4-provocation...

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La journée avait été particulièrement longue, j'avais passé plus de temps à mordiller le bout de mes crayons et à regarder par la fenêtre plutôt que d'écouter mes professeurs. Je n'avais qu'une idée en tête: savoir qui il était... Et comment obtenir mes réponses.
Il me restait plus qu'un cours avant de terminer ma journée et pouvoir enfin satisfaire ma curiosité au dîner de ce soir. Enfin, si monsieur n'avait pas décidé de repartir pour un road trip de quelques années...
Il était maintenant 16h et j'avais cours d'escrime dans l'arrière salle, cette pièce du manoir était autrefois une belle salle de bal d'après Eléonore. Ce qui ne m'étonnais pas vraiment étant donné que la pièce était plutôt grande et l'une des plus belle de la demeure, avec un toi en verre en forme de dôme particulièrement bien travaillé orné de nombreux détails en fer forgé.
J'adorais tout particulièrement la période d'hiver où il commençait à faire nuit tard, comme ça je pouvais profiter du ciel étoilé quand je pratiquais l'escrime le soir jusqu'à 18h, certains moments paraissaient alors hors du temps.

Lorsque je sorti des vestiaires, vêtu de ma combinaison noire, je l'aperçus alors dans l'arrière salle. Lui ne m'avait pas encore vu, il se tenait dos à moi encore une fois torse nu, ses larges épaules contrastaient avec la finesse de sa taille, ses muscles se contractaient à chaque mouvement qu'il faisait et le faible éclairage des chandeliers rendait sa peau plus brillante, mettant en évidence les petites perles de sueur qui s'y accrochées. Il portait un pantalon large noir bien taillé et des bottes d'équitation en cuir par dessus celui-ci, je ne l'avais pas vu rentrer de toute la journée pourtant sa tenue me prouvait qu'il était bien rentré se changer et avait même eu le temps de sortir se promener à cheval... Je soufflais d'agacement, ça se voyait que lui n'avait pas passé sa journée à ruminer et à désespérer d'avoir enfin des réponses un jour !

- toujours de mauvaise humeur à ce que je vois, c'est naturel peut être ?
Dit-il d'un ton railleur. Il était toujours de dos comme si ma présence n'avait aucun intérêt à ses yeux et ne le surprenait pas le moins du monde.

- Étrangement je me sens agacée quand vous vous trouvez dans la même pièce que moi, mais ça doit être l'effet que vous faites aux gens.
Je supposais qu'il avait souri à la manière dont il avait baissé la tête et l'avait bougé de droite à gauche d'un air amusé.

-Que faites vous ici ? Mon cours ne va pas tarder à commencer.

-Je veux passer le temps...

Dit-il en se retournant enfin, il tenait un chiffon taché de traces noires dans une main et une longue lame fine dans l'autre, depuis tout à l'heure il devait sûrement nettoyer le magnifique sabre qu'il tenait dans sa main, un très beau modèle, après avoir observé la finesse de la lame et les détails dorés qui ornaient le manche, mes yeux se penchèrent sur sa peau nue, brillant à la faible lumière des bougies, ses muscles étaient fins mais très bien tracés, une musculature sans doute naturelle mais tout de même impressionnante. Tout chez lui avait été taillé avec le même modèle que les sculptures grecques, tout chez lui avait été fait pour accrocher le regard et susciter le désir. Je voulais m'approcher de ce corps sculptural et glisser mes doigts le long de ses abdos pour sentir chaque creux et chaque bosse qui le rendait si désirable. Après un petit moment à l'avoir détaillé, je senti la chaleur me monter aux joues avant qu'il ne termine sa phrase et me sorte de mes pensées par la même occasion.
- ... et tu seras ma distraction pour ce soir.
Mon regard chercha le sien un instant avant de réussir à s'accrocher à ses yeux d'un vert profond. Mon regard traduisait mon incompréhension et cherchait des réponses dans le sien, qui n'exprimait rien de plus que de l'assurance et une pointe de malice.
Il s'approcha lentement vers moi, avant de me tendre un sabre moins travaillé que celui qu'il avait dans les mains tout à l'heure.
- Tu sais au moins t'en servir ?
Me demanda t'il d'un air supérieur.
- Vous n'avez qu'à vous en rendre compte par vous même.
Répliquais-je pour le défier. Pour une fois j'étais sûre de moi, en 6 ans j'avais appris à manier tout type d'arme et l'escrime m'avait beaucoup aidé à savoir me battre. Je savais donc au fond de moi que je saurais être à la hauteur. J'avais enfin trouvé un moyen de lui prouver que je n'étais pas une petite gamine comme il l'avait si gentiment évoqué ce matin.

Mes yeux s'assombrirent et un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. J'étais déterminée à gagner.

La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant