Yaël
Aujourd'hui :
— Vous en étiez au passage où elle pleurait dans vos bras. Quelle a été votre réaction ?
— Il fallait que je me contienne, vraiment.
— Vu les blessures que vous avez infligées à Flynn, cela prouve que vous n'avez pas tenu longtemps.
— En effet !
— Vous l'avez salement amoché.
— J'ai payé ma dette pour cet enfoiré.
— Pour lui peut-être. Mais ça risque de peser dans votre dossier.
— Tant pis. C'est que les choses doivent se passer comme ça.
— Et puis, je vous rappelle que vous êtes allé en garde à vue. Ce n'est pas grand-chose .
L'homme qui me fait face est d'une froideur à toute épreuve. Voilà des jours qu'il m'interroge sans me laisser le moindre répit.
— Ce salopard a essayé de la violer, vous ne pensez pas que c'était mérité ? S'il n'a pas porté plainte à ce moment-là, c'est seulement parce qu'il a eu peur de ce qu'il risquait. Ce n'est pas par charité, me moqué-je.
— Je comprendrais cet acte de la part d'un homme amoureux. Mais vous...
— Ne parlez pas de ce que vous ignorez !
— Je n'ai rien inventé. Cara était votre petit jouet. Vous deviez la faire tomber amoureuse de vous, n'est-ce pas ?
— La ferme ! beuglé-je en frappant du poing sur la table.
— On dirait bien que j'ai touché un point sensible, fait-il remarquer, tandis que je le foudroie du regard.
— Si je pouvais revenir en arrière...
— Ne me sortez pas le blabla habituel, gronde-t-il. Si cette pauvre fille a essayé de se foutre en l'air, c'est en partie à cause de vous.
— J'ai été con. Je le reconnais. Mais je ne suis pas responsable ! Au lieu de m'inciter à péter les plombs, faites votre travail et cherchez le véritable responsable de toute cette histoire ! hurlé-je, hors de moi.Cara
Juillet
Allongée à ses côtés, je le regarde dormir. Observer Yaël me pousse à me demander de quoi j'ai l'air durant mon sommeil. Ne devrait-il pas être totalement paisible ? Dégager une sérénité dont il n'a même pas conscience ? Alors que je m'interroge, il ouvre les paupières. Un faible sourire se dessine sur ses traits. Je rougis qu'il m'ait surprise à le contempler. Il reste silencieux et m'attire contre lui. Ses doigts parcourent mon dos, se baladent sur ma peau nue, ses lèvres trouvent les miennes et dans un soupir, il m'attrape, plaquant mon corps contre le sien. Son excitation est grandissante. J'empoigne son membre, je le caresse, tout en l'embrassant. D'abord avec douceur, puis j'augmente la cadence. Son plaisir filtre à travers ses lèvres. Les yeux fermés, il incline sa tête vers l'arrière en tentant de contrôler son souffle. Je descends posément en embrassant son torse. Ma langue adule son corps, gourmande à souhait, je me rapproche peu à peu de sa virilité. Mes attentions libidineuses sont désormais d'une lenteur contrôlée. Je jette un coup d'œil à l'apollon qui me scrute en se mordant la lippe inférieure. Je le prends dans ma bouche, le goûte, tout en continuant de faire coulisser ma poigne autour de sa circonférence. Être la source de sa volupté m'excite comme je ne l'ai jamais été auparavant. Je sens mon intimité palpiter entre mes cuisses humides. Du bout de la langue, je taquine son gland, avant de le sucer avec vigueur. Ses gémissements m'incitent à poursuivre. J'y vais plus fort, le prenant plus loin, jusque dans ma gorge. Je sens son manche gonfler, palpiter entre mes doigts.
— Putain... va doucement.
Je souris intérieurement en maintenant mon rythme, il est sur le point de jouir et je veux qu'il prenne son pied jusqu'au bout. Mais il se retire, me retourne comme une crêpe et glisse son visage entre mes jambes. Il est tellement en feu qu'il s'acharne sur mon clitoris à grands coups de langue. Je retiens fermement les draps entre mes poings fermés. Sous l'assaut du délice, mon corps s'arc-boute, puis tente de le fuir, tant les sensations sont intensives. Mais il maintient fermement mes fesses, collant mon intimité contre sa figure sans que je ne puisse m'en extirper. Il mordille mon bout de chair, le suçote, le lèche encore, me répète qu'il aime me voir dans tous mes états, m'ordonnant de me lâcher. Je suis plongée entre ici et ailleurs, navigant dans un torrent de sensations fortes, incapable de retenir les hurlements que ses soins provoquent. Le plaisir est si puissant, si foudroyant. Mon corps est pris de soubresauts, j'ai l'impression d'être démunie de toute force. Pourtant Yaël ne s'arrête pas, il me pousse plus loin, vers un orgasme démesuré. Je ne contrôle plus rien des tremblements qui me surprennent. Il se retire, le temps d'enfiler un préservatif et de revenir. Il me retourne, m'incitant à me mettre à quatre pattes puis, il se glisse en moi. Une explosion de sensations me frappe. Je le sens plus brutal que la fois précédente. Mon corps vibre toujours, assailli par la jouissance, tandis qu'il exécute encore ses va-et-vient abrupts. Lorsqu'il me rejoint dans ce tourbillon, que son corps est lui aussi pris de spasmes, nos cris fusionnent avant que nous nous laissions tomber lourdement sur le matelas, vidés de toute énergie. Je n'ai jamais éprouvé cela pour personne. Ce que nous partageons dans l'intimité est au-delà du passionnel. C'est comme si nos deux corps avaient été créés pour fusionner.
— Est-ce que ça va ? demande-t-il au bout d'un long moment.
Je tourne mon visage vers lui. Ses grands yeux verts se posent sur moi avec douceur.
— Oui. Très bien.
Il se rapproche et me serre dans ses bras. Je m'assoupis contre lui en perdant la notion du temps.***
— Tiens, voilà une revenante !
La voix d'Evi me fait sourire aussitôt que je franchis le seuil de notre maison. Je la rejoins dans la cuisine en lui adressant une accolade amicale.
— Bonjour Cara.
Je me retourne sur Josh qui m'observe tout sourire et lui répond par pure politesse, en me demandant si mon jugement à son égard n'est pas trop hâtif. Quand je regarde Evi, elle parait tellement épanouie, pleine de vie et complètement folle de ce gars. Il est probable que je l'aie catalogué rapidement.
— Oh Cara, tant que tu es là... avec Josh on se disait que ce serait sympa de passer une soirée tous les quatre.
— Je vais en parler à Yaël.
— Wow, cache ta joie, ironise-t-elle.
— Je trouve aussi que c'est une super idée, je pensais simplement à lui demander en fonction de son emploi du temps.
Je me reprends de justesse et elle semble satisfaite. En sautillant de joie, elle m'attrape par le cou avant de me crier qu'elle est impatiente. Je ris de la voir si enthousiaste.
— Je crois que les gars vont bien s'entendre !
— Yaël est quelqu'un de simple. Le courant devrait passer.
J'ai prononcé ça comme si je connaissais Josh, alors que je ne sais absolument rien de lui. La sonnette de la porte retentit, mon amie se précipite pour ouvrir, me laissant avec son cher et tendre.
— J'ai l'impression que je te dérange, relève Josh.
— Non. De toute façon, on ne se voit jamais.
— Donc... c'est le cas. J'aime Evi et elle tient à moi elle aussi. On va être amenés à se voir souvent. J'aimerais vraiment qu'on apprenne à se connaitre.
J'acquiesce en songeant que j'exagère probablement. De plus, mon expérience m'a prouvé plus d'une fois que mon feeling n'était pas des plus fiables.
Mon amie nous rejoint en me tendant un bouquet de roses blanches.
— C'est pour toi, fanfaronne-t-elle.
Je lui arrache des mains pour vérifier s'il est accompagné d'un mot. « Jamais loin de toi » est écrit noir sur blanc, je sens la frayeur augmenter d'un cran.
— Tout va bien ? demande mon amie perdue.
— Qui a déposé ça ? hurlé-je.
— Le... le livreur...
Totalement déboussolée, elle me suit lorsque je sors jeter le bouquet. Elle ne dit plus rien, me regarde frapper la poubelle en rugissant. Lorsque je me calme, elle s'avance vers moi, la mine inquiète.
— Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ?
— Non, rassure-toi, c'est juste...
— Oh non, quelle idiote ! Tu es en pleine dispute avec Yaël, c'est évident. Je suis désolée.
Je choisis de la laisser dans l'ignorance et de regagner ma chambre. Je pourrais lui en parler, mais je n'ai pas envie de m'étaler, de m'ouvrir en présence de Josh. Je ne tiens pas non plus à la sortir de sa bulle de confort et puis je dois reconnaître que je crains également l'entendre me dire que je vais loin lorsque je suis convaincue que celui qui m'envoie tout ça me veut du mal. Alors tant pis si elle pense que Yaël est responsable de ma réaction, je préfère cela à la vérité.
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Chapter 22 ( Romance a suspense )
RomanceCara Younq, vingt-cinq ans, devient la proie d'un inconnu qui est bien décidé à lui faire payer le prix fort, car c'est elle qu'il tient pour responsable de son malheur. Yaël Cohen, l'homme de tous ses fantasmes, sera sans le vouloir un pion sur l'é...