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Je m'installe sur le siège passager et observe du coin de l'œil le leader de l'équipe s'installer à mes côtés. Il lance un regard dans son rétroviseur et s'essuie les gouttes de sang séché sur son visage. Il démarre la voiture et prend la route, direction la sortie de la ville, laissant derrière nous nos amis respectifs.
Malgré moi, je me ses tout de même un peu en sécurité à ses côtés. Il m'a sauvée tant de fois, et j'ai compris que son objectif premier n'était désormais plus de me tuer ou me blesser. Aaron persiste pourtant à être instable en ma présence, tantôt arrogant et froid, tantôt enjôleur et mystérieux.
- On a pas mal de route à faire, si tu veux dormir, ne te gêne pas. Lance-t-il, son beau regard rivé sur la route face à lui.
- Ça va pour le moment.
- Tu as vu Emily ?
Un court silence s'installe entre nous après sa question. J'ignore si Luke l'avait prévenu ou non.
- Tu pourrais au moins me dire merci. Dit-il l'air agacé.
J'écarquille légèrement les yeux, surprise :
- C'est toi qui a autorisé à...
- J'ai senti que tu en avais vraiment besoin. J'ai demandé à Luke de la ramener un moment à l'appart.
- Merci alors ... Marmonnais-je mal à l'aise.
Il hoche brièvement la tête, l'air pensif. Je n'arrive pas à comprendre comment il peut passer du type sanguinaire au type qui se soucie de mon état mental. C'était attentionné de sa part, mais j'espérais qu'il n'y aurait pas de contrepartie.
- Est-ce que tu t'es encore ... Battu ? Demandais-je faiblement.
- Je ne suis pas caissier tu sais. Forcément mes journées sont guidées par la violence. Soupire-t-il sans détacher son regard de la route.
- J'aimerais beaucoup que tu m'apprennes.
Il hausse un sourcil, sceptique :
- De ?
- À me défendre.
- Je t'interdis de toucher une arme.
- Aaron, imagine que quelqu'un de l'Organisation s'en prenne à nouveau à moi ?
- Je suis là, tu n'as pas besoin de te défendre seule.
- Ouais ben... C'était limite à l'hôtel ... Marmonnais-je en jouant avec mes doigts dans mon écharpe.
Il m'adresse un regard sévère mais ne répond rien. Il sait que j'ai raison. Il était arrivé au dernier moment.
- Où vas-t-on ?
- Je t'ai dit que je devais retrouver quelqu'un il y a deux jours.
- Oui mais ça ne m'en dit pas plus sur qui et pourquoi.
- Je ne peux rien te dire pour le moment.
Je pousse un profond soupir en m'enfonce dans mon siège :
- Et si tu m'en disais un peu plus sur toi ? Lance-t-il en s'allumant une cigarette.
Un rire moqueur s'échappe de mes lèvres :
- Tu continues de me cacher des choses et tu crois que je vais te raconter ma vie comme si on était potes en plus ?
Il hausse les épaules, totalement indifférent à mes propos :