Envisager l'avenir ~ Eva

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Mon téléphone sonna. Je grimaçai en voyant que ce n'était pas Benoit qui m'appelait. Je décrochai.

– Salut Luce, tout va bien ?

– Oui, et toi, tu es toujours avec tes collègues de travail.

Je reçus un poignard. J'avais presque oublié que j'avais menti à Luce ce matin, pour ne pas affronter la réalité.

– Non, j'arrive, je pars de la clinique je suis là dans vingt minutes.

– A tout à l'heure alors.

– Oui, c'est ça à tout à l'heure, répondis-je sans entrain.

A quoi étais-je en train de jouer. Tromper Gabriel était un chose mais tromper Luce en était une autre. Je n'étais pas fière de la première mais la seconde me donner le sentiment d'être minable. Pas question de lui mentir plus longtemps. Ce n'était pas correcte vis-à-vis d'elle et de ce qu'elle avait déjà vécu.

En rentrant chez elle, j'analysai la situation sous toutes ses coutures et à chaque fois, j'arrivais à la conclusion qu'il fallait que je rompe avec Benoit. Mais j'avais l'impression de m'arracher une partie du cœur, surtout après ce qu'il m'avait dit aujourd'hui. Après qu'il se soit ouvert. Comment pouvais-je lui faire ça. Et puis pourquoi me mentir plus, mon attachement à lui était déjà fort. J'étais dans une impasse.

En ouvrant la porte, Luce était dans la cuisine en train de vider le lave-vaisselle.

– Ah Eva, je viens tout juste de préparer du café, tu en veux ?

Elle leva les yeux vers moi et fronça les sourcils.

– Ok, assois-toi. Tu m'as l'air d'en avoir sacrément besoin de ce café.

– J'ai fait n'importe quoi Tata et j'ai honte tu n'imagines pas à quel point.

Elle acquiesça, me servit et s'assit à côté de moi.

– Cela aurait-il un rapport avec Benoit, par hasard.

J'étais à la fois soulagée et penaude qu'elle prononce son prénom.

– C'est si évident que ça ?

– Disons, que je te connais assez pour savoir que cela concerne un garçon. Et c'est derniers temps, il n'y a pas beaucoup de garçons qui gravitent autour de toi. Sauf lui.

Je soupirai.

– Vous vous êtes rapproché au premier de l'an, c'est bien ça.

– Oui, nous nous sommes embrassés.

– Et depuis vous vous êtes rapprochés un peu plus.

– Oui, le jour où j'ai pratiqué la césarienne sur la génisse.

– Je vois.

Elle ne dit plus rien pendant quelques instants avant de reprendre.

– Il te plait plus que tu ne le voudrais ?

– Oui. J'ai passé la journée avec lui aujourd'hui et tu avais raison c'est quelqu'un qui gagne à être connu.

– Il t'a raconté les raisons de l'accident.

– Oui, il m'en a parlé aujourd'hui. Je ne crois pas qu'il m'ait tout dit mais je sais que c'est parce qu'il s'est endormi en conduisant que l'accident a eu lieu.

– Tu sais ce que ça veut dire n'est-ce pas, qu'il t'ait parlé de tout ça.

Je passai mes doigts sur le dessin de la tasse.

Des Glaces aux Saveurs interditesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant