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Emmanuel Macron se prépare déjà à une cohabitation avec le RN avant même le résultat des législatives

La perspective d’une majorité absolue pour l’extrême droite s’est imposée au sommet de l’Etat. Le président de la République s’est déjà projeté dans un partage des pouvoirs et place ses hommes, usant jusqu’au dernier instant de son droit de nomination.

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Publié le 01 juillet 2024 à 05h30, modifié le 01 juillet 2024 à 20h39

Temps de Lecture 4 min.

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Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse après sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, à Paris, le 12 juin 2024.

Emmanuel Macron présidera-t-il sa huitième cérémonie de la Fête nationale, le dimanche 14 juillet, au côté d’un premier ministre issu des rangs du Rassemblement national (RN) ? La perspective d’une majorité absolue en faveur du parti à la flamme s’est en tout cas imposée au sommet de l’Etat ces derniers jours, avant même le premier tour des élections législatives, qui s’est tenu dimanche 30 juin. Tandis que, officiellement, rue du Faubourg-Saint-Honoré, on récuse l’« esprit de défaite » et on fait mine de croire au « sursaut républicain », le chef de l’Etat se prépare à une cohabitation.

Confronté à la montée inexorable du RN – et à l’effondrement de son propre parti –, Emmanuel Macron a fini par se convaincre qu’il pourrait seul, dans un face-à-face avec un gouvernement d’extrême droite, dessiller les yeux des électeurs du RN et mettre à nu l’incapacité de ses dirigeants à gouverner. « Il pense que leur donner la moitié du pouvoir aujourd’hui, cela les empêchera d’avoir tout le pouvoir dans trois ans [à l’élection présidentielle de 2027] », rapporte l’un de ceux qui l’ont vu ces derniers jours. « Il va se présenter comme l’archange Gabriel [sic] terrassant le dragon », prophétise l’ancien patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Ainsi, le chef de l’Etat a-t-il annoncé, jeudi 27 juin à Bruxelles, sa volonté de voir Thierry Breton, qui s’est imposé comme une figure de l’exécutif bruxellois depuis 2019, reconduit comme commissaire français au sein de l’exécutif de l’Union européenne. « C’est mon souhait et je pense que [Thierry Breton] a l’expérience et les qualités pour », a-t-il affirmé à l’issue du Conseil européen, qui était réuni pour prolonger le mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne. Cette annonce précipitée, à trois jours du premier tour des élections législatives, « est une façon de préempter le poste, d’une importance majeure pour la France », souligne un ancien ministre des affaires européennes.

Vaste mouvement de nominations

Dès le lendemain, Marine Le Pen a dénoncé la manœuvre, indiquant que Jordan Bardella, s’il était nommé à Matignon, s’opposerait à la reconduction de Thierry Breton, ce dernier n’ayant pas, à ses yeux, « défendu l’intérêt de la France », et cette nomination étant une « prérogative du premier ministre ». Le traité unique européen (article 17) dispose que le Conseil de l’Union européenne, composé de ministres, propose les membres de la Commission, en accord avec la présidente de la Commission. Une fois ceux-ci validés par le Parlement européen, le Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat, accepte leur entrée en fonctions. La nomination du commissaire français est donc bien une compétence partagée entre le président de la République et le gouvernement.

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