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Faut-il emmener ses enfants au resto ?

Entre l’envie d’initier sa progéniture aux plaisirs de la table et le risque de se gâcher un bon dîner, la question n’est pas toujours facile à trancher, constate Clara Georges pour la newsletter « Darons Daronnes ».

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Publié le 15 mars 2024 à 17h00, modifié le 15 mars 2024 à 18h12

Temps de Lecture 5 min.

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Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons Daronnes » sur la parentalité, envoyée tous les mercredis à 18 heures. Pour la recevoir, vous pouvez vous inscrire gratuitement ici.

Il y a peu, mon compagnon et moi sommes allés dîner dans un restaurant chic pour son anniversaire. Quand nous sommes arrivés dans la petite salle aux tons beiges, où les voix étaient feutrées et où régnait une atmosphère molletonnée, nous avons découvert qu’une famille était installée non loin de nous : le père, la mère, et un garçon d’environ 4 ans. Il était 20 h 15, ils en étaient visiblement au début de leur repas – en cinq ou sept services. Cela m’a semblé complètement incongru.

D’abord pour l’enfant : passer deux heures à table, à voir défiler de l’oursin au naturel (certes délicieux) et des ris de veau (même exquis), n’est-ce pas le summum de l’ennui à 4 ans ? D’ailleurs, très vite, les parents ont dégainé l’arme fatale sous la forme d’une tablette, qui a déversé en continu jusqu’au dessert des épisodes de l’âne Trotro.

Ensuite, pour ses parents : ils se paient un étoilé, ça leur coûte un bras et demi, ont-ils vraiment envie de partager ce moment avec un petit morveux ? D’ajouter une ligne à l’addition pour un convive dont les seuls commentaires seront invariablement « c’est quand le dessert ? » et « beurk » ? Arrive-t-on à savourer la mousse au chocolat si l’on ne peut pas s’extraire du qui-vive qu’engendre la présence d’un petit à table ?

Cette anecdote m’a aussi amenée à réfléchir. Ma réaction est-elle réac ? Peut-être que j’appartiens, malgré mes trois enfants, à la catégorie des gens qui trouvent que les marmots polluent l’espace public, et qui réclament des zones « no kids » pour avoir la paix, comme l’a raconté récemment mon collègue Jean-Michel Normand. Pour éviter les nuisances, l’industrie du loisir propose en effet de plus en plus d’activités réservées aux adultes, du séjour à Disneyland (!) au voyage en train.

Lire aussi l’enquête | Article réservé à nos abonnés Les espaces « no kids » se multiplient : pourquoi ne supporte-t-on plus les enfants ?

Cette mouvance « no kids » serait le fruit d’une vision archaïque et très française de l’enfance comme étant une sorte d’état larvaire, indigne d’intérêt et source de bruit parasite, selon ses détracteurs. Si l’on veut caricaturer à gros traits, on aurait d’un côté mes grands-parents (que j’adorais), qui m’ont appris qu’« on ne met pas les coudes sur la table » et qu’« on ne prend pas la parole sans y être invité par un adulte » ; et de l’autre, les néoparents biberonnés à l’éducation positive, qui prônent une écoute horizontale et l’inclusion des enfants dans tous les domaines essentiels de la vie, de l’enjeu climatique au vol-au-vent.

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