Liées par un secret, une héritière arrogante et une jeune livreuse luttent contre une intense attirance et les dangereuses conséquences qu'elle déclenche.
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Riche et puissante, la belle Maxine Dumont possède tout, excepté ce qu'elle désire le plus...
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ELA
Le reste de la matinée s'est déroulé sans encombres. En même temps, je suis restée cantonnée dans le bureau de Miss BCBG. Je crois que si elle avait pu me mettre une laisse pour m'attacher à la chaise, elle l'aurait fait. C'est vrai que j'ai fait fort pour mon premier jour. Mais je compte bien me rattraper. Miss BCBG ne m'a donné qu'une tâche sommaire ce matin. Faire l'inventaire des comptes clients. Ce n'est pas très passionnant, mais vu comment j'ai merdé à peine arrivée, j'ai accepté sans broncher.
Je soupire en ajoutant le nom d'une cliente dans le fichier Excel. Ses informations ne sont pas à jour, je vais devoir les chercher dans la base de données. C'est assez répétitif et ennuyeux. Moi qui pensais que ce serait fait en deux coups de cuillères à pot, j'ai vite déchanté. Il est presque midi et je n'en suis même pas à la moitié.
— Alors, tu avances ? demande Miss BCBG depuis son bureau.
Son petit ton persifleur me met tout de suite la puce à l'oreille. Je lui jette un œil méfiant par-dessus l'écran de mon ordinateur. Quand je vois le sourire malicieux de la grande garce, je comprends immédiatement. Elle l'a fait exprès. Si ça se trouve, l'inventaire n'est même pas urgent, contrairement à ce qu'elle a prétendu. Et ça me percute enfin.
— Il n'y a jamais eu d'inventaire à faire, hein ?
Miss BCBG rit. Ce rire moqueur, comme je le déteste ! Ça me fait fuser. Oubliée, la culpabilité. Bonjour, colère. « Tu te rends compte que je me fais chier avec ça depuis ce matin ? — C'est un fichier obsolète. Tu pensais sincèrement que j'allais te laisser manipuler des données sensibles de l'entreprise ? Au moins, ça t'occupe. Et puis cela t'apprendra à m'envoyer des idioties. — De quoi tu parles ? — Les requêtes. Elles ne sont pas là pour ça, Loubi Queen. Ce n'est pas une liste de vœux magiques, c'est une application de messagerie à haute sécurité que je développe pour Dumont Group. Elle est encore au stade expérimental, d'où mes essais avec toi. »
Ah. C'est donc bien un retour à l'envoyeur que je me prends. Très bien. Je vais te laisser croire que tu as gagné pour l'instant. Mais je te jure que j'aurai ma revanche, Maxine. « Justement, j'expérimente. Tu n'avais pas dit que tu t'occuperais de mes besoins ? ironisé-je. — Je ne pense pas que tu aies besoin d'une île privative pour survivre. — Tu ne sais pas. Peut-être que j'ai besoin d'intimité ? C'est chiant d'être surveillée tout le temps, tu sais. — La pizza Louis XIII ? — Je croyais que tu voulais que je me nourrisse correctement ? On ne peut pas faire mieux que la pizza la plus chère du monde. À moins que tu ne te soucies plus de la santé de ton bébé ? — La Ferrari Roma ? poursuit-elle d'une voix monocorde en ignorant sciemment ce que je viens de dire. — Ce serait bien que je puisse me rendre à l'hôpital par mes propres moyens en cas d'urgence, tu ne crois pas ? — La maison aux Bahamas ? — Tu comptes faire toute la liste ? — Tu comptes te remettre au travail ? »
Je lâche l'affaire. C'est dingue, cette manie de toujours vouloir avoir le dernier mot. Je ne peux même pas le lui reprocher en plus, parce que je suis pareille. Au train où ça va, on y sera encore dans vingt ans. Si je veux qu'elle parte au quart de tour, j'ai d'autres façons bien plus efficaces pour le faire. J'éteins ma session d'ordinateur et je me lève. La grande garce réagit aussitôt.
