéromones avaient commencé à s'agiter, puis finalement, à la première pause, j'étais aux toilettes.
Définitivement en chaleur.
Je me souviens avoir tout essayé, je n'arrivais pas à me calmer. 
Puis la porte s'était ouverte, et la seule chose dont je suis certain, c'est que j'avais brutalement rencontré le mur en carrelage. Ses petits carreaux glaciaux m'avaient surpris sous la violence du choc.
Ensuite, tout est allé très vite. La porte s'était refermée, une oppressante odeur de phéromones avait recouvert les miennes, un truc dur, chaud et humide s'était posé entre mes reins, une bite, s'était une bite, deux doigts étaient rentrés en moi avec force, la bite reposait toujours au creux de mes hanches, palpitante.
Durant un instant qui me parut une éternité, j'étais plaqué contre le mur paralysé par la brûlure du froid, la peur et la pression des phéromones. Et puis enfin, je sentis le sperme chaud et visqueux qui coulait le long de mes couilles et de mes jambes.
Dans un effort plus que coûteux, je me suis retourné. Pendant ce bref instant, j'ai aperçu deux orbes rubis noyés dans la honte, la peur, la douleur et un regret sans nom.
Aucun mot ne franchit mes lèvres, tandis que le garçon en face de moi s'enfuyait en marmonnant milles excuses, la voix tremblante. 
Ensuite pendant peut être un mois, ce garçon m'a collé comme mon ombre. Et puis un soir alors qu'on rentrait ensemble, une voiture nous a embarqués, lui et moi.
Lorsque nous sommes descendus, la femme au volant est également sortie du véhicule. La première chose que j'ai pensé fut qu'elle était grande. Sa coiffure courte, ses épaules presque aussi larges que les miennes, son sourire et même son aura, tout chez elle était pouvoir.
Elle nous a énergiquement poussés dans la maison. Elle m'a pris le bras et m'a forcé à la suivre. Elle s'est ensuite assise à la table de la salle à manger avant d'envoyer son fils dans la cuisine. Puis, elle s'est mise à me fixer, un sourire énigmatique sur les lèvres avant de me poser toutes sortes de questions. Peut-être cinq minutes après, le garçon était revenu un plateau de cookies à la main.
Il avait vociféré sur sa mère, de la même manière que moi avec la mienne. Pour toute réponse, elle avait ri.
Un homme est ensuite arrivé. Il était mince et petit. Même frèle, si je peux dire. Pour une raison ou pour une autre, il me faisais penser à ma mère. Malgré son apparence chétive et fragile, une sorte de force cachée émanait de lui, presque semblable à celle de sa femme.
Nous avons discuté ensemble le reste de l'après-midi. De fil en aiguille, j'ai compris que l'homme était un omega et sa femme une alpha. J'avoue avoir été surpris quand je l'ai compris, mais un élan de réconfort m'avait assailli. Il était un homme, comme moi, un omega, je n'en revenais pas. Les hommes omegas aussi pouvaient réussir, être puissants, être heureux...