Chapitre 9

                                    

                                          
Je suis réveillée en sursaut. Merde j'ai oublié de me réveiller. Je vais me faire engueuler ! je me lève en vitesse et regarde l'heure 9 heure. Putain je suis morte... Mais non ! C'est vrai. Je ne suis plus chez moi. Je décide maintenant, je fais mes propres choix. Je me rassois sur mon lit pour me calmer. Je me suis foutu la pression toute seule, il faut un moment avant qu'elle retombe... Je sais que j'ai déjà pris une douche hier soir mais la seule chose qui pourrait me déstresser rapidement c'est une bonne douche bien fraiche. 
Après ma douche je fais attention à bien mettre ma serviette et me dirige en douceur dans ma chambre. Je décide de prendre mon temps, je n'ai plus à qui me presse, je fais ce que je veux. Je prends les premiers vêtements qui viennent, un short en jean et un vieux T-shirt over size. Mes parents auraient détesté cette tenue, mais ils ne seront pas là pour me le dire. Je me sens tellement bien. Mieux que je ne l'ai jamais été ces 4 dernières années. Alors que je sais très bien que mes problèmes ne sont pas loin derrière moi... Mais je préfère encore en profiter un peu.
Je descends dans la cuisine en espérant tombé sur quelqu'un en chemin. Mais il n'y a personne. Pas un bruit. J'hésite à aller vérifier en bas mais je n'ose pas. Je prends mon courage à deux mains et descends. Mais ici non plus, il n'y a personne... Ils doivent peut-être encore dormir, ils se sont couchés tard pour la plupart hier. Je n'ai vraiment pas l'habitude de ce genre de chose... Déjà je suis seule dans une maison que je ne connais pas. Enfin seule, ils sont juste tous en train de dormir. Je ne sais pas si je dois oser me servir. J'ouvre le frigo en espérant tomber sur un jus de fruit ou quelque chose dans le genre, mais il est vide. Il y a juste des bouteilles de soda et des restes qui semblent dater d'une période lointaine... Tant pis, je me sers un vers d'eau. Ça sera suffisant pour le moment, je leur demanderais quand ils se lèveront.
Je n'ai aucune idée de à quelle heure ils se lèvent d'habitude, mais ça commence à être long. C'est maintenant 10h et personne n'est encore descendu. Je me sens un peu seule. Pour passer le temps, j'ai récupéré mon ordinateur et je commence à essayer de prendre en main un logiciel de montage. Bah quoi, autant profité de cette attente pour quelque chose d'utile... Je ne suis pas sûre que ce soit celui-là qu'ils utilisent, et je suis sûr que Lucas se fera un malin plaisir à me le faire remarquer. Alors je décide d'en télécharger d'autre et de tous les tester.
Une heure plus tard, toujours personne. Je sais utiliser en tout 3 logiciels de montage, plus celui que j'utilisais pour Théo. Je suis plutôt fière de moi, je m'en sors bien. J'ai juste eu droit à la visite de la femme de ménage que je n'attendais pas. Elle m'a fait peur sur le coup.
- Vous ne devriez pas être la mademoiselle.
Je sursaute puis me retourne. C'est une dame d'une 50aine d'années.
- Comment ça ? 
- Les petites copines des garçons ne sont pas autorisé dans le bâtiment.
- Ah mais non, je ne suis pas un de leur petite copine. Je-... Je suis la sœur de Théo. Je n'avais nulle part où aller du coup ils m'ont accepté ici. Et en échange, je dois faire leur montage, les tâches ménagères, etc...
Elle semble surprise quand je lui énonce mes conditions. Elle lâche même un petit rire : 
- Quels genres de tâches ménagères, jeune fille ?
- Bah ils m'ont demandé de faire les courses, de faire le ménage, la vaisselle, la lessive, de m'occuper des animaux et ce genre de trucks...
Elle rit de nouveau.
- Mais vous allez voler mon travail dit donc. Ils vous ont bien eu je pense.
- Pourquoi vous dites ça ?
- Eh bien c'est moi la dame de ménage, c'est moi qui fais tout ça. Enfin sauf sortir le chien et les courses, ce sont eux qui sont censé s'en occuper. En vrai ils ne font pas les courses, c'est moi qui les fais, parce que sinon je ne peux pas leur faire à manger comme convenu.
Donc, ils se foutaient de moi... Le papier avec les conditions c'était juste pour voir si j'étais prête à tout, pour voir si j'étais désespérée au point d'accepter n'importe quelle condition. Je ris quand je repense au fait que c'est logique en fait, Théo et Jordan riaient quand je lisais la feuille. 
- Oh les connards. Ou pardon ! c'est sorti tout seul.
Elle éclate de rire et je la suis. C'est vrai qu'ils m'ont quand même bien eu les couillons. Mais du coup, quand ils disaient que c'était Lucas qui avait écrit, ça veut dire que la blague vient de lui... enfin je suppose. Et il y a aussi le fait que c'est lui qui a lancé le truck dans la salle de meeting, quand il a proposé que je fasse le ménage... Mais du coup, il me reste quoi comme condition : je dois juste faire les montages, sortir le chien et les courses du coup. Même si elle a dit qu'elle les faisait, à la base elle n'est pas payer pour ça, donc je les ferais. C'est cool du coup. J'aurais plus de temps pour trouver un job.
Une fois que le rire est passé nous nous sommes mises à discuter toutes les deux, pendant qu'elle continue de préparer le repas de midi. J'ai appris beaucoup de choses sur Madame Géraldine, elle m'a demandé de l'appelé par son prénom et de la tutoyer mais je ne préfère pas alors je l'appelle Madame Géraldine. J'ai appris qu'elle travaille ici depuis les premiers propriétaires, bien avant que mon frère et sa bande emménage. Je sais aussi que son fils est dans une grosse boite de papèterie et qu'elle le voit souvent. Elle m'a aussi dit qu'elle adorait son travail, même s'il devenait un peu fatigant pour elle et son « vieil âge ».
- N'importe quoi, regardez-vous, vous pourrez être ma jumelle !
Nous repartons toutes les deux dans un fou rire. J'adore cette femme. Elle sait mettre les gens à l'aise. Je ne sais pas depuis combien de temps nous discutons, mais j'aperçoit Théodore qui descend. Il semble tout juste sorti du lit, encore en pyjama, un T-shirt blanc et un caleçon superman. Il baille et se gratte les yeux. Il passe devant nous sans rien dire, comme s'il ne nous avait pas vue, et se dirige vers le frigo. Je regarde Madame Géraldine et c'est au moment où nos regards se croisent que nous partons toutes les deux dans un fou rire. 
- Merde !
Théodore se rend compte qu'il n'est actuellement pas seul et il s'enfuit en courant en direction de sa chambre. Je ne peux plus m'arrêter de rire, pas à cause du caleçon superman, même si je ne le cache pas était inattendu, mais à cause du fait qu'il s'est enfuis en courant et en jurant... Il me tuera ce gosse. Déjà quand on était enfant, on rigolait pendant des heures ensemble. Bon là, ok, on rit plus de lui qu'avec lui. Nous sommes toujours en train de rire toutes les deux, si bien que nous n'entendons pas Théo et Jordan descendre.
- Pourquoi vous riez ?
J'essaie de reprendre mon souffle tranquillement pendant que Madame Géraldine explique la situation. Elle eut un peu de mal parce qu'elle rigolait encore.
- Ah d'accord, il a dû oublier que tu étais là.
Ils rient avec nous un moment puis récupèrent leurs assiettes et s'installent à la table. Je reste avec Madame Géraldine, le temps qu'elle finisse. Je regarde l'heure, c'est déjà midi. 
- C'est comme ça tous les matins ? Genre ils se lèvent tout le temps aussi tard ?
- Oui c'est ça. Ce sont des jeunes, ils ont besoin de sommeil et ils se couchent tard alors ils rattrapent le matin. C'est pour ça que je ne prépare jamais de petit déjeuner mais direct le déjeuner. Au fait tu me diras quels sont tes plats préférés que j'achète le nécessaire pour les faire de temps en temps. Je fais des plats différents durant la semaine, en fonction des plats préférés de chacun.
- Ne vous inquiétez pas, je ferai les courses à partir de maintenant, donc je prendrai tous ce qu'il faut. Vous pourrez me dresser une liste de ce qu'il faut chaque semaine ? Ce sera plus pratique.
- Non, mais c'est bon, je peux les faire les courses, ça ne me gêne pas.
- Eh bien, moi si. Je refuse que vous fassiez une fois de plus les courses pour cette maison. Ce n'est pas à vous de les faire, et puis c'est sur mon contrat.
- Ah oui, le fameux contrat. D'accord alors pas de problème. Donne-moi ton numéro de téléphone que je t'envoie la liste et les achats de dernière minutes.
Je lui donne mon téléphone qu'elle écrive son numéro et lui envoie un message pour qu'elle l'ait à son tour.