Bien en bulles
Une chose est sûre : c’est du Pagnol ! Il suffit de parcourir quelques pages des adaptations en bandes dessinées qui fleurissent ces dernières années pour retrouver la musique de la langue et cette saveur douce-amère typique des récits de l’enfant d’Aubagne. Le style de l’écrivain, dramaturge et cinéaste, à la fois très écrit et pleinement visuel, où toujours la vie déborde des mots, semble même trouver, sous le crayon d’illustrateurs, un terrain idéal pour crapahuter sur de nouveaux sentiers buissonniers. Et l’on découvre des œuvres restées inédites.
On comprend toutefois, à la lecture de Gaby ou la Belle et l’argent, pourquoi cette pièce écrite dans les années 1950 avait besoin d’un tel pas de côté pour se révéler au grand public. Le texte a été retravaillé pour les besoins de l’adaptation, mais il reste un premier jet. Pourtant, l’histoire (une bande de filous espère s’approprier un héritage avant même que l’élu en ait connaissance) ne manque pas de saveur, oscillant entre comédie grinçante et drame mondain. Aussi plaisant qu’anecdotique, comme une tarte tropézienne un peu sèche qu’on engloutit sans pouvoir s’empêcher de la comparer au moelleux d’une autre, sublimée par nos souvenirs.
D’un autre niveau, et d’un tout autre goût, est la Prière aux étoiles, dont la genèse elle-même présente la magie d’un vœu exaucé. On connaissait déjà les grandes lignes de ce film inachevé dont Marcel Pagnol avait détruit les bobines en 1941 pour les soustraire à l’occupant
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