Chapitre 5

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La date du mariage avait été décidée.

Au milieu de la grande salle de réunion, Le roi, sa femme et la reine mère avaient longuement parlé, Midoriya et Utsushimi, eux, n'avaient pas dit grand-chose. Ils s'étaient contentés de hocher la tête lorsque leurs avis étaient demandés.

Dans cinq jours, il serait marié à la jeune Utsushimi. Midoriya deviendrait l'héritier et le prince que ses parents attendaient tant. Il lui suffisait de leur offrir une descendance, des fils prêts à gouverner à leur tour, et il remplirait son rôle à la perfection.

Cette famille qu'il devait construire avec la princesse, cela faisait des années que tout l'y préparait.

Et pourtant, une partie qu'il aurait aimé ignorer ne voulait pas docilement s'y plier. Dans un coin de son esprit, Midoriya savait que ce n'était pas la vie qu'il aurait aimé explorer. Mais son sang et son titre s'en fichaient bien.

Malgré leur mariage imminent, Utsushimi et lui n'avaient pas encore eu de discussion à ce sujet. Ils avaient tous deux conscience depuis le début de leur futur lien, mais ils avaient toujours évité d'en parler. Midoriya se demandait si pour la princesse aussi, ce n'était qu'une obligation pour le bien de son royaume. Peut-être même avait-elle dû laisser derrière elle un amour plus sincère.

Midoriya pouvait au moins se réconforter en n'ayant pas à se séparer d'une personne qu'il aimait réellement pour ce mariage. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'avait jamais ressenti ce genre de sentiments pour quiconque. Peut-être au fil des années, allait-il tomber amoureux de Utsushimi. C'était ainsi que les choses s'étaient passées pour ses parents.

Les jours passèrent, et son esprit ne lui avait jamais semblé aussi dissipé. Midoriya réfléchissait sans cesse, sur des détails, des questions dont il n'avait pas la moindre réponse. Les rares moments où il pouvait se permettre de trouver un peu de calme étaient toujours les mêmes. Entouré par les livres de sa bibliothèque ou dans le silence de son balcon, il lisait ou écrivait sur une énième feuille, Katsuki dans un coin de son champ de vision.

Parfois, lorsque la nuit était bien avancée, avant de laisser Katsuki retourner dans ses quartiers, Midoriya sortait le baume aux graines de pavot et aux soucis. Comme promis, un guérisseur avait examiné les cicatrices du garde, et s'il n'y avait plus aucun risque d'infections, Midoriya avait insisté pour avoir un baume capable de soulager de possibles douleurs.

Il s'était attendu à ce que Katsuki refuse de l'utiliser, qu'il lui assure encore et encore qu'il n'en avait aucun besoin. Mais après l'avoir convaincu une première fois, Katsuki avait cessé de rechigner. Dès que Midoriya sortait le baume, le blond retirait son armure, relevait son haut, et sans un signe ou une indication, laissait l'autre garçon couvrir les cicatrices du froid de la pommade.

Contrairement à leurs séances de lecture ou d'écriture toujours animées, ces moments-là étaient silencieux. Midoriya s'appliquait à ne pas appuyer sur la peau abîmée, ce qui ne l'empêchait pas de remarquer les soupirs du garde lorsqu'il s'occupait de certains endroits mal cicatrisés, ou la manière dont ses épaules se relâchaient après plusieurs minutes.

Ce n'était pas grand chose, mais Midoriya aimait savoir qu'il pouvait aider Katsuki à se sentir mieux. Il pouvait aussi sentir la confiance du blond grandir. Durant ses premiers jours, il ne se serait jamais laissé approcher de la sorte, et maintenant, Midoriya le surprenait parfois furtivement à fermer les yeux pendant qu'il le massait avec le baume.

Ce genre de proximité, c'était tout aussi nouveau pour le garde que pour le prince. Ce n'était pas une sensation désagréable, de se savoir capable de toucher le blond sans qu'il ne se sente mal à l'aise ou sur la défensive. C'était même plaisant, de partager ces courts moments, presque intimes, dont ils étaient les seuls au courant.

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