Chapitre 16

Depuis le début
                                    

- J'ai faim.

- Commande et ferme-là, il crache.

Je soupire et me relève pour attraper le téléphone portable de la chambre, à côté de Loïs. Je le fixe comme s'il allait me sauter dessus et me bouffer toute crue. Couché sur le dos, les yeux fermés il semble essayer de s'endormir. Enfin, c'est ce qu'il essaye peut-être de me faire croire. A la vue de son sourire narquois je comprends très vite qu'il sait que je le dévisage. Ses yeux noirs s'ouvrent à la volée me faisant rater un battement de coeur. 

- T'as peur que je te dévore mon trésor? 

Je grimace, lui envoie un doigt et attrape en vitesse le téléphone pour éviter qu'il ne tente quelque chose. En deux en trois mouvements, ma commande est passée. Une pizza jambon fera son apparition d'ici une vingtaine de minutes.

- Recommence, j'en veux une aussi.

Je le fixe, incrédule.

- T'es un grand garçon, débrouilles-toi.

Ses yeux noirs ne me quittent pas du moment où il se redresse au moment où il se place face à moi, son corps beaucoup trop proche du mien. Je recule et il avance. Aucune expression sur son visage, seulement ses yeux sombres qui me scrutent de long en large. Mon dos tape contre le mur et son corps s'approche encore plus près du mien, il n'est qu'à quelque centimètres de mon visage.

- Tu.. 

Son bras se pose à côté de ma tête, me faisant perdre les mots qui se trouvaient dans ma gorge. Du coin de l'oeil je vois les muscles de son bras se tendre. Ma respiration s'accélère autant que mon coeur pompe dans mon corps. J'avale difficilement tandis qu'il profite pleinement de la situation. Un sourire en coin lui vient pendant que sa langue vient lécher sa lèvre inférieure. Mes yeux ne se détachent pas des siens malgré l'envie de tout regarder.

- Tu perds tes mots mon trésor?

Son sourire hautain me suffit pour reprendre mes esprits et le pousser en arrière.

- Je ne suis pas ton trésor. Va te faire foutre!

Je le bouscule et le dépasse pour aller me placer sur le lit. Loïs part dans un rire qui me surprend tout autant mais je ne le montre pas. Qu'il aille au diable!

- Dommage, ça devenait intéressant.

Il s'en va par la suite dans la salle de bain, au bruit de l'eau qui coule je comprends rapidement qu'il se douche. Je soupire de soulagement. Pourquoi a t-il fait ça au juste? Et pourquoi j'ai été comme envoutée par ce qu'il trafiquait. Il sait quoi dire et comment agir pour que tout lui tombe dans la main, ça ne fonctionnera pas avec moi. Je le déteste depuis le jour où j'ai appris son existence. 

Tes propos semblent en train de changer de plus en plus Lérya, me souffle ma petite voix. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas vrai non plus. Discuter avec les garçons ne signifient pas leur faire confiance ou devenir l'une de leur amie. Entre nous, ça ne sera que de la courtoisie dû au contrat. Au contraire de Loïs avec qui il n'y aura rien de tout cela. 

J'entends l'eau de la douche se couper et mon souffle se coupe. Je me retourne en moins de deux secondes et ferme les yeux. La porte de la salle de bain s'entrouvre et mes poils s'hérissent sous mon pull en laine. Merde Lérya! Elle est où la force de l'aigle qui est en toi, la raison pour laquelle tu t'appelles Lérya?

- T'en as mis du temps, pire qu'une femme au final, je rouspète en ouvrant les yeux une fois redressée. 

Je n'aurais pas dû. Bordel. 

Mon corps se tend à sa vue. Il est là, occupé à chercher je ne sais quoi dans son sac, torse nu, une serviette blanche autour des hanches. Ses cheveux noirs encore mouilles laissent tomber des goutes d'eaux qui ruissellent le long de son corps sculpté. Musclé de la tête aux pieds, tout son corps est harmonieux. Ses quelques tatouages sur son corps me fait ouvrir la bouche. L'oiseau en cage me fascine le plus, il est tracé sur son pectoral gauche, l'oiseau, une colombe je crois, est dans une cage fermée d'un cadenas. Pas de trace d'une clé.

Lérya MightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant