RENDEZ-VOUS ARRANGÉ

                                    

                                          
Izuku
Le dernier cours est terminé et je suis très anxieux, d'une part je n'ai pas revu Kacchan depuis notre petite conversation dans le couloir vu qu'il n'est pas venu au dernier cours. D'autre part, la sonnerie de fin de journée rime avec retour à la maison. Je pars donc en direction de chez moi, je n'en ai pas envie mais je n'ai pas le choix, je ne prends pas le bus histoire de prendre mon temps pour rentrer, j'essaie de reculer l'heure où je devrai être offert en cadeau aux Todoraki car j'ai bien compris que c'est ce que souhaitait mon père. 
Quand j'arrive à la maison,je remarque qu'il n'y a pas sa voiture, il n'est donc pas encore arrivé, j'ouvre la porte d'entrée et trouve ma mère dans le salon, elle est assise sur le fauteuil en regardant par la fenêtre et se lève à mon arrivée. 
Ses yeux sont rouges ce qui montre qu'elle a pleuré, je lui souris pour essayer de la réconforter, je sais que ce n'est pas sa faute.
- Je suis désolée, me dit-elle la voix brisée.
Je m'approche d'elle et la serre dans mes bras en essayant de contenir mes propres larmes.
- Ne t'inquiètes pas, tout va bien, je lui réponds en lui frottant le dos.
Il est vrai qu'il m'arrive d'en vouloir à ma mère de ne pas être partie avec moi quand j'étais encore enfant, je me dis que nous aurions été beaucoup mieux tous les deux sans mon père, mais je sais à quel point c'est difficile pour une mère d'élever seul son enfant, oméga en plus, j'imagine qu'elle pensait que nous avions la sécurité d'un toit sur la tête et de la nourriture à volonté et que ce serait suffisant. 
Elle a cru faire son devoir de mère sur le moment, nous garder à l'abri du besoin mais ce qu'elle ne sait pas c'est que j'aurais milles fois préféré être pauvre que de rester ici. Oui ça aurait été difficile et j'aurais dû faire une croix sur mes études, j'aurais surement dû trouver du travail rapidement pour aider ma mère mais c'était toujours mieux que de rester ici avec lui. Elle a cru me protéger et c'est à moi de le faire maintenant, je ferais ce qu'il faut pour qu'il ne la touche pas, tant pis pour ce qui m'arrive.
Je monte dans ma chambre sans rien ajouter de plus. Une fois douché et habillé je me pose sur mon lit en attendant l'heure fatidique, j'ai mis un jean noir, un sweat vert foncé assez large pour essayer de camoufler mon corps avec le teeshirt de Kacchan en dessous pour me donner du courage. 
J'entends mon père rentrer et mon coeur s'emballe, il va bientôt être l'heure alors je regarde mon téléphone, aucune nouvelle de Kacchan, j'ai envie de l'appeler ou de lui envoyer un message mais je ne le fais pas, il a dit qu'il allait s'en occuper mais que voulait-il dire par là ? Je n'ai même pas eu le temps de lui poser la question, j'espère seulement qu'il ne va rien faire de stupide connaissant son tempérament. Et d'ailleurs, pourquoi voudrait-il faire quoi que ce soit ? 
Mon père rentre dans ma chambre sans prévenir, je sursaute, il me regarde de haut en bas et me dit :
- Tu n'aurais pas pu mettre quelque chose de mieux ?
Non papa, je ne vais pas m'habiller en pute, pensais-je. Mais je ne réponds pas. 
- On part dans 1 heure, continue-t-il en claquant la porte. 
J'ai envie de hurler, de pleurer, de frapper quelque chose. Je ne suis qu'un objet pour lui et il est prêt à me vendre pour ses affaires. 
Je me lève et vais dans la salle de bain, je prends le petit couteau que j'avais pris dans la cuisine en avance et le mets autour de ma cheville attaché à un élastique, je vais peut-être chez les loups, mais je n'irai pas sans moyen de me défendre.