Chapitre 2

                                    

                                          

Peau de Dieynaba :
Être stérile combien de fois la société m'a jugé, m'a pointé du doigt parce que je n'arrivais pas à enfanter. A croire que la femme est l'unique responsable , que ce n'est pas de la faute de l'homme. Lorsqu'un couple reste deux ans sans avoir d'enfant , la société juge directement la femme. Je le dis haut et fort , cette société est méchante et injuste envers nous. 
Cela fait trois ans que je désire avoir un enfant, je suis pourtant allée voir un spécialiste qui m'a assuré que je n'avais aucun problème . J'étais désespérée au point d'aller voir des médecins traditionnels et des marabouts mais rien à croire que c'était des charlatans qui voulaient juste profiter de mon argent. Karim n'a pas voulu voir un spécialiste selon lui le problème venait de moi vu qu'il a déjà deux enfants. J'étais entrain de cuisiner le déjeuner et j'étais tellement dans mes pensées que je n'ai pas vu Karim assis en face de moi entrain de me fixer. 
J'étais tellement choquée de le voir ici que je me suis coupée le doigt sans faire exprès. 
Moi: aïe dis-je 
Il s'approche de moi. 
Karim: Pourquoi tu ne fais jamais attention ? Ça fait mal ? Attends j'arrive. 
Il part et revient avec la trousse de secours.
Il me soigne . Je le regardais sans être étonnée à vrai dire je me suis habituée avec le temps à ses troubles de personnalité et surtout sa bipolarité. 
Karim: Fais attention la prochaine fois dit-il en me regardant. 
Moi: ... 
Il me fait un bisou et retourne s'asseoir à sa place pour me regarder. 
Karim: tu es tellement belle 
Moi: euh merci 
Karim: je peux te contempler une éternité. Tu es mienne Dieynaba et jamais je me séparerai de toi. 
Moi: il faudra alors changer ton comportement Karim. 
Il se lève et me tire les cheveux. 
Karim: tu penses alors à un éventuel divorce ? 
Moi: Aïe mes cheveux 
Karim: réponds sale garce. Vous êtes toutes pareilles. 
Ce que je disais, il a une trouble de personnalité. Il doit se faire soigner. 
Je me contentais de pleurer. 
Il me relâche et sort de la pièce. 
Je veux juste retrouver le Karim que j'ai connu. Est-ce si difficile ? Chaque jour je prie pour retrouver la stabilité dans mon foyer. 
Je n'étais pas partie à la fête organisée à la maison et j'ai sorti un alibis comme toujours. Je ne peux pas leur dire " écoutez mon mari ne m'a pas donné l'autorisation " de peur de m'attirer les foudres de ma mère. 
Ma famille a été claire le jour de mon mariage: " Dieynaba tu es entrée dans la cour des grandes , affronte tes problèmes dorénavant. Ne sors plus trop et surtout ne raconte pas tes problèmes de ménages , sois une femme soumise et muñel ( supporte en silence). C'est ce fameux muñel qui a tué plusieurs femmes dans leur foyer. 
Combien de personnes sont victimes de violences conjugales ? 
D'après Internet dans le monde, on estime que 736 millions de femmes soit près d'une sur trois ont subi au moins une fois des violences physiques ( et ou sexuelles ) de la part d'un partenaire.  Nous sommes des millions de femme à souffrir. 
Moi je fais partie de celles qui souffrent en silence. 
Je continue de cuisiner et je termine une heure après. 
Je monte dans ma chambre pour prendre une douche et me changer. J'opte pour une taille basse, je me parfume et descends dresser la table. 
Karim était au jardin en train de parler au téléphone tout en se concentrant sur son ordinateur. 
Karim: Comment cela les partenaires chinois veulent se retirer ? dit-il énervé.
Une chose qu'il respecte est son travail, il est assidu et très sérieux. Ce qui fait de lui un milliardaire. 
Il se rend compte de ma présence. 
Karim: je vous rappelle Mathias dit-il avant de raccrocher. 
Moi: euh je viens de dresser la table , le déjeuner est prêt. 
Il me regarde avec les yeux brillants. 
Karim: après toi ... 
Je le devance et il était derrière moi. Je sais bien qu'il en profite pour me mater. 
Il s'assoit en silence et je lui sers. Je lui avais cuisiné son plat préféré du riz à la viande. Il en raffole. 
Karim: hum c'est délicieux 
Moi: merci 
Karim: tu devrais songer à ouvrir un restaurant. 
Moi: ... 
Je me contente de manger en silence. 
Karim: Dieynaba 
Moi: oui ? 
Karim: je suis désolé d'être souvent difficile avec toi. Je sais que tu endures beaucoup et que tu prends sur toi pour ne pas craquer. Je n'ai jamais fais un an de mariage et pourtant avec toi nous en  sommes à notre troisième année .
Moi:... 
Karim: je peux dire que tu es une épouse dévouée, tu m'écoutes toujours. Tu me connais tellement si bien. Je suis bizarre je le sais mais dés fois je ne le fais pas exprès je te le promets. Saches que je t'aime et que si ton entrée au paradis dépend de moi ton mari , tu y as déjà ta place. 
Moi: merci dis-je d'une petite voix. 
Karim: ... 
Après avoir fini de manger , il m'aide à débarrasser la table . Je fais la vaisselle. Après je lui fais du thé, il était au jardin. 
Karim: merci 
Moi: de rien. Après tu veux boire de la boisson ? 
Karim: oui du Coca Cola s'il te plaît. 
Moi: d'accord 
Je pars et reviens avec une canette de coca. 
Karim: merci 
Je lui hoche la tête et pars dans ma chambre histoire de regarder mon émission. 
Une heure plus tard il me rejoint dans la chambre et s'assoit à côté de moi. 
Karim: tu regardes quoi ? 
Moi: Queen of south 
Karim: hum intéressant dit-il en mettant ma tête sur son torse et en jouant avec mes cheveux. 
Moi: Karim ? 
Karim: maintenant ce n'est plus bébé mais plutôt Karim dit-il. 
Je le regarde et il me fixe en fronçant les sourcils. 
Moi:... 
Karim: parle Dieynaba 
Moi: pourquoi c'est si compliqué ? Pourquoi tu es difficile ? Pourquoi bois-tu ? Pourquoi fumes-tu ? Pourquoi lèves-tu la main sur moi ? Pourquoi tu ne veux pas voir le spécialiste pourqu'on soit fixé ? 
Karim: je ne sais pas princesse. Je suis compliqué de nature . J'essayerai de ne plus te frapper, ni de t'insulter. Pour le spécialiste , je n'ai rien c'est toi qui doit être suivi. 
Moi:... 
Il ouvre la fermeture de mon habit. 
Moi: Karim 
Lui: shut dit-il en éteignant la télévision avec la télécommande. 
Il m'embrasse sauvagement et il se passe ce qui devait se passer.
...