Chapitre soixante quatre

                                    

                                          
Chapitre soixante quatre : Astrid 





                          
- Woaw Astrid tu es vraiment ... 
                          
Je coupais Auxanne dans son élan en faisant volte face violemment vers lui. 
                          
- Finis ta phrase et je t'arrache ta langue avec mes griffes! 
                          
Levant l'une de mes mains en l'air, je lui montrais mes ongles, prête à me jeter sur lui tandis qu'il se contentait d'essayer de se retenir de rire, une main devant sa bouche. 
                          
Me retournant avec rage, je me remis face au miroir géant et fixais une nouvelle fois ma tenue et tout le reste. 
                          
Les cheveux attachés en un haut chignon remplie d'épingles, des petites mèches voletaient ici et là pour me donner un air négligé attendrissant selon ma coiffeuse personnelle. Maquillée comme un camion volé, il y avait assez de couches sur mon visage pour repeindre les façades d'une maison et même son intérieur! Fond de teint, blush, fard à paupières, à joue, rouge à lèvres, crayon, mascara, eye-liner ... J'étais sur que même l'air ne pouvait plus atteindre ma peau tellement cette dernière était ensevelie sous les produits de beauté! Pourquoi sérieusement je devais endurer tout ça ?! Même ma robe c'était du grand n'importe quoi! Froufrous, paillettes, petites roses blanches. 
                          
Une nouvelle fois, je dus me retenir de toutes mes forces pour ne pas briser en mille morceaux ce foutu miroir qui me renvoyait mon horrible reflet. 
                          
En soi, je n'étais pas vraiment mécontente de ma robe, elle était même plutôt jolie. Sauf qu'elle faisait carrément ... trop. Trop volumineuse, trop blanche, trop brillante, trop joyeuse, trop tout! 
                          
Alors ok j'accédais au trône d'Ouranos, et bien sûr que c'était une chose exceptionnelle, mais mon ascension au pouvoir c'était fait au prix de nombreux sacrifices et parader dans cette robe tout en devant afficher un sourire qui sonnait faux me dégoûtait à l'avance. 
                          
Me retournant en attrapant le bas de ma robe pour la soulever avec mes mains, je me déplaçais à travers la pièce pour aller m'affaler dans l'un des fauteuil de la salle. 
                          
Située dans l'une des seule aile du château qui n'avait pas été ravagée par la bataille, la petite pièce mise à ma disposition pour me préparer, qui exultait la luxure et la richesse, était assez proche de la salle de bal dans laquelle allait se dérouler mon intronisation. 
                          
Soupirant de fatigue rien qu'à l'idée des événements qui allaient suivre, je m'affalais encore un peu plus profondément dans ma chaise. 
                          
Devant moi, se raclant la gorge, Auxanne attira mon attention. 
                          
Vêtu d'un élégant costume noir, d'une immaculée chemise blanche et d'une cravate verte presque scintillante, l'alpha transpirait l'élégance et le raffinement, contrastant beaucoup avec son style habituel plutôt décontracté qui se résumait à des jeans à mi temps troués et des tee shirt moulants et délavés. 
                          
Plusieurs membres de la meute du Clair de Lune et de la Nouvelle Lune étaient venus assister à mon couronnement et s'étaient donc parés pour l'occasion. Un défilement de tenues toutes plus superbes les unes que les autres. 
                          
En plus des loups, beaucoup d'habitants d'Ouranos étaient arrivés ce matin pour la cérémonie. Les révolutionnaires avaient eux aussi tenu à y assister, chose tout à fait légitime. 
                          
La cérémonie était prévue pour dans trente minutes à peine mais Auxanne avait dû venir s'assurer que j'allais bien après que j'ai renvoyé mes « servantes ». 
                          
- T'as besoin de quelques choses ? 
                          
Aeden avait vite déserté ma loge quand il avait vu le nombre de passage qu'il y avait. Il n'aimait pas tellement être entouré d'inconnus qui le dévisageaient comme un petit parasite qui avait volé le cœur de leur reine. Avec un petit salue de la main, il avait décampé dans les jardins dépeuplaient tout en promettant de revenir à l'heure pour le sacre. Ce bâtard! Pourquoi lui avait le droit de se barrer et pas moi ?!