J’ai participé aujourd’hui, dans le cadre des Universités d’Eté de l’Economie de Demain, organisées par Mouvement Impact France, à une table-ronde sur le thème « Rediriger la finance : l’impact, levier ou détail ? ».
La planète se dirige vers un réchauffement à 3°. Agir pour l’environnement n’est plus une option, mais une nécessité pour tous : les pouvoirs publics, la société civile mais également les entreprises. Crédit Mutuel Alliance Fédérale entend y prendre toute sa part en sa qualité d’entreprise mutualiste, 1ère banque engagée dans la démarche d’entreprise à mission.
Les besoins d’investissements en France sont considérables juste pour sortir des énergies fossiles. Mener la transition coûte cher, mais ne pas le faire coûtera encore plus cher.
Le rôle d’une banque est donc capital. Dans le cadre de notre plan stratégique Ensemble Performant Solidaire, nous avons l’ambition de réduire de 20 % l’empreinte carbone de notre bilan à horizon 2027.
Parce que nous sommes mutualistes et entreprise à mission, nous sommes capables de renoncer à des revenus en cohérence avec nos engagements. Depuis juillet 2024, nous avons cessé toute intervention auprès d’entreprises énergétiques engagées dans de nouveaux projets d'exploration et de production de pétrole ou de gaz. Cette décision complète notre désengagement total du charbon entamé dès 2020 et l’arrêt du financement de nouveaux projets du pétrole et du gaz de 2021.
Historiquement, en finance, les décisions d’investissement reposaient essentiellement sur l’analyse du couple « rendement-risque ». Aujourd’hui, progressivement, toutes les entreprises intègrent une troisième dimension incontournable : l’impact de leurs activités sur la société et l’environnement.
Les règlementations CSRD, SFDR et la taxonomie verte sont lourdes et contraignantes, mais utiles, c’est un mal « nécessaire ».
« Lourde et contraignante » car la réglementation nous demande de fournir plus de 1 100 points de données, sur l’ensemble des domaines E, S, et G. C’est une nouveauté : il nous faut mettre en place tous les processus et flux de données associés… pour des données extra-financières parfois plus mouvantes que nos données financières dites « classiques ».
Mais « nécessaire » car c’est une opportunité. En interne notamment, pour faire prendre conscience à de nombreux collaborateurs des enjeux et de leur importance.
Avec nos clients, cela peut-être un vecteur d’accélération puissant pour décarboner notre économie : les entreprises vont devoir être plus transparentes sur leurs émissions et leurs impacts ESG. Pour nous, en tant que banque, c’est une opportunité unique de mieux les connaître et ainsi de mieux les accompagner dans leur transformation ; de savoir ce qu’on finance, et de mieux orienter nos financements.
Je suis un partisan de la CSRD ! Et le Crédit Mutuel est un militant du Green deal européen ! C’est non seulement dans l’intérêt du bien commun mais également des banques et des assureurs.