Les funérailles

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Bonjour à toutes et tous,

Qui dit nouvelle semaine, dit nouveau chapitre. Je suis navré d'avoir déçu celles et ceux qui espéraient que les choses s'arrangent, ça n'est clairement pas prévu.
Je vous souhaite malgré tout une bonne lecture.

***

- Kara, tu m'écoutes ?
Elle se tourna vers sa soeur qui l'interpellait, quittant la contemplation de la photo de Lena et elle qu'elle tenait en main. Ça faisait presque une semaine que Lena était morte et le moment était venu de s'occuper des funérailles. Elle avait retardé l'échéance autant que possible, laissant le soin à Martha et Alex de gérer les choses, mais Alex avait finit par insister, expliquant que Kara était celle qui la connaissait le mieux et qu'elle était donc la plus à même de connaître ce qu'elle aurait voulu.
- Pardon. Tu disais ?
- Les fleurs. Il faut qu'on les choisissent.
- Des plumérias. Blanches. Elles les adoraient.
- Parfait je note. D'autres choses ?
- Elle aurait voulu quelque chose de simple. Rien de trop clinquant ou tape à l'œil. Comme elle quoi.
- D'accord. Et où veux tu qu'elle soit enterrée ? Dans le caveau des Luthor ?
- Non ! Je ne veux pas qu'elle se retrouve là-bas.
Son ton était déterminé. Hors de question qu'on l'associe avec sa famille de psychopathes.
- Je m'en doutais. Je pensais au cimetière Belmont, près de l'océan.
- Oui. C'est bien. Je pense que ça lui aurait plu.
En réalité, Kara savait bien que ce que Lena aurait vraiment voulu, c'était être enterrée en Irlande, là où étaient ses racines. Mais quand elle avait vaguement émis l'idée auprès d'Alex, celle-ci avait expliqué que c'était trop compliqué. Et égoïstement, Kara s'était dit que ça serait plus simple pour elle si la tombe de Lena n'était pas de l'autre côté de l'océan.
- Mlle Kara, intervint Martha, j'ai fait des sandwichs. Vous en voulez un ?
- Non merci, je n'ai pas très faim.
- Kara, il faut que tu te nourrisses.
- Plus tard.
- Kara, depuis quand n'as tu rien avalé ?
- J'ai dis plus tard Alex. S'agaça Kara.
À quoi bon se nourrir ? Depuis que Lena était partie, elle n'avait plus gout à rien. Elle faisait l'effort de sortir de sa chambre pour honorer la mémoire de Lena mais il ne fallait pas lui en demander plus.
- Très bien, je n'insiste pas. Mais je ne pense pas que c'est ce que Le...
- Ne poursuis pas sur cette voie Alex...
La fureur était bien perceptible dans la voix de Kara et Alex le comprit bien. Elle leva les mains en signe d'apaisement.
- Tu l'entends toujours ?
Devant l'incompréhension de Kara, elle poursuivit :
- Le coeur de Lena. Tu l'entends toujours ?
- Non. Kelly avait raison, c'était mon cerveau qui me jouait des tours.
Elles reprirent les discussions sur l'enterrement qui devait avoir lieu dans deux jours.
Après le départ d'Alex, Kara regagna directement la chambre de Lena. Elle y dormait désormais chaque nuit. Enfin, dormir était un bien grand mot. Ces nuits étaient peuplées de cauchemars, revivant sans cesse la mort de son amour.
Elle s'allongea, ne prenant même pas la peine de se dévêtir. Elle attrapa le sweat-shirt de Lena et plongea son nez dedans, cherchant une odeur qui se faisait chaque jour plus ténue.
Elle ferma les yeux et se concentra un instant. Elle n'eut pas besoin de plus pour entendre le son mélodieux des battements de coeur de Lena.
Elle avait menti à sa soeur. Elle entendait toujours le coeur de Lena. Plus de manière permanente, seulement par moment. Mais il était toujours présent. Il n'avait pas disparut. Mais ce qui troublait le plus Kara, c'est que parfois, elle avait l'impression d'entendre la voix de Lena. Comme le son de son coeur, elle n'arrivait pas à déterminer l'origine de ce son. C'était comme essayer d'écouter une conversation au téléphone au milieu d'une foule bruyante. Elle n'entendait que des bribes de mots sans aucun sens. Et même si elle savait que ça n'était que le fruit de son imagination, ce son continuait néanmoins à l'apaiser.
Et c'est en serrant le pull de Lena, bercée par les battements de son cœur, qu'elle finit par s'endormir pour quelques heures de sommeil qui, elle le savait déjà, ne serait pas réparateur.

Colocataires (Supercorp)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant